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n° 30 - mai 2010 journal des Magasins du Monde QuDesi d élpiceas ésquitablees à la cas erole ? et des produits locaux . pas les cultivateurs La vie du mouvement Changeons de recette ! L'agriculture contractuel e Main basse sur les semences du monde Action citoyenne Le pil age des ressources naturel es continue Nous sommes tous au Sud de quelqu'un La vie du mouvement: Campagne Soirée sympa, en janvier. Voilà-t-y pas qu'on nous sert des «Changeons de recette» ! haricots «frais». Si tout va bien, un gaffeur de service deman - dera d'où viennent ces haricots. Immanquablement, nous finissons par entendre quelque chose du genre «est-ce écologique d'imposer de tels voyages à ces braves haricots?» contractuel e de proximité Non, mais il faut bien que le père Ouattara, cultivateur de son La souveraineté alimentaire, métier, gagne sa vie, quelque part du côté d'Ouagadougou, un enjeu au Nord et au Sud non? Oui, mais combien touche-t-il? Et puis, est-ce un Main basse sur les semences légume qu'habituel ement les Burkinabés mangent? Bah, ils n'ont qu'à s'y mettre! Ah oui? Et nous, nous sommes-nous mis au manioc? Au bout d'une heure ou deux, on finit par admettre que, oui, bon, faudrait p't'être aussi que le paysan de Fiou (val d'Aoste) ou de Sarreyer (val de Bagnes) puisse aussi toucher le puck, non? Celui de l'Auberson aussi, d'ail eurs ! Mince de mine, des quatre coins du monde c'est bien beau, mais leurs abricots et leur beurre sont vachement plus chers! Sans La voix des producteurs et productrices parler des vins valaisans, comparés à ceux d'Australie… Kagera Co-operative Union, Tout ça pour dire que je préfère UN verre d'Humagne à 3 décis de tort-boyaux, une pionniers tanzaniens entrecôte naturel e de Haute-Savoie à un truc bourré de Dieu sait quoi, sous licence et brevets divers. Mangeons mieux et moins, par exemple. D'ail eurs nous sommes La vie du mouvement tous à nous gaffer de notre surpoids, non? Les paysans de France et de Navarre, en passant par Sarreyer, on sera un peu au commerce équitable gênés, quand ils auront tous mis la clé sous la pail e et le son. Pour le moment, c'est l'ensemble des paysans de la planète, qui est en train de passer à la casserole. Et c'est l'OMC qui traîne ses casseroles d'injustice. Nous sommes tous le pauvre - ou Carré d'agneau à l'ail des ours, le riche - de quelqu'un, dit-on; dit autrement, nous sommes tous au Sud - au Nord crème de moril es à la Petite Arvine, - de quelqu'un.
riz noir et asperges vertes Finalement, le commerce équitable, cela implique un vrai revenu pour le producteur, quel qu'il soit, et cette forme de justice qu'est un produit sain, à l'autre bout de la chaîne. Une chaîne, en principe, ça a deux bouts ! Et les deux sont à respecter. La Le pil age des ressources malbouffe, vous trouvez ça honnête et équitable, vous? naturel es continue Etre ensemble à table, c'est tel ement beau. Prendre le temps, goûter les saveurs, parler… Le slow-food, ça se dit comme ça, non? C'est une autre manière de vivre qui respecte le monde et le rythme des saisons! C'est ce qu'on a fait, finalement, lors du repas de janvier. D'ail eurs on a fini par être d'accord sur presque tout.
Jean-Daniel Robert Impressum Journal des Magasins du Monde ex aequo n° 30 - mai 2010 - Tirage 800 ex. 4 parutions par an Editeur Association romande des Magasins du Monde Rue de Genève 52 - 1004 Lausanne Tél. 021 661 27 00 - Fax 021 661 22 20 [email protected] - www.mdm.chCCP 12-6709-5 - Association Romande des Magasins du Monde - 1004 LausanneAbonnements Bénévole MdM CHF 30.- Ami CHF 60.- Soutien CHF 100.- Parrainage CHF 350.-L'équipe de rédaction Elisabeth Kopp-Demougeot - Caroline Piffaretti - Mathieu Delaloye - Anne Monard Ont col aboré à ce journal Jean-Daniel Robert Jocelyne Christen - Valentina Hemmeler Maïga Catherine Morand - Thierry Schlatter Elisabeth PirasPhotos Uniterre - Swissaid - Claro - GEPA Griet Hendrickx - ASRO - Thierry Schlatter Déclaration de Berne - Atelier Diaphane Maquette et graphisme Atelier Diaphane Lectorat Gérald Devenoges Daniel et Elisabeth DevaudPhoto couverture Atelier DiaphaneImpression Papier recyclé Imprimerie Jurassienne, Delémont Plus d'infos sur www.fairtradebreakfast.ch Envois postaux Magasin du Monde Groupe de Delémont ex aequo n° 30 - mai 2010 La vie du mouvement campagne Changeons de recette ! La possibilité de vendre sa production à un bon prix et de pouvoir vivre de son travail est un rêve inaccessible pour un nombre bien trop grand de paysans et paysannes. La campagne d'information 2010 des Magasins du Monde est une invitation à agir pour inverser cette Les émeutes de la faim et la pauvreté touchant de plus en plus de personnes en milieu rural au Sud, tout comme l'exploitation honteuse d'ouvriers agri - coles dans certaines régions d'Europe sont des signaux forts. Les personnes qui produisent de la nourriture sont les premières victimes du modèle agricole basé sur la monoculture, les exportations et les profits de quelques acteurs. El es ne disposent souvent pas de revenus suf - fisants pour subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs famil es. Partout, l'agri - culture familiale est mise sous pression.
Pourtant, de nombreuses voix la jugent centrale pour répondre aux défis actuels et futurs d'alimentation, d'emploi et de gestion durable de l'environnement.
Du côté des consommateurs, les citoyen- ne-s du Nord trouvent sur les rayons toujours plus de produits standardisés, pol uants, sur-embal és, peu sûrs pour la santé et surtout inéquitables.
