Emcgf2noir_37-2885

Endocrinologie et psychiatrie
Résumé. – La survenue de troubles mentaux au cours de pathologies endocriniennes est un fait établi depuis
plus d'un siècle. Réciproquement, des traumatismes psychologiques peuvent avoir un rôle dans le
déclenchement de certaines endocrinopathies, comme dans la maladie de Basedow. Ces dernières années ont
vu le développement des examens neuroendocrinologiques chez des patients psychiatriques indemnes de
toute affection endocrinienne, afin d'évaluer l'activité du système limbo-hypothalamo-hypophysaire. Les
objectifs de ces explorations sont de trois ordres : 1) diagnostique (mise en évidence d'« indicateurs » ou de
« marqueurs » de trait ou d'état d'affection psychiatrique) ; 2) physiopathologique (à partir de l'évaluation
de la réponse fonctionnelle des axes neuroendocriniens à des stimuli spécifiques) ; 3) thérapeutique
(détermination de critères prédictifs de réponses à certaines classes de psychotropes ; suivi de l'évolution des
marqueurs d'état en fonction de l'évolution clinique dans une perspective pronostique ; modifications
induites dans une perspective pharmacologique).
Cet article se propose de synthétiser l'état actuel des connaissances utiles pour le clinicien en adoptant, dans
la mesure du possible, pour chaque axe hormonal envisagé (thyréotrope, corticotrope, mammotrope,
gonadotrope, somatotrope – ainsi que pour les autres hormones [de la posthypophyse, de l'épiphyse, des
parathyroïdes]) une organisation commune : physiologie ; troubles mentaux au cours d'endocrinopathies ;
études chez les patients psychiatriques : principaux dosages statiques (en situation basale et au cours du
nycthémère), tests dynamiques (freination, stimulation), hypothèses physiopathologiques, évolution des
hormones au cours de thérapeutiques psychotropes. Un dernier paragraphe envisage les investigations
neuroendocriniennes permettant l'évaluation de la fonctionnalité des systèmes noradrénergique,
dopaminergique et sérotoninergique, et de l'intérêt de l'utilisation de batteries de tests neuroendocriniens en
psychiatrie.

2003 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés. Mots-clés : endocrinologie, psychiatrie, thyrotropin-releasing hormone, corticotropin-releasing hormone,
luteinizing hormone releasing hormone, prolactine, growth hormone, dopamine, noradrénaline,sérotonine. à des glandes endocrines périphériques dont les hormones, enretour, sont capables de moduler l'activité cérébrale.
C'est dans une communication intitulée : « Des troubles psychiques De l'étude initiale des troubles mentaux associés aux par perturbations des glandes à sécrétion interne », présentée à Dijon endocrinopathies, l'intérêt des psychiatres cliniciens et des en 1908, que Laignel-Lavastine introduisit le concept d'endocrinologie chercheurs s'est progressivement porté, dans le dernier tiers du XXe psychiatrique. Par la suite, sous l'impulsion de Bleuler notamment, siècle, sur l'étude des symptômes endocriniens au cours d'affections on admit que les modifications psychopathologiques observées au psychiatriques. Cette démarche a généré tour à tour enthousiasme cours des maladies de Graves, d'Addison et de Cushing étaient et scepticisme. Enthousiasme, car il devenait possible d'avoir des secondaires aux endocrinopathies. Les travaux de Scharrer et critères paracliniques validant la nosographie : c'est ce qui Scharrer, en 1928, sur les propriétés endocriniennes de certaines correspond à la démarche des années 1970-1980 où l'on cherchait cellules de l'hypothalamus, puis ceux de Harris, dans les années des marqueurs spécifiques d'entités cliniques – le test à la 1940, sur le système porte hypophysaire, ont permis de clarifier les dexaméthasone [14] pour la mélancolie en est l'exemple type – mécanismes par lesquels le cerveau contrôle l'hypophyse antérieure.
scepticisme, car on s'est assez vite rendu compte qu'il était Ce contrôle s'exerce via des substances chimiques (les releasing impossible de valider un marqueur biologique alors qu'une factors), qui sont sécrétées par les terminaisons nerveuses de définition clinique valide n'existait pas.
l'hypothalamus directement dans la circulation portale À l'heure actuelle, les objectifs de la neuroendocrinologie en hypophysaire. L'axe hypothalamo-hypophysaire possède, par psychiatrie sont plus pragmatiques, et nombre de psychiatres font conséquent, la caractéristique de recevoir des informations du le deuil d'une certaine pensée magique qui consistait à croire que cerveau et de les transmettre à des cellules cibles de l'organisme, ou les explorations biologiques étaient capables de faire le diagnostic. Iln'est donc pas question, dans l'état actuel de nos connaissances,d'élaborer une « sémiologie biologique » : en aucun cas la biologiene peut se substituer à la clinique, et elle ne peut avoir de sens que Fabrice Duval : Psychiatre, praticien hospitalier, Centre hospitalier Rouffach, 27, rue du 4e-Spahis-Marocain,
68250 Rouffach, France.

restituée dans le contexte clinique.
Toute référence à cet article doit porter la mention : Duval F. Endocrinologie et psychiatrie. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés), Psychiatrie, 37-640-A-10, 2003, 28 p. Endocrinologie et psychiatrie
En outre, si de nombreuses anomalies neuroendocriniennes ont été traitements psychotropes, notamment normothymisants, décrites au cours des troubles psychiatriques, les méthodologies qui antidépresseurs ou antipsychotiques, de suivre l'évolution des sous-tendent de telles explorations sont loin d'être standardisées.
marqueurs parallèlement à la clinique, et d'étudier les mécanismes Ainsi, les résultats qui en découlent, parfois contradictoires, se d'action « in vivo » chez l'homme des psychotropes. À moyen terme, doivent d'être évalués de manière critique. Il est donc essentiel de on peut penser qu'il sera possible de rationaliser le choix des ne pas perdre de vue que les tests neuroendocriniens demeurent de chimiothérapies en tenant compte non seulement de l'état clinique précieux outils d'investigation mis à la disposition du clinicien et mais aussi de « l'état biologique », puisque celui-ci influence la du chercheur, mais que leur pertinence dépend du contexte dans lequel ils sont utilisés.
En fonction de ces trois contextes – diagnostique, physio-pathologique et thérapeutique – indissociables en pratique, il se peut qu'une exploration soit pertinente dans un domaine (par exemple :thérapeutique) et non dans un autre (par exemple : diagnostique).
On peut rappeler par la métaphore de « fenêtre sur le cerveau » que Cet argument supplémentaire plaide pour l'utilisation, en les explorations neuroendocriniennes représentent une vue neuroendocrinologie psychiatrique, d'une batterie de tests (indirecte) de l'activité du système limbique. De fait, les structures conjointement si possible avec d'autres techniques d'investigation.
limbiques (comme l'amygdale, le septum, l'hippocampe, Cette approche multivariée, si elle est souhaitable en théorie puisque l'hypothalamus) sont impliquées dans le contrôle de l'appétit, du la pathogénie des troubles psychiatriques majeurs est goût, de l'odorat, de la libido, du sommeil, de l'activité vraisemblablement multifactorielle, n'est pas sans soulever un psychomotrice, des processus de récompense et de renforcement, de certain nombre de contraintes en pratique. Nous touchons là les plaisir, de motivation, de mémoire. autant de fonctions qui sont limites de ce type d'explorations, qui tiennent à des facteurs éthiques perturbées dans la dépression caractérisée, surtout dans ses formes et techniques, mais aussi économiques.
sévères. Étant donné les liens qui existent entre le système limbiqueet l'hypophyse, par l'intermédiaire de l'hypothalamus, il est logiquede faire l'hypothèse que les anomalies biologiques qui affectent INVESTIGATIONS ENDOCRINIENNES EN PSYCHIATRIE
l'activité du système limbique produisent des anomalies La plupart des investigations endocriniennes mentionnées dans le neuroendocriniennes, anomalies qui sont mesurables par des tableau I concernent les troubles de l'humeur. Très peu de tests ont méthodes de dosage de plus en plus performantes.
été élaborés pour la schizophrénie ou d'autres pathologies Schématiquement, les explorations neuroendocriniennes sont psychiatriques. Une minorité en fait sont d'une application clinique applicables dans trois domaines : diagnostique, physiopathologique courante, la plupart restent dans le cadre de la recherche et et thérapeutique.
nécessitent, avant une généralisation de leur utilisation, laréplication de leurs résultats.
DANS LE DOMAINE DIAGNOSTIQUE
Nous avons fait le choix dans cet article de nous intéresser aux L'objectif est de mettre en évidence des perturbations susceptibles investigations les plus utiles pour le clinicien. C'est la raison pour de « marquer » le plus spécifiquement possible une affection donnée.
laquelle nous envisagerons d'un point de vue pratique les Ces marqueurs de trait ou d'état, c'est-à-dire respectivement de investigations des axes thyréotrope, corticotrope, mammotrope, vulnérabilité ou d'évolution, devraient être a priori plus fiables, somatotrope, gonadotrope, et, regroupées dans un paragraphe, les précis et reproductibles que les descriptions cliniques. En fait, en autres hormones – c'est-à-dire celles de la posthypophyse, de l'absence d'« étalon or » dans le diagnostic clinique, les l'épiphyse, des parathyroïdes (l'insuline faisant l'objet d'un autre performances de ces marqueurs sont le plus souvent modestes, et article) – puis nous envisagerons les stratégies permettant d'évaluer variables d'un système de classification à l'autre. Il est donc la fonctionnalité des systèmes sérotoninergique et catécholaminer- nécessaire de maintenir une approche pluridiagnostique dans les gique à l'aide de stimuli spécifiques.
études biologiques quand l'objectif est de valider l'homogénéitéd'entités cliniques de systèmes de classification différents (research Investigations de l'axe thyréotrope
diagnostic criteria [RDC], diagnostic and statistical manual of mentaldisorders IV [DSM IV], classification internationale des maladies La survenue de troubles mentaux, en particulier de l'humeur, au mentales 10 [CIM] 10).
cours des affections thyroïdiennes est connue depuis plus d'unsiècle. L'association fréquente entre dysthyroïdies (hyper- et DANS LE DOMAINE PHYSIOPATHOLOGIQUE
hypothyroïdies) et pathologies thymiques (uni- ou bipolaires) a La plupart des hypothèses actuelles sont fondées sur des conduit logiquement à l'hypothèse que les hormones thyroïdiennes présupposés pharmacologiques. Les explorations biologiques en pouvaient jouer un rôle dans la régulation de l'humeur, et donc être psychiatrie évaluent pour leur part un état fonctionnel, à un moment impliquées dans la physiopathologie des troubles affectifs.
donné de l'évolution de l'affection, qui résulte à la fois de processusétiopathogéniques et de mécanismes compensatoires à viséehoméostasique. À l'évidence, aucune technique d'exploration ne RAPPEL SUR LA RÉGULATION DU SYSTÈME
peut actuellement envisager, à elle seule, la complexité des processus biologiques du système nerveux central (SNC). S'il est indéniable L'axe hypothalamo-hypophyso-thyroïdien (HHT), comme l'axe que la stratégie neuroendocrinienne permet de caractériser les corticotrope, somatotrope et gonadique est organisé de façon dysfonctionnements hypothalamo-hypophysaires de certaines hiérarchique. L'hormone thyréostimulante ou thyrotropin-releasing entités cliniques – et, par des stimuli appropriés, d'étudier la hormone (TRH), un tripeptide, est sécrétée au niveau fonctionnalité de certains systèmes de neurotransmission – il paraît hypothalamique par les neurones peptidergiques des noyaux souhaitable, afin de générer et de valider de nouvelles hypothèses supraoptiques et paraventriculaires, et est contrôlée par différents physiopathologiques, d'associer aux examens neuroendocriniens neuromédiateurs (fig 1). Via le système porte, la TRH gagne d'autres approches (neurochimique, éléctroencéphalographique, de l'hypophyse antérieure et se lie à des récepteurs membranaires au biologie moléculaire, d'imagerie cérébrale, de spectroscopie par niveau des cellules thyréotropes (qui constituent 5 à 15 % des résonance magnétique nucléaire [RMN], etc).
cellules de l'hypophyse) pour stimuler la synthèse et la libération dela thyréostimuline (TSH) ; parallèlement, la TRH stimule une autre DANS LE DOMAINE THÉRAPEUTIQUE
hormone antéhypophysaire : la prolactine, en se liant aux récepteurs Ce champ d'application est particulièrement prometteur, puisque de des cellules lactotropes.
nombreuses études ont déjà permis de définir, à partir de critères La TSH libérée dans la circulation générale va agir sur les cellules biologiques, des profils prédictifs de bonne réponse à certains folliculaires de la thyroïde, en se fixant à des récepteurs spécifiques


Endocrinologie et psychiatrie
Tableau I. – Explorations neuroendocriniennes en psychiatrie.
Mesures en situation basale
Cortisol(1) et corticotrophin hormone (ACTH)(1)Hormones thyroïdiennes (T4, T3, FT3, FT4)(1) et hormone thyréostimulante (TSH)(1)Prolactine (PRL)(1)Hormone de croissance (GH)(2)Luteinizing hormone (LH)(2)Follicule-stimulating hormone (FSH)(2)Œstrogènes(2), progestérone(2)Testostérone(2)Hormone mélanostimulante (MSH)(3)Mélatonine(2)Peptides (b-endorphine, b-lipoprotéine, dynorphine, vasoactive intestinal poly-peptide, etc)(3) Cortisol(1) et ses métabolites(2)ACTH(1)Prolactine(2)GH(2)b-endorphine(2) • Corticolibérine (CRH)(2) • Protiréline (TRH)(1) • Tests de stimulation de la GH(2) 1 Régulation de l'axe hypothalamo-hypophyso-thyroïdien. Les flèches accompagnées
de signes + et - indiquent respectivement les voies de stimulation et d'inhibition. SNC : système nerveux central extra-hypothalamique ; NA : noradrénaline ; GABA : acideTests de freination de la PRL(2) gamma-aminobutyrique ; DA : dopamine ; 5-HT : sérotonine ; T4 : thyroxine ; T3 : triiodothyronine ; rT3 : T3 reverse ; SNC : système nerveux central extra- L'existence d'un rythme circadien de sécrétion des hormones • Tests « sérotoninergiques » (stimulation de PRL, ACTH/cortisol)(2) thyroïdiennes est plus controversée, et celui-ci est généralement considéré comme mineur.
TROUBLES MENTAUX AU COURS
DE DYSFONCTIONNEMENTS THYROÏDIENS
Agonistes des récepteurs 5-HT1A (buspirone, gépirone, ipsaspirone, flesinoxan.)(2) Des anomalies fonctionnelles de la thyroïde sont fréquentes et • Tests « cholinergiques » (stimulation d'ACTH/cortisol)(2) touchent près de 5 % de la population générale, avec une prédominance pour les femmes.
(1) Application large ; (2) investigation spécifique ; (3) application limitée.
L'hypothyroïdie peut être primitive (atrophie thyroïdienne, couplés à une protéine Gs. Le second messager impliqué dans la thyroïdite chronique d'Hashimoto avec goitre [toutes deux souvent transduction du signal hormonal est principalement l'adénosine 3', d'origine auto-immune], post-thérapeutique [après traitement à 5'-monophosphate (AMPc) aboutissant à la stimulation de la l'iode radioactif ou intervention chirurgicale]) ou secondaire (avec synthèse protéique et à la captation des iodures. Ceux-ci sont ensuite baisse de la production de TSH pouvant résulter de la destruction oxydés et utilisés grâce à une peroxydase thyroïdienne, pour de l'hypophyse et associant généralement des anomalies d'autres l'iodation de résidus tyrosines de la thyroglobuline stockée dans la hormones hypophysaires), voire tertiaire (dont l'origine est un colloïde. Le couplage des mono- et diiodotyrosines aboutit à la défaut de sécrétion de TRH hypothalamique).
formation des hormones thyroïdiennes : thyroxine (T ) et triiodothyronine (T ). Cependant, la grande majorité de la T – près de 80 % – provient de la conversion extrathyroïdienne de T par une monodésiodase. Ces deux hormones sont liées à des protéines symptomatologie est dominée par un tableau dépressif associant un sériques (à 99 %), et c'est leur fraction libre (FT et FT ) qui est ralentissement du débit verbal, une diminution des performances active. Les hormones thyroïdiennes exercent un rétrocontrôle négatif intellectuelles, une fatigabilité, une diminution de l'appétit et une au niveau hypophysaire et hypothalamique et inhibent la libération apathie. La « folie myxœdémateuse », dans sa forme la plus sévère, de TSH et de TRH.
réalise un tableau d'état psychotique confusodélirant ethallucinatoire ou d'état mélancolique fréquemment stuporeux, plus La sécrétion circadienne de TSH est maximale la nuit entre 23 h et rarement d'hypomanie. Chez le vieillard, le tableau peut faire 1 h – malgré un effet inhibiteur du sommeil – et minimale vers midi.
évoquer une démence (pseudo-démence).
Endocrinologie et psychiatrie
et la dermopathie infiltrante qui sont propres à la maladie de La symptomatologie, souvent insidieuse, associe une prise de poids, Basedow. Le tableau clinique, qui peut être bruyant ou insidieux, une frilosité, une peau sèche, une infiltration pseudo-œdémateuse associe un goitre, une tachycardie, des palpitations, une peau de la face et des membres, des cheveux secs et fins, une bradycardie, chaude, une sudation excessive, une thermophobie, un une constipation, une irrégularité du cycle menstruel et une amaigrissement malgré une polyphagie, et des signes oculaires décontraction musculaire lente.
(fixité du regard, asynergie oculopalpébrale, rétraction palpébrale,injection conjonctivale, larmoiement).
En général, les signes physiques et psychiatriques, surtout sil'hypothyroïdie est diagnostiquée précocement, s'améliorent sous Caractéristiques biologiques des hyperthyroïdies traitement hormonal substitutif ; cependant, il est estimé que 10 %des patients présentent des symptômes neuropsychiatriques En cas d'hyperthyroïdie avérée, les dosages hormonaux montrent des valeurs élevées de T et de T (totales et libres), et des valeurs faibles ou non décelables de TSH sérique ; le test à la TRH met en Caractéristiques biologiques des hypothyroïdies primitives évidence une absence de stimulation de la TSH. Dans les En cas d'hypothyroïdie avérée (grade I), la T totale et/ou la FT (le hyperthyroïdies infracliniques, l'hypophyse perçoit de faibles dosage de la fraction libre par des techniques immunologiques offre variations de T et de T libres, et répond par une baisse de l'avantage d'être direct, rapide et précis comparé au calcul d'index production de TSH bien avant que les T et T libres ne deviennent thyroïdiens) est diminuée, la TSH basale est très élevée en raison de anormales ; par conséquent, un dosage basal de TSH (par une l'absence de rétrocontrôle des hormones thyroïdiennes et, pour la méthode ultrasensible de 3e génération) est suffisant.
même raison, la réponse de TSH au test à la TRH est exagérée. Encas d'hypothyroïdie subclinique (grades II et III), les hormones ÉTUDES STATIQUES DE L'AXE HYPOTHALAMO-
thyroïdiennes sont dans les limites de la normale, mais la réponse HYPOPHYSO-THYROÏDIEN CHEZ LES PATIENTS
de TSH à la TRH est élevée, et est associée (grade II) ou non (grade III) à une augmentation de TSH basale.