Comment les produits que nous achetons les personnes au centre, non pas le profit Délices équitables et produits de ont-ils été fabriqués? Peut-on nous as - de quelques-uns. Des mouvements paysans saison cultivés localement surer qu'ils ne sont pas le fruit de l'exploi - et sociaux de toute la planète revendiquent En optant pour des produits du commerce tation de travail eurs et des ressources ainsi un changement radical, notamment le équitable, nous soutenons des petits naturel es? Trop souvent, ces questions droit à la souveraineté alimentaire.
paysans qui appliquent des méthodes de demeurent encore sans réponse. culture durables adaptées à leur envi ron - En tant que consommatrices et consom - nement. Nous disons non aux monocul - Changeons de recette ! mateurs, nous avons la possibilité de tures et aux OGM. Nous soutenons une Cultiver des produits, les acheter, les ven - choisir une alimentation saine, savou reuse, agriculture familiale et une économie dre, se nourrir: ces actes ne devraient pas respectueuse de l'environ nement. Et de solidaire, en mesure de produire pour sa être soumis aux exigences du commerce donner un signal clair: nous voulons la propre consommation et pour les marchés international ou des spéculateurs. certitude que, au Sud comme au Nord, les locaux, à côté des produits destinés à Les règles politiques et économiques paysans et paysannes ne passent pas à la l'exportation.
nationales et internationales doivent mettre casserole.
En optant pour des produits locaux de ex aequo n° 30 - mai 2010 saison et des chaînes d'approvi sionne - ment courtes, nous soutenons les paysan- e-s de nos régions et favorisons le revenu de ceux qui produisent, plutôt que celui des intermédiaires et spéculateurs. Nous diminuons aussi l'impact environnemental de notre alimentation. Chez le paysan, au marché, en s'abonnant à un panier selon le système de l'agriculture contractuel e de proximité: les possibilités se multiplient pour les consommateurs et les consom - matrices romand-e-s de choisir des produits issus de l'agriculture locale.
Réfléchir, agir et partager… des idées, et des bons plats ! De fin avril à octobre les Magasins du Monde sensibilisent le public romand avec la campagne «Qui passe à la casserole?».
Par des animations, des conférences, des projections de films, ainsi que par des stands et des dégustations proposées lors Photo: Atelier Diaphane de plusieurs manifestations en Suisse 8 mai 2010, Journée mondiale du commerce équitable Fidèles à leur approche pratique, les Les Magasins du Monde se mobilisent, pour faire passer le message d'un commerce Magasins du Monde invitent aussi cha - plus juste et solidaire.
cun-e à passer à l'action concrète ment, Action Fairtrade Breakfast en combinant produits de saison et Dans toute la Suisse, chacun-e, individu, famil e, entreprise ou administration, est délices équitables. C'est en particulier le invité-e à prendre un petit déjeuner équitable entre le 19 avril et le 23 mai 2010.
cas avec des recettes concoctées chaque Les participant-e-s sont invité-e-s à s'inscrire sur le site www.fairtradebreakfast.ch, mois spécialement pour les Magasins du pour rendre visible leur engagement et participer au tirage de plusieurs prix. En Monde par Thierry Schlatter, Chef de partenariat avec Max Havelaar et claro fair trade, plusieurs petits déjeuners et cuisine au restaurant Vieux-Bois et Ecole brunchs équitables sont proposés au public par les Magasins du Monde. Par hôtelière de Genève. Nous vous renvoyons exemple, à Sion et La Chaux-de-Fonds le 8 mai, ou à Meyrin le 5 juin.
en page 14 de ce journal pour découvrir la Des administrations publiques ont été incitées à soutenir le commerce équitable recette du mois de mai. Bon appétit ! en prenant un «Fairtrade Breakfast». Des contacts sont en cours avec les vil es de Genève, Zurich, Bagnes et La Chaux-de-Fonds.
Caroline Piffaretti Extrait du programme d'animations et manifestations 29 avril Projection du film «Viviremos» au Salon du Livre à Genève 8 mai Petits déjeuners et dégustations dans les Magasins du Monde 11 mai Conférence «Le commerce équitable, ça marche?» au Club 44 de La Chaux-de-Fonds de mars à juin Dans le cadre du programme «Onex, Vil e du Goût», ateliers de sensibilisation des enfants de l'école primaire 19 juin Stand et participation des Magasins du Monde à la Fête de la Solidarité à Courrendlin septembre Repas équitable au Château Mercier à Sierre ex aequo n° 30 - mai 2010 L'agriculture contractuelle de Au Nord comme au Sud, des agriculteurs et agricultrices font face au défi d'obtenir un revenu décent et une amélioration de leurs conditions de vie, tout en continuant à travailler la terre selon des méthodes respectueuses de l'envi - ronnement. Ils et elles veulent aussi pouvoir écouler une production de qualité et assurer la gestion de leurs terres et de leurs semences. Des relations équitables entre producteurs et consommateurs sont recherchées aussi dans nos régions.
Agriculture contractuelle de proximité prix. Cela leur permet aussi de tisser des L'agriculture contractuel e de proximité liens avec leurs client-e-s et de les sensi - donne la priorité à la production locale, biliser aux problèmes du monde agricole.
dans une idée de souveraineté alimen - taire, et fixe des prix équitables liés aux Paniers valaisans coûts de production et de transformation. À l'instar d'autres cantons romands, En Suisse romande, si l'initiative pionnière l'agriculture est très présente en Valais.
des Jardins de Cocagne à Genève a fêté L'agriculture contractuel e s'y développe ses trente ans en 2008, il faut attendre également. L'exemple des «Paniers du 2003 pour voir l'agriculture contractuel e Bisse» il ustre cette nouvel e forme d'é - de proximité prendre son essor. El e changes commerciaux entre producteur et compte aujourd'hui une trentaine d'ini tia - consommateur. Produits au cœur du tives, regroupées au sein de la «Fédéra - Valais, à Riddes, les «Paniers du Bisse» tion romande de l'agriculture contractuel e sont distribués dans toute la plaine, de de proximité». Ces différentes initiatives Monthey à Sierre. Pas moins de 400 offrent la possibilité d'obtenir des fruits et client-e-s sont d'ores et déjà abonné-e-s.
des légumes sous la forme de «paniers de L'offre étant inexistante en Valais à l'épo - la région». Les produits proviennent de que du lancement en avril 2008, le cultures biologiques ou de production producteur Lionel Favre peut se targuer intégrée. Ils sont obligatoirement cultivés aujourd'hui d'avoir fait le bon calcul au dans la région où ils sont livrés, sans bon moment. Alors que ses col ègues intermédiaire entre le producteur et le agriculteurs pariaient plutôt sur la grande consommateur. Transports et embal ages distribution, ce producteur (le seul sont réduits au minimum et les modes de proposant des paniers 100% bio en Valais) culture respectent l'être humain et voit aujourd'hui le 60% de sa pro duction distribuée par le biais de ses paniers.