La plupart des patients hypothyroïdiens présentent des éléments patents de dépression, mais le traitement antidépresseur est La plupart des études [55] aboutissent à la conclusion, et cela malgré inefficace tant que l'hypothyroïdie n'est pas corrigée par une grande variabilité dans les résultats, que les valeurs basales des l'administration de thyroxine. Il est indiqué de pratiquer un bilan hormones thyroïdiennes et de TSH circulantes restent dans une thyroïdien en cas de mauvaise réponse à un traitement fourchette de valeurs normales, chez les patients présentant des antidépresseur, pour éliminer une éventuelle hypothyroïdie troubles thymiques, anxieux ou schizophréniques.
subclinique qui serait présente chez 8 à 17 % de déprimés. En outre,le fait que l'hypothyroïdie soit fréquemment secondaire à un ¶ Sécrétion circadienne
processus auto-immun constitue une nouvelle voie dans la recherchede subtiles altérations de l'axe thyroïdien : les anticorps Chez les patients déprimés, le rythme circadien de la TSH est antithyroïdiens ont été trouvés augmentés chez 20 % des déprimés fréquemment perturbé, sous forme d'une absence de pic nocturne « euthyroïdiens » sans que la signification de telles anomalies soit et/ou d'une diminution de la moyenne et de l'amplitude sécrétoire clairement établie. Il semblerait cependant, bien que cela ne fasse dans les 24 heures [28]. Ces altérations ont tendance à se normaliser pas l'unanimité, que ce type de patients soit plus vulnérable au avec la guérison de l'épisode dépressif [106].
développement d'une hypothyroïdie au cours d'un traitement parsels de lithium.
ÉTUDES DYNAMIQUES DE L'AXE HYPOTHALAMO-
HYPOPHYSO-THYROÏDIEN CHEZ LES PATIENTS
PSYCHIATRIQUES PAR LE TEST
À LA « THYROTROPIN-RELEASING HORMONE »
L'hyperthyroïdie peut avoir plusieurs origines : maladie de Basedow(goitre toxique diffus, maladie de Graves ; d'origine auto-immune Ce test, très largement utilisé en psychiatrie, a donné lieu depuis probable et dont l'apparition semble favorisée par un état de stress), son introduction dans le début des années 1970 à une abondante adénome toxique (hyperfonctionnement primaire de la glande littérature. Il est généralement admis qu'environ 25 à 30 % des thyroïde) ou thyroïdite subaiguë (dont l'origine, quoique discutée, déprimés euthyroïdiens présentent une diminution de la réponse de est vraisemblablement virale).
TSH à l'administration de TRH [75].
Cette anomalie n'est pas spécifique des dépressions majeures, puisque des réponses anormales ont aussi été trouvées chez les Celle-ci est caractérisée par un syndrome dépressif agité, une anxiété patients maniaques, schizophrènes, schizoaffectifs, « borderline » (qui peut être massive) et une confusion (plus ou moins prononcée).
(même en l'absence de dépression), alcooliques, et chez les patients Fréquemment, les patients se plaignent d'une fatigabilité associée à présentant des attaques de panique [75]. De plus, les réponses ne une insomnie. Des troubles psychotiques d'allure confuso-délirants seraient en rapport ni avec l'intensité de la symptomatologie se rencontrent plutôt en cas de poussées aiguës ou de phases dépressive, ni avec les sous-types uni- ou bipolaires, endogènes ou terminales d'hyperthyroïdies. Chez les personnes âgées, l'apathie est mélancoliques. Certaines études ont cependant tenté de préciser le fréquente, pouvant même réaliser un tableau de mélancolie, mais en profil clinique des patients dont les réponses de TSH étaient général il existe une instabilité de l'humeur d'allure dysphorique émoussées. Il a été trouvé chez ceux-ci une plus grande fréquence d'agitation, de caractéristiques psychotiques, de suicide, d'attaques Les symptômes neuropsychiatriques observés au cours de de panique, ou de chronicité de la dépression [55].
l'hyperthyroïdie régressent habituellement avec un traitement ¶ Facteurs susceptibles d'influencer la réponse
antithyroïdien (par exemple : carbimazole, propylthiouracile).
Cependant, des manifestations psychotiques (nécessitant la du test à la « thyrotropin-releasing hormone »
prescription de neuroleptiques) ont parfois été rapportées au cours De nombreux facteurs influencent la réponse du test à la TRH de traitements antithyroïdiens.
(tableau II). Ceux-ci peuvent être d'ordre physiologique,anthropométrique, clinique ou technique, et peuvent entraîner soit des réponses exacerbées (faux négatifs), soit des réponses diminuées Les signes physiques sont dus à la thyrotoxicose, et sont par (faux positifs). Tous ces paramètres sont donc à considérer avant conséquent les mêmes pour les divers types d'hyperthyroïdies, d'effectuer le test à la TRH, puisqu'ils influencent de manière excepté l'exophtalmie (par augmentation des tissus rétro-orbitaires) significative les résultats.


Endocrinologie et psychiatrie
Tableau II. – Facteurs pouvant influencer la réponse de la thyréo-
stimuline (TSH) à la
thyrotropin-releasing hormone (TRH) chez les
patients déprimés.

Facteurs dépendants du patient
Facteurs physiologiques Pharmacocinétique de la TRHÉtat fonctionnel et sensibilité du système central à la TRHMétabolisme de la TRH et de la TSH dans la dépression Effet de l'âgeEffet du sexeEffet du poids Facteurs cliniques Pathologies endocriniennes (thyroïdiennes, surrénaliennes, hypothalamo- hypophysaires, pancréatique, etc) Autres affections somatiques (insuffisances rénale, cardiaque, hépatique ; maladie de Parkinson, etc) Pathologies psychiatriques autres que la dépressionSituation de stress (par exemple : hospitalisation)Synchronisation à l'environnement (hospitalisation/ambulatoire)Effets du jeûne ou des modifications pondéralesEffets des psychotropes ou d'autres médications (contraception orale, glucocorti- coïdes, L-Dopa. absorption de thé ou de café) Méthodes de dosage de TSH (radio-immunologiques [RIA], immunoenzymatiques:Elisa, chemiluminescence [test de 3e génération]). Les seuils de sensibilité varient de0,01 µU/mL à 4 µU/mLCritères d'interprétation de réponse bloquée (de 2,5 à 7 µU/mL)Doses de TRH injectée (de 100 à 500 µg)Horaire d'administration de la TRH Faux négatifsLes situations suivantes peuvent être à l'origine de réponsesaugmentées de TSH à la TRH : hypothyroïdies périphériques, goitre 2 Résultats du test à la thyrotropin-releasing hormone pratiqué à 8 h et 23 h dans
par carence iodée, traitement par sels de lithium, résections partielles une population de patients déprimés majeurs (n = 46), de schizophrènes (n = 26) et de de l'hypophyse, diabète sucré, certains états de dénutrition schizoaffectifs (n = 14) ; comparé à des témoins sains (n = 18). Le DDthyréostimuline protéinocaloriques, certaines exophtalmies non basedowiennes, (TSH) correspond à la différence entre le DTSH de 23 h et de 8 h (ces paramètres sont absorption de thé, de café ou de théophylline. De plus, les femmes représentés individuellement pour chaque sujet). Les déprimés ont un DTSH de 23 h (*)plus bas que les témoins (p < 0,001) et que les schizophrènes (p < 0,03) [33]. ont des réponses plus importantes que les hommes, en raison del'imprégnation œstrogénique qui stimule directement la sécrétion deTSH.
l'ordre de 400 à 500 µg, contre 200 µg pour la majorité des auteurs européens – ce qui rend les études difficilement comparables entreelles. On peut rappeler qu'il existe une relation linéaire dose- Les réponses abaissées de TSH à la TRH se rencontrent dans les réponse jusqu'à 400 µg de TRH et qu'à ce niveau, la réponse de TSH hyperthyroïdies périphériques et autres surcharges en hormones atteint un plateau. Pour les auteurs américains, le fait d'administrer thyroïdiennes périphériques, insuffisances hypophysaires globales des doses supramaximales devrait limiter le taux de faux positifs.
Cette démarche est cependant critiquable puisque l'anomalie hypophysectomisés, états de jeûne aigu – alors que dans l'anorexie recherchée est une altération des récepteurs à la TRH (une mentale, la réponse est plus retardée qu'abaissée –, acromégalie et hyposensibilité de ceux-ci étant considérée comme l'explication la états présentant un accroissement d'hormone de croissance plus plausible de l'émoussement de la réponse de TSH à la TRH), circulante, insuffisance rénale chronique, maladie de Parkinson non en ce cas, une dose moindre (de l'ordre de 25 à 200 µg) est plus traitée, syndrome de Klinefelter, syndrome de Cushing, thérapeutiques : œstroprogestatifs, héparine, L-Dopa et dopamine(DA), amphétamines, neuroleptiques, fortes doses de glucocorticoïdes, administration prolongée de TRH, de somatostatine, d'hormones thyroïdiennes ou d'hormone de Un autre facteur déterminant dans la valeur diagnostique de ce test est d'ordre chronobiologique : en effet, les réponses de TSH à la TRH Facteurs techniques sont plus importantes le soir que le matin [28]. Ces réponses sontcorrélées avec l'activité circadienne de la cellule thyréotrope, qui est • Méthodes de dosage maximale le soir. Ces considérations chronobiologiques sont Les performances des méthodes de dosage de la TSH sous-tendent importantes puisque les résultats du test à la TRH le matin ne la grande variabilité des seuils de réponses bloquées, rencontrée différencient généralement pas les déprimés majeurs des témoins, dans la littérature (ces seuils varient de 2,5 µU/mL à 7 µU/mL). Il alors que le soir les réponses de TSH sont significativement plus est donc conseillé que chaque laboratoire détermine ses propres basses chez les déprimés. À partir des réponses aux tests du matin gammes de valeurs normales plutôt que de s'appuyer sur celles de et soir, il a été calculé un index chronobiologique : le DDTSH qui la littérature, qui n'ont pas nécessairement les mêmes méthodes de correspond à la différence entre les DTSH de 23 h et de 8 h (fig 2).