Les consommateurs souscrivant un A travers la campagne «Qui passe à la abonnement auprès d'un producteur ou cas serole?», les Magasins du Monde prô - Photo: Atelier Diaphane d'une association reçoivent périodique - nent la complémentarité entre commerce ment un panier de fruits et de légumes équitable et agriculture de proximité. Ils frais cueil is à pleine maturité et à un prix veulent inciter les consommatrices et les raisonnable. Le panier peut être complété consommateurs à faire des choix alimen - par d'autres spécialités régionales tel es taires respectueux des personnes et de que œufs, miel, vin, etc. L'abonnement lie l'environnement, al ant dans le sens de la par contrat les maraîchers et les souveraineté alimentaire. L'agriculture consommateurs pour un approvisionne - con tractuel e de proximité est une piste ment en produits frais. Ce contrat définit pour y parvenir, puisqu'el e répond aux exi - Pour en savoir plus la qualité, la quantité, le mode de gences des paysan-ne-s, comme à cel es production, les prix et les modalités de des consommatrices et consom mateurs.
livraison. De cette façon, les producteurs et productrices sont rémunéré-e-s au juste Jocelyne Christen et Mathieu Delaloye ex aequo n° 30 - mai 2010 La souveraineté alimentaire, un enjeu au Nord et au Sud La souveraineté alimentaire désigne le sous serre en Andalousie où les droit d'une population, d'une région ou travail eurs sans-papiers sont exploités d'un pays à définir leur politique et payés entre 15 et 28 euros par jour.
agricole et alimentaire, sans dumping Cette production assèche et pol ue les de prix vis-à-vis de pays tiers. El e nappes phréatiques par l'utilisation inclut l'accès aux ressources naturel es d'engrais et pesticides. Ce mode de telles que la terre, l'eau ou les production est si peu durable qu'au jour - semences et la nécessité d'envisager d'hui déjà, les Espagnols achètent des des réformes agraires. La souve raineté terres au Maroc ou au Sénégal pour alimentaire est une alternative au libre- délocaliser la production. Il en est de échange dans le sens où el e remet même pour la production industriel e de clairement en question l'orien tation porcs au Mexique par la compagnie actuel e du commerce et affirme le droit nord-américaine Smithfield foods. Les des pays à se protéger d'importations à porcs sont nourris avec des céréales trop bas prix tout en renonçant aux états-uniennes, soignés par des vété ri - subventions aux exportations. Elle naires et des médicaments états- défend le droit des consommateurs et uniens, abattus au Mexique et la viande consommatrices à être pleinement réexportée aux Etats-Unis. Restent aux La souveraineté alimentaire est un informé-e-s sur les aliments comme sur Mexicain-e-s les nuisances environne - concept défini par La Via Campesina, leurs modes de production et men tales et sanitaires, sans aucun mouvement international regroupant revendique le droit des paysan-ne-s à emploi à la clé. Ce modèle agricole des organisations paysannes et de obtenir des prix équi tables qui couvrent exportateur sert essentiellement les travailleurs et travailleuses agricoles leurs coûts de production. La souve rai - intérêts des actionnaires des multina - du Nord et du Sud. Apparu pour la neté alimentaire ne se veut pas corpo - tionales ou autres intermédiaires.
première fois en marge du sommet de ra tiste et encou rage un débat large de la FAO1 à Rome en 1996, il n'est pas l'ensemble de la société sur les enjeux Le second modèle est celui d'une réservé au seul hémisphère sud. C'est des politiques agricoles et alimentaires. agriculture paysanne familiale rému - seulement lorsque nos poli ti ques nératrice qui répond en premier lieu aux agricoles respectives épou se ront ce Choisir entre deux modèles attentes de la population et donne la concept que nous pourrons nous Les agricultures paysannes du Sud et priorité à l'économie locale par rapport attendre à des changements d'im - du Nord ne sont pas en opposition. à l'exportation. Cette deuxième voie portance dans le secteur agri cole et C'est plutôt entre deux modèles que la peut se réaliser par la mise en place de dans le commerce international.
société doit se positionner. Le premier, politiques agricoles inspirées du con - essentiellement agro-industriel, s'o - cept de la souveraineté alimentaire; rien te prioritairement vers l'exportation. c'est la réponse commune des orga ni - Il mise sur la réduction massive des sations membres de La Via Campesina.
coûts de production, quitte à provoquer Pour Uniterre, syndicat paysan suisse du dumping social ou environnemental. membre de La Via Campesina, il est C'est le cas de la production de tomates indispensable que ce concept s'appli - ex aequo n° 30 - mai 2010 que également dans notre pays. Tout Campesina2. L'ébauche de projet de nement et à l'alimentation. Un accès récemment, nos col ègues du Sud ont nouvel article constitutionnel3 a pour aux semences doit être assuré à long pressé les organisations paysannes objectif de promouvoir une production terme pour les paysan-ne-s. Les européennes à s'impliquer plus active - agricole indigène rémunératrice notam - accords internationaux que la Suisse a ment sur ce dossier afin d'orienter nos ment par la présence de nombreuses signé restreignent toujours plus l'accès politiques agricoles vers la souveraineté personnes dans le secteur agricole. libre aux semences.
alimentaire. La Via Campesina est Pour envisager l'avenir de notre pro - Ce projet d'initiative populaire n'en est consciente que si l'Europe ne s'engage duction agricole, il faut encourager qu'à ses débuts. A ce jour, l'objectif pas plus, toutes les initiatives du Sud, l'instal ation des jeunes alors que tout d'Uniterre est de le faire connaître et aussi bonnes soient el es, seront sans est actuel ement fait pour les dissuader. d'écouter les avis des potentiels al iés.
résultat sur le commerce mondial.