Cet index chronobiologique est diminué chez 80 % des déprimésmajeurs (DDTSH < 2,5 µU/mL), ce qui améliore notablement les • Doses de « thyrotropin-releasing hormone » administrées performances du test à la TRH : à 8 h, ce test n'est anormal que chez Le test à la TRH souffre d'une absence de standardisation des doses 20 % des déprimés (DTSH < 3,5 µU/mL) ; à 23 h, il est émoussé chez de TRH injectées – les auteurs américains utilisent des doses de 40 % (DTSH < 6 µU/mL).
Endocrinologie et psychiatrie
Hypothèses physiopathologiques d'une réponse
Peu d'études méthodologiquement fiables ont examiné la réponse thyréotrope abaissée au test à la « thyrotropin-releasing
au traitement antidépresseur en fonction du statut initial du test à la hormone » en psychiatrie
TRH. Certains auteurs [110] trouvent une association entrel'émoussement du test à la TRH et une bonne réponse à la désipramine (un antidépresseur « noradrénergique »), maisd'autres [119] ne trouvent aucune association entre le statut initial du La réponse diminuée de TSH, qui reflète une baisse de la test à la TRH et la réponse ultérieure aux antidépresseurs fonctionnalité des récepteurs à la TRH hypophysaires, pourrait être « noradrénergiques » (maprotiline) ou « sérotoninergiques » la conséquence d'une hypersécrétion chronique de TRH (indalpine, citalopram). En revanche, il a été trouvé que les patients hypothalamique [75]. Cette hypothèse s'appuie sur les données qui présentaient un émoussement de la réponse nocturne de TSH à la TRH étaient ceux qui répondaient le moins bien aux – il existerait une augmentation de la TRH dans le liquide antidépresseurs (comme l'amitriptylline, la fluoxétine, ou la céphalorachidien (LCR) des déprimés ; toloxatone) [38], ce qui peut conduire à faire l'hypothèse que chez ces – une administration chronique de TRH inhibe l'élévation nocturne patients non répondeurs, l'adjonction d'hormones thyroïdiennes de TSH chez les sujets sains, or la sécrétion nocturne de TSH est pourrait être indiquée pour inhiber l'hypersécrétion de TRH émoussée chez les patients déprimés ; endogène.
En effet, l'utilisation des hormones thyroïdiennes comme adjuvant – une hypersécrétion de TRH entraîne une « down-regulation » aux antidépresseurs – hors du contexte de l'hypothyroïdie avérée (diminution du nombre) des récepteurs hypophysaires à la TRH.
ou subclinique – permet de convertir certains patients non En tout état de cause, les anomalies du sommeil [108] ou de la répondeurs en répondeurs [8]. Il est connu que les hormones transmission sérotoninergique centrale [30] ne semblent pas à l'origine thyroïdiennes peuvent stimuler l'activité des systèmes de l'émoussement de la réponse de TSH à la TRH chez les déprimés.
noradrénergique et sérotoninergique ; cette explication ne semblecependant pas suffisante pour rendre compte de l'efficacité des hormones thyroïdiennes dans les dépressions « résistantes ». En Une autre hypothèse consiste à envisager la réponse bloquée du test outre, la T serait plus efficace que la T dans les dépressions à la TRH comme une forme d'hyperthyroïdisme infraclinique. Cela unipolaires et, administrée à des doses de 25 à 37,5 µg/j, la T3 peut être argumenté par le fait que la dépression est souvent diminuerait le délai de réponse d'antidépresseurs tricycliques. Dans associée à une augmentation relative des mesures de T [55].
le traitement prophylactique des patients bipolaires, la T4 Toutefois, compte tenu que la TRH est capable de stimuler administrée à forte dose (200 à 400 µg/j), en association avec le directement la production d'hormones thyroïdiennes au niveau lithium, a démontré son efficacité [8]. Il est donc envisageable que la périphérique, l'accroissement relatif de T pourrait aussi être T ne soit indiquée que pour un sous-groupe de patients, en d'origine centrale, d'autant qu'il existe une corrélation entre la l'occurrence les bipolaires. Parmi les hypothèses avancées pour diminution de la réponse de TSH au test à la TRH, et l'augmentation expliquer cette différence d'effet entre T et T , il a été évoqué une relative de la FT circulante tant à 8 h qu'à 23 h [37].
possible inhibition de la conversion de T antidépresseurs. Une autre hypothèse concerne la différence des Secondaire à une hyperactivité de l'axe corticotrope effets de la T sur le système nerveux central comparé à ceux de la Une dernière hypothèse [23] consiste à considérer que la réponse T . En effet – contrairement aux tissus périphériques – il semblerait bloquée du test à la TRH est secondaire à une hyperactivité de l'axe que dans le cerveau ce soit les concentrations plasmatiques de T4 corticotrope. En effet, l'hypercortisolémie inhibe l'action de la TRH qui déterminent la concentration intraneuronale de T . Ainsi, sur les cellules thyréotropes, et stimule la production de TRH. Cette l'administration de T accroîtrait le feed-back négatif sur l'axe thyroïdien et, donc, réduirait la production de T , ce qui diminuerait l'hypercortisolémie ne serait à l'origine d'une anomalie de l'axe sa concentration au niveau central. À l'opposé, l'administration de thyréotrope que pour une minorité de patients (20 % environ) [36].
T augmenterait les concentrations de T et, par conséquent, accroîtrait les niveaux d'hormones thyroïdiennes au niveau central.
Il en résulte que la potentialisation des antidépresseurs par la T3 TRAITEMENTS PSYCHIATRIQUES ET SYSTÈME
pourrait mettre en jeu une diminution des niveaux cérébraux d'hormones thyroïdiennes, ce qui ne serait pas le cas avec la T [55].
Ce sont surtout les relations entre antidépresseurs et axe thyroïdienqui ont été le plus abondamment étudiées. Celles-ci peuvent ¶ Évolution de la fonction thyroïdienne
au cours de traitements psychiatriques
– par l'étude de la réponse thérapeutique en fonction du statut fonctionnel initial de l'axe thyroïdien (intérêt prédictif dans le choixdu traitement) ; La plupart des études montrent une diminution de la fonctionthyroïdienne sous l'effet chronique d'un traitement anti- – par le suivi de la fonction thyroïdienne au cours d'un traitement dépresseur [55]. Est-ce la conséquence directe du mécanisme d'action antidépresseur en fonction de l'évolution clinique (intérêt des antidépresseurs, ou un effet témoignant d'une « normalisation » pronostique), ainsi qu'en fonction du type de traitement et de son biologique concomitante à la guérison de l'épisode dépressif ? Des études in vitro ont montré que les antidépresseurs tricycliques (comme l'imipramine et la désipramine) et les inhibiteurs spécifiques de la recapture de la sérotonine (ISRS) ; comme la fluoxétine et la La signification pronostique du test à la TRH reste controversée.
sertraline) mais pas les inhibiteurs de la monoamine oxydase Certaines études trouvent que la normalisation de ce test est (IMAO), pouvaient avoir un effet inhibiteur sur les neurones à TRH concomitante à la guérison clinique de l'épisode dépressif [63], en ce hypothalamiques. Quelques études sur de petits échantillons de cas, le DTSH – et d'une façon plus évidente le DDTSH [38] –, peut être patients ont trouvé que les tricycliques et les ISRS diminuaient les considéré comme un « marqueur d'état » dépressif. A contrario, une concentrations sériques de T sans modifier celles de T et de TSH.
persistance des réponses bloquées en rémission pourrait constituer Les IMAO, comme la phénelzine, ne modifieraient pas la fonction un « marqueur de vulnérabilité » vis-à-vis de la dépression.
thyroïdienne [55].
La non-normalisation du test après la guérison clinique semble avoir Toutefois, une étude [38] a montré que seuls les patients répondeurs une réelle valeur pronostique, puisqu'une réponse bloquée serait au traitement antidépresseur normalisaient leur DDTSH et leur prédictive d'une rechute dépressive dans les 6 mois [65].
réponse de TSH au test à la TRH de 23 h (à 8 h, les modifications Endocrinologie et psychiatrie
n'étaient pas significatives) et cela indépendamment del'antidépresseur utilisé (amitriptyline, fluoxétine, ou toloxatone). Ces Tableau III. – États associés à une activité altérée de l'axe
hypotalamo-hypophyso-surrénalien (HHS).

résultats, comme ceux de la plupart des études, suggèrent que ladiminution de la fonction thyroïdienne est associée à la bonne Activité augmentée de l'axe HHS
Activité diminuée de l'axe HHS
réponse clinique, plutôt qu'à l'action directe et intrinsèque desantidépresseurs sur l'axe thyroïdien [55].