Nous voulons que des conditions cadres Donner corps à la souveraineté Depuis 12 ans, nous promouvons la soient fixées pour que les filières alimentaire souveraineté alimentaire dans diffé - interprofessionnel es soient plus effica - Il est indispensable de mettre l'agri - rents milieux. Dans le cadre de la ces et démocratiques, qu'el es gèrent culture et la souveraineté alimentaire à réforme de la politique agricole 2011, les quantités et fixent des prix rému né - l'agenda «citoyen». La crise alimentaire nous avons estimé qu'il fal ait franchir rateurs d'un commun accord entre les a tout de même eu cela de bon qu'el e un pas supplémentaire et envisager une différents échelons de la filière. Quant a, pour un temps, rendu la population reconnaissance institutionnelle. Ce aux travail eurs agricoles, ils doivent attentive à la question de l'alimentation.
processus est largement soutenu par La jouir de conditions de travail harmo ni - Il faut faire vivre le thème de l'a gri cul - Via Campesina qui, lors de sa 5ème sées sur le plan suisse. Nous ture et de l'alimentation par des discus - Conférence internationale qui s'est souhaitons que différentes formes sions dans les cercles d'ami-e-s, dans tenue en 2008 au Mozambique, a juridiques d'exploitation soient recon - les associations et les partis mais aussi appelé ses membres à lancer des nues et que les crédits étatiques soient par des actes sur le terrain, par démarches pour élaborer des lois ou accessibles aux exploitant-e-s agricoles exemple par la promotion de projets constitutions qui reconnaissent le droit sur la base de la viabilité de leurs concrets tel e que l'agriculture contrac - à la souveraineté alimentaire.
projets et non seulement sur des tuel e de proximité. Le débat citoyen sur critères qui sont actuel ement discri - la souveraineté alimentaire doit prendre Valable et nécessaire en Suisse minatoires tels que la tail e ou le type racine en Suisse et ne doit pas se Intégrer la souveraineté alimentaire de production. En ce qui concerne les limiter aux organisations paysannes.
dans notre Constitution serait un atout. échanges commerciaux, nous voulons C'est indéniable pour les paysans et les garantir le droit de se protéger des Valentina Hemmeler Maïga consommateurs en Suisse, mais ce importations à trop bas prix. Quant aux serait également un signal très fort consommateurs, ils doivent être infor - Pour en savoir plus envoyé à nos col ègues sur le plan més des conditions de production et le international puisque nous engagerions principe de précaution doit être garanti la dynamique dans les pays dits dans les domaines touchant à l'environ - «industrialisés», avec un texte aussi 1 Food and Agriculture Organisation (organisation de l'ONU) proche que possible de celui de La Via 2 Le Mali, la Bolivie, le Venezuela, l'Equateur, le Népal ont déjà ou vont intégrer ce concept dans leur législation.
3 Disponible sur le site: http://www.uniterre.ch/Dossiers/politiqueAgricole.html ex aequo n° 30 - mai 2010 Avec sa campagne «La liberté plutôt que la dépendance aux multinationales des semences», Swissaid s'engage sur le terrain pour que les communautés pay - san nes dans les pays du Sud puissent continuer à utiliser, développer, protéger leurs propres semences.www.swissaid.ch Une arche de Noë stocke les semences Lorsqu'on voit à quel point l'Union euro - péenne peine à résister aux assauts des multinationales agrochimiques, on peut imaginer à quel point les pays du Sud, le plus souvent économiquement sinistrés et politiquement fragiles, se retrouvent sans défense face à une force de frappe qui Main basse utilise tous les moyens politiques, éco -
nomiques, militaires, pour imposer leurs sur produits.
Dans le même temps, les fondations les semences du monde
philanthropiques états-uniennes Bil Gates, Rockefel er, avec l'appui de la Banque mondiale et des grands semenciers, ont créée une Al iance pour une révolution verte en Afrique qui vise à introduire des semences hybrides à fort Depuis des temps immémoriaux, les Froid dans le dos rendement, qui nécessitent de grandes paysan-ne-s produisent leurs propres Le processus en cours fait même froid quantité d'eau, d'engrais et de pesticides, se mences, les échangent, les dans le dos. Comment accepter en effet et, à terme, des semences transgéniques.
améliorent. Mais depuis quelques que la diversité des semences soit prise C'est toute la biodiversité africaine qui est années, on assiste à une véritable en otage par quelques multinationales qui menacée par cette nouvel e initiative, qui main basse sur ce qui constitue pourtant ont leur propre agenda, des parts de ne tient aucun compte des expériences un patri moi ne de l'humanité. Et la marché à conquérir pour satisfaire des passées.
machine s'embal e… actionnaires toujours plus avides, et que rien ne soit fait pour limiter leur accapa - Or, ces entreprises qui travail ent à une C'est en effet à coups de mil iards de rement? Je m'étais rendue en Inde, il y a uniformisation du patrimoine génétique dol ars que, depuis des années, la firme quelques années pour le compte de végétal de l'humanité, stockent une infinie américaine Monsanto rachète dans le SWISSAID. J'avais pu alors constater à variété de semences originaires de toute monde entier de petites sociétés semen - quel point la résistance des cultivateurs la planète dans une sorte d'arche de Noë, cières, s'introduit dans les centres de était vive à l'égard du coton Bt trans gé - enfouie dans une chambre forte en béton, recherches agricoles, salarie des cher - nique de Monsanto. Mais la firme états- dans un archipel norvégien. La col ection cheurs, exerce des pressions insensées unienne a investi des mil iards de dol ars de graines atteint déjà les quelques pour que les semences transgéniques se dans une publicité délirante, visant à 500'000 variétés différentes, et peut en substituent aux semences traditionnel es.
persuader les paysans indiens, déjà pris à accueil ir jusqu'à 4,5 mil ions. Les Les autres multinationales qui produisent la gorge par un endettement démesuré, fondations Bil Gates, Rockefel er, mais des OGM, tel es que Syngenta, DuPont/ qu'ils al aient faire fortune en plantant du aussi Monsanto, Syngenta, etc. ont investi Pioneer, BASF, ne sont pas en reste. La coton transgénique. Aujourd'hui, on ne dans ce projet. Mais la gestion de cette résistance des Etats s'effrite. La Suisse se trouve pratiquement plus de semences de banque de semences mondiale est de plus trouve de plus en plus seule à résister, el e coton traditionnel es. Les paysans sont en plus controversée, et relance plus que qui vient de prolonger son moratoire sur toujours plus endettés, se suicident par jamais le débat sur la propriété du vivant les OGM jusqu'en 2013. Pendant ce mil iers. Qui est responsable? et du patrimoine génétique végétal de temps, la mainmise sur les semences du monde s'accélère partout sur la planète et met à mal la biodiversité.