Syndrome de Cushing Insuffisance surréaliennePériode suivant une thérapie par gluco-corticoïdes Période suivant une maladie de Cushing Le lithium diminue la captation des iodures par la glande thyroïde, inhibe la production des hormones thyroïdiennes à différents stades Troubles obsessionnels et compulsifs Syndrome de fatigue chronique de leur synthèse, et surtout diminue la libération des hormones Attaques de panique thyroïdiennes. De plus, le lithium inhiberait la désiodation de T en Période suivant un stress chronique T . Des études chez des déprimés et des volontaires sains ont Victime de violences sexuelles confirmé ces données [55], puisque après 4 à 6 semaines de traitement, Obésité d'origine centrale il a été trouvé une baisse des hormones thyroïdiennes périphériques associée à une élévation de TSH basale, ainsi qu'un accroissement Diabète insulinique de la réponse de TSH à la stimulation de TRH. Après 3 mois de Grossesse (dernier trimestre) Période du post-partum traitement, la fonction thyroïdienne tendrait à se normaliser, du fait Syndrome prémenstruel même de l'accroissement de la sécrétion de TSH.
Alcoolisme chroniqueSevrage alcoolique et narcotique Période suivant un sevrage nicotinique Par conséquent, le développement d'une hypothyroïdie ne touche Exercice physique intensif qu'une faible proportion de patients, bien que l'estimation de celle-ci Arthrite rhumatoïde varie en fonction des études : approximativement 5 à 10 % enmoyenne, avec des extrêmes de 0 à 50 % [55].
Les facteurs susceptibles d'expliquer la survenue d'une psychoanaleptique [77] ; auquel cas, les ECT (contrairement aux hypothyroïdie au cours d'un traitement par sels de lithium sont mal antidépresseurs) renforceraient ce mécanisme.
connus. Parmi les hypothèses, il a été évoqué un processus auto-immun, puisque les patients développant une hypothyroïdie auraient fréquemment un taux plus élevé d'anticorpsantithyroïdiens. D'autres facteurs seraient également à considérer, Quelques études [56], dont les résultats ont rarement été répliqués, comme la notion de bipolarité à cycles rapides (plus de quatre montrent que les neuroleptiques peuvent diminuer les valeurs épisodes par an) puisque ces patients auraient une plus grande basales de T chez les patients schizophrènes. Les réponses de TSH incidence dans le développement d'une hypothyroïdie sous lithium au test à la TRH ont, quant à elles, été trouvées augmentées, que les patients bipolaires lato sensu (25-50 % contre moins de 10 %).
diminuées ou inchangées lors des traitements par diversantipsychotiques. Ainsi, les résultats de ces études mettent en exergue la complexité des interactions entre la dopamine et l'axe La carbamazépine et l'acide valproïque sont utilisés avec efficacité thyroïdien en fonction de son statut fonctionnel : en effet, la comme normothymisants. La carbamazépine diminue, tant chez les dopamine a une action inhibitrice sur la sécrétion de TSH (fig 1) ; en patients épileptiques que psychiatriques, les concentrations basales retour, une hyperthyroïdie peut accroître l'effet des antagonistes de T , FT et T sans modifier celles de TSH [55]. Toutefois, les cas dopaminergiques (comme cela a été montré chez l'animal), alors d'hypothyroïdies induites par la carbamazépine sont exceptionnels.
qu'une hypothyroïdie a l'effet inverse.
D'autre part, la carbamazépine réduit la réponse de TSH à la TRH.
De façon plus anecdotique, une étude [69] avait trouvé que Avec l'acide valproïque, des résultats contradictoires ont été l'émoussement de la réponse de TSH à la TRH chez les rapportés chez des patients épileptiques.
schizophrènes avant traitement pouvait être associée à une bonneréponse ultérieure aux neuroleptiques, mais cela n'a pas été confirmé Privations de sommeil Il a été trouvé, de façon assez constante, tant chez les déprimés (uni-et bipolaires) que chez les témoins sains, une augmentationsignificative des concentrations de T , T et TSH après privation de Investigations de l'axe corticotrope
sommeil [10]. Cependant, la relation avec l'efficacité antidépressivereste controversée : la plupart des études n'ont pas trouvé decorrélations entre les modifications de la fonction thyroïdienne et la Les perturbations de l'axe corticotrope sont sans aucun doute réponse aux privations de sommeil [10]. Néanmoins, une étude l'anomalie neuroendocrinienne la plus abondamment décrite en récente trouve que les patients répondeurs ont des valeurs de TSH psychiatrie, et plus particulièrement au cours des épisodes dépressifs plus élevées que les non-répondeurs durant la nuit de privation de sévères où il a été mis en évidence, par la grande majorité des sommeil [94].
études, une hypersécrétion du cortisol.
On peut rappeler que l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS) est particulièrement impliqué dans les réponses de Les électrochocs (ECT) ont un effet direct sur l'axe HHT : stimulation l'organisme face à une situation stressante, définie par Selye, en de la sécrétion de TSH et diminution de T et T . En outre, 1936, comme une « réaction d'alarme », c'est-à-dire une menace de l'administration d'une dose de 50 µg de T la veille d'un électrochoc l'homéostasie vis-à-vis de laquelle l'organisme se défend par la mise serait efficace dans la prévention des effets amnésiants des ECT. Des en jeu de réponses adaptatives comportementales et physiologiques.
études chez l'animal suggèrent que les ECT augmentent la sécrétion De nombreux états (tableau III) sont associés à un dérèglement de la endogène de TRH en créant dans un premier temps une déplétion réponse générale au stress, en raison d'un échappement aux de TRH stimulant, dans un second temps, la synthèse de TRH. Ces éléments régulateurs qui en font habituellement un processus résultats sont à mettre en parallèle avec l'effet antidépresseur, autolimitatif (conduisant à une activation chronique de l'axe HHS), quoique transitoire, de la TRH [77], ce qui est tout à fait cohérent avec ou d'une hypoactivité du système de stress se traduisant par une l'hypothèse que l'hyperlibération de TRH observée chez les diminution de l'activité de l'axe HHS avec fatigue, hypovigilance, déprimés pourrait représenter une réponse compensatoire somnolence, augmentation de l'appétit avec prise de poids.


Endocrinologie et psychiatrie
type II ne sont impliqués que lorsque les taux circulants deglucocorticoïdes augmentent, comme lors du stress, afin d'inhiber laréponse d'ACTH et de CRH.
TROUBLES MENTAUX AU COURS
DE DYSFONCTIONNEMENT DE L'AXE
Hypercortisolisme : syndrome de Cushing
L'hyperfonctionnement du cortex surrénalien peut être dépendantde la régulation par l'ACTH (hyperproduction d'ACTH par unadénome hypophysaire ou une tumeur extrahypophysaire,administration d'ACTH exogène) ou indépendant de celle-ci(adénome ou carcinome de la corticosurrénale). La maladie deCushing est la conséquence d'une hypersécrétion d'ACTHhypophysaire par un adénome basophile ou chromophobeentraînant une hyperplasie bilatérale des surrénales.
Celle-ci peut évoquer une dépression, un trouble anxieux avec ousans attaques de panique, un trouble de la personnalité, ou unsyndrome délirant avec illusions ou hallucinations (auditives etvisuelles) et/ou confusionnel (qui peut compliquer lasymptomatologie thymique). Dans le cas des adénomes del'hypophyse, la symptomatologie psychiatrique peut parfoisprécéder la découverte de la tumeur.
La dépression, présente dans près des trois quarts des patientssouffrant d'un syndrome de Cushing, fait donc pratiquement partiedu tableau clinique ; il s'agit d'un syndrome dépressif caractérisé,réalisant dans certains cas un tableau de mélancolie ou dedépression psychotique, parfois infiltré d'une labilité de l'humeur Régulation de l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien. Les flèches accompa- prenant l'allure d'un état mixte. En revanche, les syndromes gnées de signes + et - indiquent respectivement les voies de stimulations et d'inhibi- maniaques ou hypomaniaques sont exceptionnels, et se rencontrent tion. SNC : système nerveux central extra-hypothalamique ; NA : noradrénaline ; plutôt chez des patients traités au long cours par de fortes doses de GABA : acide gamma-aminobutyrique ; DA : dopamine ; 5-HT : sérotonine ; AVP :arginine-vasopressine ; OT : ocytocine. corticostéroïdes exogènes.
Des difficultés de concentration et des déficits de la mémoire peuventaussi être présents. Ces déficits mnésiques sont compatibles avec un RAPPEL SUR LA RÉGULATION DU SYSTÈME
dysfonctionnement hippocampique – l'hypercortisolémie estneurotoxique sur cette structure ; il a en effet été trouvé une Les corticostéroïdes sont synthétisés à partir du cholestérol dans le corrélation entre la baisse du volume de l'hippocampe et la baisse cortex surrénalien. La libération du cortisol, le principal des performances cognitives. La survenue d'états confuso-délirants glucocorticoïde circulant chez l'homme, est dépendante de la est associée à des taux élevés de cortisol circulants, et se libération de l'hormone corticotrope (ACTH) hypophysaire (fig 3).
rencontrerait après une évolution assez longue de l'affection ou lors Le facteur hypothalamique contrôlant la synthèse d'ACTH est la d'abus de corticostéroïdes. À noter qu'une dépression sévère peut corticotropin-releasing hormone (CRH), qui est synthétisée dans la faire suite à l'arrêt d'une thérapeutique par stéroïdes.
partie parvocellulaire du noyau paraventriculaire (NPV). Lasécrétion de CRH est contrôlée par au moins deux types de Jusqu'à présent, une trentaine de publications font état d'une stimulations : le stress et une horloge biologique responsable du rémission, partielle ou complète, des symptômes psychiatriques rythme circadien de l'axe HHS. La sécrétion nycthémérale d'ACTH (dépression, anxiété, comportements suicidaires, irritabilité, et de cortisol se fait sur un mode pulsatile et est la plus basse (nadir) psychose et troubles cognitifs) chez des patients présentant un dans la première moitié de la nuit – il existe, en outre, un effet syndrome de Cushing traités chirurgicalement ou médicalement (par inhibiteur des premières heures du sommeil – avant de s'accroître des traitements « antiglucocorticoïdes » : kétoconazole, métyrapone, rapidement au voisinage de l'éveil ; le maximum sécrétoire (acrophase) se situe entre 6 et 10 h du matin [96].