Journaliste, Swissaid ex aequo n° 30 - mai 2010 Des épices
des quatre coins du monde
Aux côtés d'épices bien connues Le harissa comme le poivre, le piment et la noix Elément indissociable de la cuisine de Le «Za'atar» est un mélange d'épices de muscade, des spécialités comme l'Afrique du Nord, il confère un goût du Proche-Orient. Il est essentiel ement le curcuma, la coriandre ou le cumin unique aux plats mijotés de légumes et savouré avec un morceau de pain, que oriental attendent les gourmand-e-s de viande tels que couscous et tagines. l'on trempe tout d'abord dans de l'huile dans les Magasins du Monde.
Le harissa est un mélange d'épices d'olive, du séré ou du yaourt et ensuite composé de piments, de sel marin, de dans le «Za'atar». La combinaison Toutes les épices importées en Suisse cumin, d'ail et de menthe. soigneusement dosée de feuilles de par Claro fair trade sont élaborées selon «Za'atar», de graines de sésame les directives du commerce équitable. La cardamome blanches gril ées, de sumac et de sel Les petits agriculteurs organisés en En Inde, el e représente la base de développe un goût qui se combine à coopératives et les agriculteurs au Sri chaque plat de mélange d'épices merveil e aussi avec les plats de viande Lanka, en Inde, au Pérou et en Israël Masala fraîchement préparé. Son arôme ou de légumes.
vivent en milieu rural, parfois difficile rafraîchissant, doux et piquant à la fois, d'accès. Les femmes et les hommes se marie bien avec un curry de Source: Claro faire trade jouissent de droits égaux et obtiennent légumes, les desserts ou le chutney. La Adaptation: Caroline Piffaretti un juste prix pour la culture ou la cardamome donne une note douce à transformation des épices. Les cultures des boissons tel es que le thé épicé ou mixtes sont encouragées, tout comme le tchaï.
l'agriculture biologique. Ainsi, à l'exception du «Za'atar», toutes les épices de Claro sont certifiées ex aequo n° 30 - mai 2010 La voix des producteurs et productrices Co-operative Union, Le café Ujamaa est au centre des premières activités du commerce équitable en Suisse au début des années 70, avec l'action «du jute, pas du plastique» et la solidarité avec le Nicaragua à travers son café. Ce partenariat pionnier avec les caféiculteurs et caféicultrices tanzanien-ne-s a su évoluer avec le temps.
… à la promotion du commerce équitable tion de petits producteurs. KCU est aussi La région de Kagera, enclavée entre le lac une des premières organisations de café Victoria et le Rwanda, est isolée du reste label isées Fairtrade (Max Have laar) en du pays. Le café est la principale et 1993. El e est, en outre, une des seules souvent la seule source de revenu de la organisations travail ant dans le domaine Du projet politique… population. Il doit cependant d'abord de l'alimentation qui ait adhéré à Arrivant de Tanzanie «en vrac», le café traverser le lac par bateau, puis être l'Organisation mondiale du commerce soluble Ujamaa était mis en bocaux, cuil er acheminé par train ou par camion vers des équitable WFTO. après cuil er, par d'innombrables béné - centres commerciaux et la vil e portuaire voles… Il s'agissait de soutenir l'ancien Tanga. La création de coopératives La plus-value du produit fini président tanzanien Julius Nyerere et son vil ageoises et de l'union des coopératives Grâce au partenariat de KCU avec le projet, dès 1976, de développer un Kagera Co-operative Union (KCU) en 1955 commerce équitable, et en particulier au «socialisme africain», basé sur les a permis aux petits producteurs d'assurer, prix minimum rémunérateur, les condi - structures col ectives tradition nel es: dans un premier temps, la commer cia- tions de vie des petits caféiculteurs de Ujamaa signifie en swahili «vivre en lisation du café. Toutefois, la nationali - Kagera se sont sensiblement améliorées, famil e». Il s'agissait aussi de soutenir sation des coopératives imposée par même si le café exporté à des conditions l'entreprise de l'Etat Tanica, seule usine Nyerere a entravé leur indépendance et équitables ne représente qu'un tiers de la de café soluble qui n'était pas la propriété leur développement. Ce n'est que plu - production globale. KCU offre par ail eurs d'une multinationale, et qui transformait sieurs années après l'échec du «socia - de nombreux services tels que formations, les grains de café des petits producteurs lisme africain» et la démission du prési - encadrement technique, transport, promo - de la région de Kagera. A cet effet, le dent en 1985 que les producteurs et les tion des femmes et scolarisation des versement par Claro (anciennement OS3) productrices ont pu se réapproprier à enfants… Le traitement du café en grains d'un supplément prélevé sur le prix de nouveau la commercialisation de leur est assuré par Bukop, une usine locale chaque bocal de café a permis à Tanica café. Les organisations européennes du rachetée, grâce à la prime Fairtrade, par d'instal er une chaîne de remplissage et commerce équitable, qui n'ont pas cessé KCU. La prime a aussi permis à KCU d'embal age, et d'acheter un camion. d'importer du café soluble, y sont pour d'acquérir la majorité des actions de Cette initiative bénéficiait évidemment beaucoup. El es ont favorisé, dès 1990, Tanica, de bénéficier ainsi de la plus-value aussi aux fournisseurs de café en grains, l'exportation «équitable» de café en grains du produit fini, et d'assurer 50 emplois.
autrement dit aux membres des nom - de KCU, gérée à l'époque par l'Etat. Grâce De plus, une partie de la prime, qui s'est breuses coopératives vil ageoises fondées à la détermination de ses membres et au élevée en 2008/09 à 443'375 dol ars, à la fin des années 40 dans le but de partenariat avec le commerce équitable, revient aux coopératives vil ageoises. El es briser le monopole des intermédiaires KCU a obtenu, rapidement, la première l'utilisent, en fonction de leurs besoins, dont les petits producteurs dépendaient licence d'exportation accordée par le pour la réfection de routes, l'établis - pour le transport du café. gouvernement tanzanien à une organi sa - sement d'écoles, de dispensaires, etc.
ex aequo n° 30 - mai 2010 Hashiri Katakweba a 40 ans. Il vit avec sa femme et ses cinq enfants dans le vil age de Katoro, à 35 km - autrement dit à une heure de route - de Bukoba. Comme la plupart de ses voisins, Hashiri est membre de la coopérative vil ageoise affiliée à KCU. Pour assurer la subsistance de la famil e, il cultive des bananes plantains, du maïs, des patates douces, des haricots et d'autres aliments de base, et élève de la volail e, des lapins et deux vaches qu'il trait tôt le matin.
Puisque le lait n'est pas entièrement consommé par la famil e, Hashiri écoule le surplus sur le marché local, ce qui lui rapporte un petit revenu supplémentaire.
En effet, à Katoro, la seule source importante de revenu est le café. Mais Hashiri n'a pas trop de soucis. Il gagne suffisamment d'argent pour envoyer trois enfants à l'école supérieure, et pour apporter des aménagements à sa ferme.
De plus, il bénéficie des services offerts par la coopérative. Il peut par exemple se procurer des jeunes caféiers à un prix avantageux pour renouveler la plantation et améliorer la qualité du café. Hashiri possède à ce jour 789 caféiers. Encadré par des conseil ers de KCU, il applique depuis trois ans les méthodes de l'agriculture BIO, ce qui lui permet d'obtenir un prix encore plus élevé pour son café. Paral èlement, il a appris à mieux gérer sa ferme et à créer un Photo: @ Griet Hendrickx équilibre entre tous ses éléments, en étant plus attentif aux plantes et aux A qui profite le café BIO ? café BIO va permettre, à terme, d'initier animaux. Il est tel ement satisfait de la La région de Kagera dispose de sols l'ensemble de ses mem bres aux nouvel e manière de concevoir fertiles et, jusqu'à présent, de conditions nouvel es technologies (com postage, l'agriculture qu'il a accepté de former à climatiques favorables. Le café est géné - rotations des cultures, recours aux son tour d'autres membres de sa ralement cultivé en association avec pesticides et insecticides natu-rels….). A coopérative, autrement dit, d'assurer d'autres plantes, en particulier des bana - savoir environ 60'000 pay sans répartis bénévolement le rôle de «paysan niers. Faute de moyens, les petits en 124 coopératives vil ageoises. Qu'à promoteur». Hashiri a toutes les raisons produc teurs n'emploient qu'exception - cela ne tienne: dès maintenant, le café d'être fier de son travail ! nel ement des intrants chimiques mais BIO permet aux pro ducteurs certifiés ne connais sent en général pas d'obtenir une prime sup plé mentaire et Témoignage recueil i par Griet Hendrickx l'utilisation du com post et d'autres favorise l'amélioration des conditions méthodes naturel es. Dans le but de écologiques de la région, ce qui profite à préserver la qualité des sols, d'améliorer l'ensemble de la population.
leur productivité ainsi que de faire face aux effets du chan ge ment climatique de Baraza BIO, le rendez-vous est pris ! plus en plus tan gibles, KCU s'attel e Du café Arabica et Robusta de KCU est depuis quelques années à l'introduction présent dans le mélange Baraza de claro.
des méthodes de l'agricul ture BIO. Il ne Après le Baraza Instant certifié BIO s'agit donc pas, en premier lieu, de (soluble) depuis 2003, c'est le Baraza satisfaire la demande des client-e-s moulu et en grains qui deviendra BIO en européen-ne-s! Jusqu'à présent, 4 été 2010. Baraza, en swahili «la place du coopéra tives vil ageoises, qui regroupent marché» ou encore «le lieu de environ 5'500 caféiculteurs, ont obtenu rencontre», vous attend dans les la certi fication BIO et 14 sont «en recon - Magasins du Monde.
version». KCU espère que la demande de ex aequo n° 30 - mai 2010 La vie du mouvement Commerce équitable, développement durable, économie solidaire. Ces concepts sont relativement nouveaux, donc peu intégrés dans notre conscience collective. Le grand public n'est encore que trop peu concerné car trop peu informé. Or toucher un maximum de personnes implique inévitablement l'éducation; une réelle sensibilisation passe par nos enfants: ne nous y trompons pas, le monde de demain leur appartient ! fait souvent de manière participative, les élèves étant alors amenés à dessiner, jouer, prendre position. Autrement dit, ils sont invités à s'investir, pour mieux La Fête de la Solidarité Associant une fête populaire à cette démarche participative, la Fête de la Animation à Genève Photo: ASRO Solidarité est en passe de devenir une institution au Jura. Lancée en 2001 par la FICD (Fédération Interjurassienne de Coopération et de Développement) qui la Sensibiliser coordonne, cette fête est le point d'orgue d'un processus de sensibilisation au développement, à la coopération et à la au commerce équitable solidarité. Forte de quatre éditions très réussies, la fête investira le 19 juin 2010 les bâtiments des Ecoles primaires et Une des missions prioritaires des secondaires de Courrendlin. Cette année Magasins du Monde est la sensibi lisa tion encore, les Magasins du Monde sont du public. L'éducation des enfants et des présents avant et pendant la fête, comme jeunes au commerce équitable fait partie l'explique Jürg Furrer, enseignant chargé intégrante de cet objectif. Le but visé est de la coordination de la fête: «Les le développement d'un regard critique sur Magasins du Monde sont très présents les fonctionnements du commerce durant la phase préparatoire et les international, afin que les jeunes puissent activités sont, dans la grande majorité, se forger leur propre opinion et être très appréciées. L'association fait des capable de la soutenir. Les Magasins du propositions et les enseignant-e-s choisis - Monde, par l'intermé diaire d'animatrices sent parmi l'offre. Une rencontre entre bénévoles ou sala riées, proposent ainsi l'inter venant-e et l'enseignant-e a lieu différentes ani ma tions dans les écoles. En avant l'intervention en classe.» effet, en milieu scolaire, l'information autour des problématiques environ - Concrètement, de quoi sont faites ces nementales, éco no miques ou sociales interventions? La réponse d'Isabel e passe souvent par l'animation; des Mioche-Henry, présidente du Magasin de intervenant-e-s extérieurs au corps Porrentruy: «J'ai déjà fait deux animations enseignant, sou vent membres d'asso cia - «cuisine aux épices» avec des élèves de tions ou d'ONG, viennent alors présenter primaire, et deux animations «commerce un sujet aux élèves. Cette présentation se équitable» et «culture et dégustation de ex aequo n° 30 - mai 2010 Comment les intervenantes perçoivent-elles l'animation dans les écoles ? Interview croisée de trois animatrices des Magasins du Monde, Isabel e Mioche- Henry (IMH), Maude Kessi (MK) et Gladys Corredor (GC).
Quel poste occupez-vous aux Quelle est votre motivation Magasins du Monde et que principale dans l'animation de représentent-ils pour vous ? classes scolaires ? IMH: Je suis la présidente du Magasin de IMH: L'accueil des scolaires me paraît Porrentruy depuis trois ans et bénévole important pour leur faire voir que le depuis onze ans. Le magasin m'a permis commerce équitable n'est pas seule ment de connaître le bénévolat, de compren dre une histoire de commerce mais surtout le commerce équitable et ses impacts une histoire de personnes.
dans la vie de tous au Nord et au Sud.