Le cortisol exerce une rétroaction négative sur la libération de CRHet d'ACTH selon trois modalités : un rétrocontrôle rapide (de La présentation physique est caractéristique : le visage a un aspect quelques minutes), intermédiaire et lent (de quelques heures à pléthorique, il existe une obésité tronculaire avec un empâtement quelques jours). Les rétrocontrôles intermédiaire et lent impliquent graisseux cervicodorsal et une amyotrophie. La peau est fine avec deux types de récepteurs : présence d'ecchymoses et de vergetures sur l'abdomen. Descomplications sont fréquentes : hypertension artérielle (HTA), – les récepteurs de type I (anciennement dénommés lithiase rénale, ostéoporose, intolérance au glucose ; une minéralocorticoïdes) dotés d'une grande affinité pour l'aldostérone hypersécrétion associée d'androgènes entraîne un virilisme chez la et les glucocorticoïdes, ils sont localisés principalement dans le système limbique ; – les récepteurs de type II (anciennement dénommésglucocorticoïdes), largement distribués dans le SNC, d'affinité faible En cas de syndrome de Cushing, les taux de cortisol plasmatiques pour les glucocorticoïdes et plus faible encore pour l'aldostérone.
sont élevés dès le matin et ne baissent pas pendant la journée.
Les récepteurs de type I contrôlent l'inhibition tonique de la Cependant, du fait de la sécrétion pulsatile et de la sensibilité de sécrétion basale des glucocorticoïdes, tandis que les récepteurs de l'axe HHS à divers stimuli (stress, bruit, peur, hypoglycémie.), un Endocrinologie et psychiatrie
dosage matinal isolé du cortisol n'offre qu'une information limitée nombre des épisodes sécrétoires, diminution de l'amplitude et sur l'intégrité de l'axe HHS. En pratique, deux tests diagnostiques abolition du pic matinal. De plus, il a été décrit une apparition plus sont utiles : le test de freination de l'ACTH et du cortisol par la précoce des nadirs d'ACTH et de cortisol chez les déprimés dexaméthasone (un glucocorticoïde de synthèse) et le test endogènes (suggérant une avance de phase) [73]. L'altération du stimulation de l'ACTH et du 11-désoxycortisol (« composé S ») par rythme circadien d'ACTH, sous forme d'un accroissement de la la métyrapone (qui bloque la 11-hydroxylation des précurseurs du moyenne sécrétoire, serait plus prononcée chez les déprimés avec cortisol) ; ces deux tests permettent de préciser l'origine primaire ou caractéristiques psychotiques [96].
secondaire du syndrome de Cushing.
Autres dosages
L'hyperactivité de l'axe corticotrope dans les dépressions sévères se L'hypocortisolisme peut être primaire (maladie d'Addison) ou traduit également par une élévation du cortisol libre urinaire (qui secondaire (panhypopituitarisme par lésion pituitaire ou reste cependant plus basse chez les déprimés que chez les patients hypothalamique ou par nécrose ischémique ; corticothérapie). La avec un syndrome de Cushing), mais aussi dans la salive et dans le maladie d'Addison tend à se révéler à l'occasion d'un stress.
liquide céphalorachidien (LCR).
L'atrophie de la corticosurrénale est dans 70 % des cas idiopathique De plus, les taux de CRH dans le LCR sont élevés chez les déprimés (une origine auto-immune est probable) ; les autres causes de et diminuent après sismothérapie [90]. Il est donc concevable que destruction de la glande peuvent être un envahissement l'hyperactivité de l'axe HHS pourrait avoir comme origine une granulomateux dû à une infection tuberculeuse ou fongique, une hyperactivité des neurones à CRH [90] ; cette hypothèse s'étaye en tumeur, une amylose, une nécrose inflammatoire, ou médi- outre sur la similitude entre les symptômes clés de la dépression et camenteuse (kétoconazole [un agent antimycotique]). L'insuffisance les modifications comportementales (chez l'animal) induites par surrénalienne peut survenir à l'arrêt d'une corticothérapie.
l'administration de CRH où l'on observe une diminution de l'appétitet de la libido, des troubles du sommeil, et des altérations de La plupart des patients présentent des troubles mentaux discretscomme une apathie, une asthénie ou une irritabilité. Un tableau ÉTUDES DYNAMIQUES DE L'AXE HYPOTHALAMO-
dépressif typique avec une comorbidité anxieuse serait retrouvé chez HYPOPHYSO-SURRÉNALIEN CHEZ LES PATIENTS
près de la moitié des patients. La fatigabilité, l'insomnie et l'anorexie avec perte de poids sont d'ailleurs classiquement les signes d'appelde l'insuffisance surrénalienne. Lors de phases aiguës, un tableau ¶ Test de freination à la dexaméthasone
psychotique ou confuso-onirique peut être observé. En règle Chez des sujets sains, l'administration orale à minuit de 1 ou 2 mg générale, un traitement substitutif par glucocorticoïdes est efficace de dexaméthasone inhibe la libération d'ACTH et de cortisol pour corriger ces manifestations.
pendant environ 24 heures. En ce qui concerne les déprimés majeurs, la non-freination du cortisol – ou l'échappement précoce à lafreination – par la dexaméthasone (DST : dexamethasone suppression Ils associent une fatigabilité, une anorexie, un amaigrissement, des test) est trouvée chez 15 à 50 % des patients, mais ce pourcentage nausées, des vomissements, des douleurs abdominales, une augmente dans les dépressions sévères où le pourcentage de DST diarrhée, des arthromyalgies, une hypotension orthostatique et une positifs atteint 40 à 70 % [4].
Initialement, le DST a été proposé comme marqueur biologique spécifique de « la mélancolie » [14]. Depuis, cette assertion n'a pas été En cas d'hypofonctionnement surrénalien secondaire à un confirmée, puisque le DST a été trouvé positif dans d'autres panhypopituitarisme, comme par exemple dans le syndrome de affections psychiatriques comme les troubles schizophréniques et les Sheehan (consécutif à une nécrose hypophysaire dans un contexte troubles schizoaffectifs (fig 4), les états maniaques, l'anorexie- d'accouchement hémorragique compliqué d'un collapsus), les boulimie, les troubles obsessionnels et compulsifs, les états anxieux fonctions de toutes les glandes cibles sont diminuées (insuffisance (particulièrement dans le trouble panique), les états de stress non thyroïdienne et gonadique ; hypoglycémie) ; les signes associent un spécifiques, l'épilepsie et les syndromes démentiels (de type défaut de lactation, une asthénie, une dépilation axillaire et pubienne, mais la mélanodermie est absente.
Toutefois la positivité du test semble étroitement liée à certainssymptômes cliniques comme l'anxiété, les troubles psychomoteurs (agitation ou ralentissement), les troubles du sommeil, de l'appétit En cas d'insuffisance surrénalienne primaire (maladie d'Addison), la (anorexie avec amaigrissement), ou l'altération cognitive. Une revue cortisolémie est faible, les taux d'ACTH sont particulièrement élevés de la littérature par Nelson et Davis [89] relate que, parmi les et on observe une absence de stimulation de la surrénale par de dépressions majeures, c'est la dépression psychotique qui est la plus l'ACTH exogène (test au tétracosactide [Synacthènet]).
fréquemment associée à une non-freination du cortisol au DST(64 %), alors que le pourcentage de DST positifs dans la mélancolie En cas d'insuffisance hypophysaire, les concentrations en ACTH et n'atteint que 36 %.
cortisol plasmatiques sont faibles (insuffisance corticosurrénaliennesecondaire) et il existe une réponse nette au tétracosactide (qui est Facteurs susceptibles d'influencer les résultats du test de freination cependant inférieure à la normale). En cas de panhypopituitarisme, à la dexaméthasone on trouve des déficits associés en thyréostimuline, prolactine,hormones gonadotropes, et hormone de croissance.
Faux positifsLes situations suivantes peuvent être à l'origine d'un échappement ÉTUDES STATIQUES DE L'AXE HYPOTHALAMO-
précoce du cortisol à la freination : administration de divers HYPOPHYSO-SURRÉNALIEN CHEZ LES PATIENTS
médicaments (anticomitiaux comme les hydantoïnes, les barbituriques, la carbamazépine et l'acide valproïque ; ¶ Dosages plasmatiques
méprobamate) ; sevrage de benzodiazépines, d'antidépresseurstricycliques (discuté) ; intoxication alcoolique chronique ; sevrage Dans les dépressions endogènes, la sécrétion de cortisol dans le alcoolique ; consommation de café ; dysendocrinies (maladie ou nycthémère est fréquemment désynchronisée avec augmentation du syndrome de Cushing, diabète sucré) ; traitement par fortes doses


Endocrinologie et psychiatrie
– une baisse des mécanismes de rétrocontrôle du cortisol (du faitd'une hyposensibilité, ou du nombre des récepteurs glucocorticoïdeshypophysaires, adaptative à l'hypercortisolémie) ; – une hyperlibération de CRH centrale ; – une hypertrophie de la surrénale (qui la rendrait plus sensible auxeffets de l'ACTH) [53].