MK: C'était important pour moi de garder MK: Je suis animatrice pédagogique de un pied dans la vie profession nel e à côté l'association valaisanne des Maga sins du de la gestion de la famil e.
Monde (salariée à 10%).
GC: Je suis l'animatrice de Genève, Vaud Que présentez-vous des et Fribourg, et je suis bénévole du groupe répercussions du commerce «les itinérants du commerce équitable».
équitable dans les pays du Sud ? MK: Souvent je leur parle des projets thés» avec des 8èmes. En mai, j'interviendrai Combien d'animations faites-vous par communautaires réalisés grâce à la dans quatre classes de 7ème, en géogra - prime du commerce équitable (comme phie, pour «la route des épices et le com - IMH: Je fais à peu près cinq animations creuser un puits ou acheter un moulin).
merce équitable», puis en cours de cuisine de classe par an.
GC: Toutes les animations que je propose avec une animation «cuisine aux épices».
MK: Une trentaine environ. L'an dernier dans le cadre du commerce équitable En tout, ce sont vingt-quatre périodes de ça a touché un peu plus de six cents invitent à faire des actes quotidiens en se quarante-cinq minutes que je consacrerai solidarisant avec les pays produc teurs.
à la Fête de la Solidarité.» GC: Cela dépend des activités. En 2009 Par exemple, avec l'animation «Nous par exemple, j'ai fait une quin zaine filons du bon coton» le but est de Des résultats probants d'animations lors de la semaine du sensibiliser les ados à ne pas acheter le L'investissement considérable des anima - commerce équitable, le festival du moins cher au détriment de l'exploitation trices porte ses fruits. Les élèves, les développement durable, les différents des femmes dans la production textile enseignant-e-s, tous participent, décou - salons et les visites aux écoles. En 2010 industriel e.
vrent, apprennent. Isabel e Boegli Milani, je pense que la moyenne va être coordinatrice FIDC: «Ce que je retiens, largement dépassée car j'ai déjà fait cinq c'est le formidable engouement des élè - animations dans les écoles d'Onex et je Pour en savoir plus ves et des enseignants, leur enthousiasme suis program mée dans des maisons de et leur imagination (.). Je pense que les quartier et dans le cadre de «Passeport Fêtes de la Solidarité ont laissé des traces Vacances», entre autres.
chez les élèves qui ont pu approcher concrètement les réalités des populations Un souvenir marquant d'animation défavorisées de notre planète et explorer IMH: La mine effarée d'un ado qui ne des pistes d'action pour devenir des savait pas que les vendeuses étaient acteurs et actrices pour un monde plus toutes des bénévoles.
MK: Les petites dégustations donnent lieu à des émotions et des discussions très Bien sûr, avec la Fête de la Solidarité, l'animation dans les écoles touche un GC: J'ai fait une après-midi un atelier maximum de gens puisqu'el e implique de chocolat dans une classe de 1ère enfan - nombreux acteurs et qu'el e est chapeau - tine, chaque enfant a mangé du chocolat tée par un organisme faîtier, la FIDC.
à la cuil ère puis après j'ai donné à Toutefois, même sans viser des objectifs chaque élève une petite boule de aussi complets que cette manifestation, chocolat pour la maison. Le lendemain, je l'aspect participatif de l'animation dans suis retournée à l'école pour chercher les écoles obtient des résultats signi fica - mon matériel. À la sortie une dame m'a tifs et encourageants pour ce qui est dit: «Merci madame pour le cadeau, mon d'amener des idées certes nouvel es, mais petit s'est endormi en regardant sa boule indispensables au bien-être des généra- de chocolat qu'il avait posée sur la table tions futures.
de nuit, il m'a dit que c'était magique !!!» ex aequo n° 30 - mai 2010 La recette de mai Par Thierry Schlat er Chef de cuisine, Restaurant Vieux-Bois et Ecole hôtelière de Genève Photo: Restaurant Vieux-Bois Carré d'agneau à l'ail des ours, crème
de morilles à la Petite Arvine, asperges
vertes et Riz noir
Carré d'agneau à l'ail des ours Crème de moril es 700 g carré d'agneau 100 g riz noir complet à la Petite Arvine asperges vertes suisses 20 g huile de tournesol feuil es d'ail des ours 15 g huile d'olive bouil on de volail e 100 g moril es fraîches Eplucher les asperges vertes, si nécessaire couper un bout du Assaisonner les carrés d'agneau tronc. Dans une grande casserole, de sel et poivre. Faire chauf er Dans une petite casserole, chauf er porter à ébul ition de l'eau salée.
l'huile dans une poêle. Saisir l'huile d'olive à feu doux. Faire Cuire les asperges quelques l'agneau et le colorer de tous les suer le riz. Mouil er avec la moitié Eplucher l'échalote et la hacher minutes, jusqu'à ce qu'on puisse côtés. Finir la cuisson de l'agneau du bouil on de volail e. Porter à finement. Laver soigneusement facilement piquer les asperges dans la poêle, au four à 180°C ébul ition. Laisser mijoter 20 min.
les moril es en les laissant avec un petit couteau. Refroidir durant 7-8 min. Enlever l'agneau en ajoutant de temps en temps un entières.
les asperges dans de l'eau très de la poêle. Envelopper l'agneau peu de bouil on de volail e. A la fin Dans une petite casserole, faire avec les feuil es d'ail des ours.
de la cuisson, le riz doit avoir la fondre le beurre. Ajouter l'échalote Au moment de servir, chauf er les Couvrir d'une feuil e d'alu et consistance d'un risot o. Rectifier hachée et suer à feu doux quel - asperges dans le beurre.
laisser reposer 5 minutes.
l'assaisonnement de sel et poivre.
ques minutes. Ajouter les moril es, Découper et servir.
faire suer encore un peu. Ajouter le vin blanc, faire réduire de Recet e pour 4 personnes moitié. Ajouter la crème, porter à ébul i tion. Réduire légèrement.
Les produits notés en gras sont Assaisonner de sel et poivre. disponibles dans les Magasins Lier avec un peu de maïzena.
ex aequo n° 30 - mai 2010 Depuis la nuit des temps, des animaux, des plantes et des microorganismes constituent la base de nos médicaments, de notre alimentation, de nos habits, des cosmétiques et de beaucoup d'autres pro duits. Patrimoine commun de l'huma - nité, la biodiversité est pourtant mise en péril par nos modes de production et de Dans leur quête de profit, les pays du Nord pil ent les ressources génétiques du Sud, sans pour autant partager les bénéfices qu'ils en retirent avec les populations locales qui en ont assuré la sauvegarde.
Aujourd'hui, les cas de biopiraterie, c'est- à-dire d'appropriation il égitime des ressour ces génétiques ou des savoirs traditionnels associés, sont toujours Le pillage des
nombreux. En principe, la Convention sur la diversité biologique (CBD) réglemente toutes les transactions impliquant la biodiversité. Pourtant, la mise en œuvre du principe de partage équitable des continue
avantages et des bénéfices retirés pose de nombreux pro blèmes, au Sud comme au Nord. Pour la Déclaration de Berne (DB), la la BBC ont permis d'attirer l'attention sur la violation des droits des Sans. En 2001, protection de la biodiversité ne sera pas la DB invitait des représentants des Sans à Genève, afin d'exposer le cas à des vraiment possi ble tant que les pays en délégués de l'Organisation mondiale du commerce. La pression publique a con tri bué développement ne bénéficieront pas des à ce que le détenteur du brevet signe en 2003 un accord avec les Sans sur un retombées finan cières liées à une partage des avantages. Mais Pfizer a renoncé à exploiter cette licence et le droit de utilisation durable de leur patrimoine commercialisation a été transmis au géant agroalimentaire Unilever (qui y a finale ment naturel. Il ustration avec le hoodia renoncé en 2009).
d'Afrique du Sud.
De nombreuses compagnies plus modestes se sont toutefois mises sur les rangs, contournant le brevet. Ainsi, en 2006, douze produits amaigrissants à base de hoodia étaient disponibles sur le marché en Suisse et en Al emagne. Avec les Sans, la plante miracle d'Afrique du Sud la DB a interpel é le Gouvernement suisse par le biais d'une lettre ouverte lui Depuis des temps immémoriaux, le peuple demandant de respecter la mise en œuvre de la CBD et d'empêcher la vente de ces San d'Afrique du Sud utilise le cactus produits. Les autorités fédérales se sont contentées d'une réponse évasive.
hoodia pour calmer leur faim et leur soif Toutefois, en 2008, un autre brevet a été octroyé à Unilever/Phytopharm pour durant leurs longues expéditions de l'utilisation du hoodia comme traitement contre le diabète. Là aussi, il s'agissait chasse. Ce savoir traditionnel a été à la d'une utilisation connue depuis longtemps par les indigènes sud-africain-e-s et, base de brevets déposés en 1997 et 1998 pour ce cas-ci non plus, dans le monde entier par l'Institut de aucun contrat n'a été Textes tirés et adaptés recherche public sud-africain CSIR sur des conclu. C'est la raison pour du dossier «Biopiraterie. extraits de hoodia utilisés comme produit laquel e la DB a déposé, en Le pil age des ressources amaigrissant. Le CSIR a ensuite transmis col aboration avec une orga - naturel es: une menace sa découverte à la compagnie britannique nisation indigène sud-afri - pour les pays du Sud et Phytopharm par l'intermédiaire d'une caine, un recours auprès de la biodiversité», avril 2010 licence pour continuer à développer le l'Office européen des bre - par la Déclaration de produit. Ensuite, l'entreprise a vendu sa vets. Le détenteur du brevet licence pour 21 mil ions de dol ars à la s'est dit subitement prêt à Disponible sur demande multinationale pharmaceutique Pfizer. Le (prix: 2 frs) à [email protected] journal anglais The Observer et par la suite Affaire à suivre.
ex aequo n° 30 - mai 2010 Je me questionne: D'où vient l'ail que je mets dans ma fondue? Et les poireaux de mon papet vaudois ? Quelle forêt abritait le bois de ma table ? Photo: Atelier Diaphane • Du 28 avril au 2 mai Les Magasins du Monde sont au Salon du Livre et de la Conférence "Le commerce équitable, ça marche?" Presse à Genève Au Club 44 de La Chaux-de-Fonds Journée mondiale du commerce équitable Petit déj' équitable à Ful y Les Magasins se mobilisent et relaient l'action Fairtrade Repas équitable et local à La Chaux-de-Fonds Breakfast. Programme complet www.mdm.ch Petit déj' équitable à Meyrin Je m'abonne à ex æquo à titre de Bénévole AMI des Magasins du Monde Parrain / Marraine Je règle la somme au moyen d'un bul etin de versement à l'adresse suivante: En vous abonnant, vous soutenez nos efforts Association romande des Magasins du Monde de sensibilisation Rue de Genève 52, 1004 Lausanne, CCP 12-6709-5 au commerce équitable et à l'économie solidaire.
Code postal - Localité Bul etin à retourner à l'adresse ci-dessus avec votre règlement. 30 ex aequo n° 30 - mai 2010

Source: http://www.mdm.ch/sites/default/files/exaequo/ex_aequo_30.pdf

manningawards.ca

2010 Announcement Issue Volume 11, Issue 1, April 2010 Awards Gala Announcement! Hold The Date: September 17th, 2010, Ottawa The Ernest C. Manning Awards Foundation is excited to announce that the 2010 National Awards Gala will take place on Friday, September 17th at the Westin Ottawa, with Foundation Trustee Preston Manning and the Honourable Pamela Wallin as Honourary Co-Chairs. Please join us for an evening of celebration and recognition of our country's best innovators.

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Servicio de atención personalizada (de lunes a viernes, de 8 a 20 h) SegurCaixa Negocio Condiciones Generales Mod. S.RE.442/01 (Ed. 11-2012) Port_Cond Negocio es.indd 1 Port_Cond Negocio es.indd 1 Cian de cuatricromía Cian de cuatricromíaMagenta de cuatricromía Magenta de cuatricromía Negro de cuatricromía Negro de cuatricromía Mod. S.RE. 442/01 Este contrato se rige por lo dispuesto en la Ley 50/1980, de 8 de octubre, de Contrato de Seguro, así como por el Real Decreto Legislativo 6/2004, de 29 de octubre, por el que se aprueba el Texto Refundido de la Ley de Ordenación y Supervisión de los Seguros Privados, y por las demás normas españolas reguladoras de los seguros privados. Asimismo, se rige por lo convenido en las Condiciones Generales y Particulares de este mismo contrato.

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