En revanche, il semblerait que la faible concentration plasmatiquede dexaméthasone ne soit pas à l'origine de la positivité du DST,puisque c'est la fixation de la dexaméthasone aux récepteursglucocorticoïdes hypophysaires qui est le déterminant principal del'intensité de la freination de l'ACTH et du cortisol [53]. Il est utile depréciser que la dexaméthasone a une affinité préférentielle pour lesrécepteurs glucocorticoïdes hypophysaires, et moindre pour ceux del'hippocampe (comparés aux glucorticoïdes endogènes), ce quisuggère que le DST ne met pas directement en évidence uneanomalie limbique.
Valeur pronostique du test de freination à la dexaméthasone Les anomalies de l'axe HHS sont considérées comme des marqueurs« d'état » dépressif qui se normalisent dans la phase deguérison/rémission clinique [50]. C'est ainsi que la plupart des étudess'accordent à reconnaître au DST une très grande valeurpronostique : un DST positif après traitement est associé à une Résultats du test de freination à la dexaméthasone (DST) (1 mg administré à 24 h) mauvaise réponse clinique. En effet, chez les patients répondeurs au dans une population de patients déprimés majeurs sans caractéristiques psychotiques traitement, la non-freination du cortisol (DST positif) fait place (n = 74), déprimés majeurs avec caractéristiques psychotiques (n = 35), de schizophrè-nes (n = 41) et de témoins sains (n = 27) [29, 35]. graduellement à la freination (DST négatif). Les patients chezlesquels le DST reste positif, ou qui étaient initialement DST négatif, d'œstrogènes ; grossesse ; pertes importantes de poids (malnutrition, mais qui deviennent DST positif, ont un pronostic défavorable.
anorexie) ; boulimie ; privations de sommeil et perturbations durythme circadien ; affections diverses (insuffisance cardiaque, Un suivi à long terme montre que les patients qui étaient, avant insuffisance rénale, hypertension artérielle, cancer disséminé, traitement, DST négatif ont une meilleure évolution que les patients infections graves, déshydratation) ; grand âge.
DST positif [53]. Toutefois, le DST ne semble pas avoir de valeurprédictive d'une meilleure réponse à une classe particulière • Faux négatifs Ils peuvent être dus à des traitements (fortes doses de Les mécanismes impliqués dans la normalisation du fonctionnement cyproheptadine, benzodiazépines [discuté] ; corticothérapie), ou à de l'axe HHS par les antidépresseurs pourraient mettre en jeu une des hypocortisolismes. La L-Dopa et le L-tryptophane pourraient stimulation de l'acide ribonucléique messager (ARNm) des majorer la freination.
récepteurs aux glucocorticoïdes, ce qui favoriserait le retour à la normale du rétrocontrôle négatif du cortisol, entraînant une baisse de la synthèse et de la libération de CRH [7].
La dexaméthasone est administrée vers minuit pour des raisonschronobiologiques (moment de moindre activité du système HHS ¶ Test à la « corticotrophin-releasing hormone »
dans le nycthémère). La standardisation du test par Carroll [14] recommande trois prélèvements à 8 h, 16 h et 23 h (le lendemain de l'administration de dexaméthasone) ; cependant, en ambulatoire, oùil n'est pas possible d'effectuer le prélèvement de 23 h, le fait de ne Test à la « corticotrophin-releasing hormone » pratiquer qu'un prélèvement à 16 h fait chuter la sensibilité du testde 25 %.
La plupart des études trouvent que les réponses d'ACTH et decortisol sont émoussées chez les déprimés par rapport aux témoins, La dose de dexaméthasone la plus étudiée est celle de 1 mg quelle que soit l'origine de la CRH utilisée (ovine ou humaine) [122].
(équivalente à 25 mg de cortisol). Cependant, en fonction des Les résultats du test à la CRH pourraient refléter une baisse du protocoles, des doses de 0,5 mg (dans le stress post-traumatique nombre des récepteurs à CRH hypophysaires adaptative à une notamment), de 1,5 mg et de 2 mg ont aussi été administrées.
hypersécrétion de CRH hypothalamique. Cependant, cette Les méthodes de dosage influencent la détermination des seuils hypothèse n'est pas confirmée par certaines études utilisant la d'échappement de la freination du cortisol. Ces seuils varient d'une métyrapone, qui supprime la synthèse de cortisol, où il a été trouvé étude à l'autre, mais, en général, on considère qu'une valeur que les patients et les témoins prétraités par la métyrapone avaient maximale après DST de 140 nmol/L ± 40 nmol/L est le critère de des réponses d'ACTH à la CRH comparables [53]. Il apparaît ainsi non-freination. On peut observer que la grande majorité des travaux, que c'est l'accroissement du taux de cortisol circulant qui semble dont la plupart ont été effectués avant le milieu des années 1990, ne être l'élément déterminant dans l'émoussement de la réponse dosent qu'exceptionnellement l'ACTH – puisque la mise à d'ACTH à la CRH.
disposition des cliniciens de méthodes de dosage performantesd'ACTH n'est que relativement récente (milieu des années 1990) –, Test combiné à la dexaméthasone et à la « corticotrophin-releasing or, la réponse du cortisol à la dexaméthasone est en fait un bien moins bon reflet de l'activité des récepteurs glucocorticoïdespituitaires que l'ACTH.
Dans ce test, la dexaméthasone (1,5 mg) est administrée à 23 h,suivie le lendemain par un test à la CRH humaine (100 µg intraveineux [IV]) à 15 h [123]. Ce test d'exploration de la fonction La physiopathologie qui sous-tend la positivité du DST n'est pas corticotrope est très sensible : par rapport aux témoins, près de 90 % encore clairement élucidée. La non-freination du cortisol au DST des patients présentant une dépression sévère ont une réponse marque l'hyperactivité de l'axe HHS et il est vraisemblable qu'elle « paradoxale » d'ACTH et de cortisol (chez le sujet normal, il n'y a implique, à des degrés divers : pas de stimulation) et cela malgré de hauts niveaux de Endocrinologie et psychiatrie
ANTIDÉPRESSEURS, ANXIOLYTIQUES ET SYSTÈME
[hypercortisolémie], qu'exogène [dexaméthasone]), ce qui témoigne d'une défaillance du rétrocontrôle négatif des glucocorticoïdes au La plupart des études menées chez les patients déprimés confirment niveau hypophysaire. Ainsi, lorsqu'on préadministre de la que les perturbations de l'axe HHS disparaissent avec l'amélioration dexaméthasone à un patient déprimé, la réponse en ACTH au test à clinique, que celle-ci soit spontanée, liée à un traitement la CRH est plus grande que chez un témoin du fait : antidépresseur, une sismothérapie ou une thérapie cognitive [50].
L'étude des relations entre l'activité thérapeutique d'agents – de la synergie existant entre la CRH (exogène) et la vasopressine pharmacologiques et leur action sur l'axe corticotrope peut préciser (qui serait présente en plus grande quantité au niveau des cellules le rôle des perturbations de l'axe HHS, puisque celles-ci font corticotropes hypophysaires chez les déprimés) ; physiopathologique direct ou sont-elles la conséquence d'un – de la freination insuffisante par la dexaméthasone (par dysfonctionnement de la neurotransmission centrale ? hyposensibilisation des récepteurs corticostéroïdes).
L'anomalie du test combiné dexaméthasone-CRH disparaît lors d'une réponse favorable aux antidépresseurs suggérant que lanormalisation de l'axe HHS, par la restauration d'un rétrocontrôle En administration aiguë opérant, fait partie intégrante de l'effet antidépresseur [7]. Par Les antidépresseurs tricycliques stimulent l'axe HHS, qu'ils soient à exemple, l'amitriptyline n'a un effet sur l'axe HHS que lorsque action sérotoninergique dominante (comme la clomipramine) ou celui-ci est en hyperactivité. La persistance d'un test DST-CRH noradrénergique dominante (comme la désipramine). Cette action a anormal après une bonne réponse clinique au traitement aussi été démontrée pour les inhibiteurs sélectifs de la recapture de antidépresseur serait prédictive d'une rechute dans les 6 mois [130].
la sérotonine (ISRS) ainsi que pour la fenfluramine [3]. Ces effetspourraient mettre en jeu une stimulation des récepteurs ¶ Axe hypotalamo-hypophysaire surrénalien
sérotoninergiques 5-HT et/ou 5-HT .
et états de stress post-traumatique
En administration chronique Dans l'état de stress post-traumatique (PTSD), considéré par le Les antidépresseurs tricycliques, les ISRS, la tianeptine, la DSM-IV comme une forme de trouble anxieux généré par une kétansérine (un antagoniste 5-HT ), l'acide valproïque et le lithium réponse inadaptée à un événement traumatique, les anomalies de auraient une action « sensibilisatrice » au niveau des récepteurs l'axe HHS sont différentes de celles observées dans les dépressions.
glucocorticoïdes (de type II), en accroissant l'ARNm, ce qui Yehuda et al [127] ont été les premiers à montrer qu'il existait une augmenterait la sensibilité au feed-back inhibiteur du cortisol des dissociation entre la sécrétion de la CRH (augmentée) et du cortisol cellules impliquées directement ou indirectement dans la sécrétion (diminuée) dans le PTSD. C'est ce qu'ils ont appelé le « paradoxe du CRH, entraînant de ce fait une baisse de la synthèse et de la libération de CRH [7]. Une autre hypothèse possible concernant la En effet, l'hypersécrétion de CRH dans le PTSD est suggérée par un tianeptine – dont le mécanisme d'action, à l'inverse des ISRS, accroissement des niveaux de CRH dans le LCR, une baisse de la implique une augmentation de la recapture présynaptique de lasérotonine – serait que l'inhibition de la transmission réponse d'ACTH au test à la CRH et une augmentation de la sérotoninergique induit directement une diminution de l'activité des réponse d'ACTH au test à la métyrapone (qui bloque la synthèse du neurones à CRH [21].
cortisol). En périphérie, le cortisol est trouvé, contrairement à cequ'on pourrait logiquement attendre, diminué (surtout le matin et en fin de soirée). De plus, les récepteurs glucocorticoïdes (de typeII) sont hypersensibles et « up-régulés » (contrairement à la Les anxiolytiques benzodiazépiniques, en administration aiguë et à dépression où il sont « down-régulés »). Cette anomalie expliquerait doses élevées chez l'animal, stimulent l'axe HHS. Les l'« hyperfreination » au test à la dexaméthasone (0,5 mg), puisque triazolobenzodiazépines comme l'alprazolam et l'adinazolam ont un les réponses de cortisol sont plus basses chez les PTSD que chez les effet biphasique : augmentation du CRH hypothalamique en aigu, diminution en chronique (après 14 jours). Cependant, toutes lesétudes, menées chez l'animal et chez l'homme, s'accordent pour D'un point de vue physiologique, le cortisol peut être considéré trouver que les benzodiazépines inhibent l'activation de l'axe HHS comme une hormone « antistress » qui, par son rétrocontrôle, inhibe déclenchée par le stress [3].
les mécanismes biologiques mis en jeu lors du stress (notamment au Les anxiolytiques non benzodiazépiniques comme la buspirone, niveau du noyau paraventriculaire [CRH] et du locus cœruleus l'ipsaspirone, la gépirone et le flésinoxan sont tous des agonistes [noradrénergique]) une fois qu'une réponse adaptative satisfaisante 5-HT . Les agonistes 5-HT stimulent l'activité de l'axe HHS [21], a été trouvée. Par conséquent, si le niveau de cortisol est trop bas, il mais leur activité anxiolytique peut s'expliquer par leur faculté ne peut pas y avoir d'extinction de ces processus, d'où un état de d'inhiber la décharge des neurones sérotoninergiques, via stress chronique. Dans le PTSD, le niveau de cortisol est maintenu l'agonisation des récepteurs 5-HT bas en raison de l'hypersensibilité des récepteurs glucocorticoïdes(le feed-back au niveau hypophysaire étant hyperactivé, la productiond'ACTH et de cortisol est diminuée).
DE DIMINUER L'HYPERACTIVITÉ DE L'AXE
La question est donc de savoir si cette hypersensibilité des récepteurs glucocorticoïdes est la conséquence directe du Outre l'utilisation d'antidépresseurs (tricycliques, ISRS, tianeptine, traumatisme, ou si elle existait déjà avant le traumatisme. Il a été kétansérine) ou normothymisants (lithium, acide valproïque) pour fait l'hypothèse que les différences de sensibilité des récepteurs leur action « sensibilisatrice » au niveau des récepteurs glucocorticoïdes pouvaient expliquer, dans une certaine mesure, les glucocorticoïdes (GC), d'autres stratégies ont été étudiées pour différences interindividuelles dans l'impact du stress. En diminuer l'activité de l'axe HHS chez des patients déprimés, contrepartie, l'hypersensibilité des récepteurs glucocorticoïdes peut d'autant que la persistance d'une hyperactivité de l'axe HHS est un avoir un effet bénéfique, en empêchant le développement d'une facteur de résistance au traitement antidépresseur, ou de rechute hypercortisolémie chronique et en protégeant de ce fait les structures dépressive [130].
nerveuses centrales (notamment l'hippocampe) des éventuels effets La première stratégie consiste à renforcer le feed-back négatif du cortisol neurotoxiques du cortisol.
sur la sécrétion de CRH et d'ACTH par l'adjonction de dexaméthasone. Endocrinologie et psychiatrie
C'est ce qui a été étudié par Dinan et al [25] sur un échantillon de dix – une agonisation des récepteurs opioïdes sigma ; patients non répondeurs à un traitement par sertraline ou fluoxétine.
– une action sur la 5-HT.
Ces patients ont reçu, en adjonction au traitement antidépresseur, Cependant, si l'intérêt de la DHEA comme adjuvant dans les 3 mg de dexaméthasone pendant 4 jours et six patients ont bien dépressions résistantes semble argumentable, son usage chronique répondu. À noter que la réponse clinique était meilleure quand les semble, à l'heure actuelle, illusoire en raison de possibles effets cortisolémies initiales étaient élevées. Ces résultats répliquent ceux d'Arana et al [5] qui avaient utilisé une méthodologie similaire.
La seconde stratégie consiste à inhiber la production ou les effets ducortisol : Investigations de l'axe mammotrope
– le kétoconazole, un inhibiteur de la synthèse du cortisol, a fait l'objet Depuis la mise au point, en 1971, d'un dosage radio-immunologique de quelques études. Le but est ici de diminuer l'hypercortisolémie précis et sensible, de nombreux travaux en psychiatrie se sont (et ses effets « neurotoxiques » sur le SNC) et d'en évaluer les intéressés à la prolactine (PRL), et cela tient principalement au fait répercussions cliniques, tant sur la thymie que sur la cognition. Les que la dopamine est un puissant inhibiteur de sa sécrétion. Or conclusions sont mitigées : pour certains [125] le kétoconazole a une « l'hypothèse dopaminergique » reste encore à ce jour la pierre activité antidépressive, pour d'autres – malgré l'inhibition du angulaire de la physiopathologie de la schizophrénie. De plus, il est cortisol – il n' a qu'un très faible impact sur la dépression [2]. Quoi bien établi que les neuroleptiques, de par leur effet antagoniste sur qu'il en soit, le kétoconazole peut être hépatotoxique, ce qui rend les récepteurs dopaminergiques D antéhypophysaires, induisent son utilisation délicate et nécessite une surveillance hépatique pharmacologique, l'étude de la prolactinémie constitue un bon reflet – le RU 486, un antagoniste des récepteurs glucocorticoïdes, n'a pas des propriétés antagonistes dopaminergiques D d'une molécule et, fait la preuve de son efficacité comme antidépresseur.
par extension, de ses capacités d'imprégnation centrale, tant enphase active qu'après arrêt du traitement (occupation résiduelle des Des antagonistes sélectifs des récepteurs CRH font actuellement l'objet récepteurs dopaminergiques [91]).
de recherches, et certains sont en cours d'évaluation clinique chezl'homme pour leurs potentialités anxiolytiques et antidépressives, RAPPEL SUR LA RÉGULATION DU SYSTÈME
mais aussi anti-inflamatoires et « antineurodégénératives » [129].
L'intérêt théorique des inhibiteurs des récepteurs CRH est qu'ils La prolactine est sécrétée par les cellules lactotropes (qui n'agissent que lorsque la CRH est hypersécrétée. Les premiers représentent 10 à 20 % des cellules antéhypophysaires). La PRL joue résultats d'une de ces molécules, le R121919, bien qu'encourageants un rôle majeur dans l'initialisation et le maintien de la lactation, sur la symptomatologie dépressive (amélioration comparable à celle mais son effet au niveau de la glande mammaire n'est possible que observée sous paroxétine) et s'accompagnant d'une restauration si celle-ci est en contact avec des taux adéquats d'œstrogènes, de d'une bonne qualité de sommeil [129], n'ont pas pu être confirmés par progestérone, de cortisol et d'insuline. Par ailleurs, en excès, la PRL des études ultérieures, en raison de l'abandon du développement inhibe les fonctions gonadiques.
du R121919 pour toxicité hépatique survenant à fortes doses.
Toutefois, La régulation de la PRL est complexe (fig 5) car elle est influencée potentiellement non toxiques, font actuellement l'objet d'études.
par de nombreux facteurs. L'imprégnation œstrogénique estresponsable de valeurs de PRL légèrement plus hautes chez les La DHEA (déhydro-épiandrostérone), un corticostéroïde surrénalien – femmes que chez les hommes. Des variations quantitativement peu le plus abondant des stéroïdes circulants – précurseur de la synthèse importantes de la prolactinémie ont été décrites au cours du cycle gonadique des androgènes et des œstrogènes et possédant des menstruel, avec une sécrétion accrue au milieu du cycle coïncidant propriétés intrinsèques antagonistes des glucocorticoïdes, est étudiée avec le pic de luteinizing hormone (LH), et des niveaux depuis quelques années. La production de DHEA est influencée par comparativement plus haut dans la phase lutéale qu'au début de la l'ACTH et survient pendant le stress, probablement afin d'atténuer phase folliculaire. Pendant la grossesse, le taux de PRL augmente les effets sur l'organisme d'un excès de sécrétion de cortisol.
pour atteindre 10 à 20 fois sa valeur de base, puis diminue dans les Contrairement au cortisol, la production de DHEA diminue avec 3 semaines après l'accouchement, vers une valeur normale chez les l'âge (elle reste cependant plus élevée chez l'homme [10 à 20 %] que femmes qui n'allaitent pas. À la ménopause, les taux de PRL chez la femme). La baisse de production de DHEA et de sa forme diminuent, en revanche, l'âge n'aurait que peu d'influence sur la sulfate (DHEA-S) a été associée à différentes pathologies (comme la sécrétion de PRL dans les deux sexes (des valeurs légèrement dépression ou la maladie d'Alzheimer). Quelques études se sont augmentées ou diminuées ont parfois été trouvées).
intéressées à l'effet de la DHEA (en général 50 mg/j) sur lesperformances cognitives dans le vieillissement normal ; il a été La sécrétion de PRL dans les 24 heures se fait sur un mode pulsatile rapporté, par certains auteurs mais non par tous, des améliorations selon un profil bimodal, avec un minimum vers midi et deux phases de la mémoire (immédiate, retardée, visuelle), un certain degré de d'activité accrue : la première, de moyenne amplitude, en fin restauration de l'ossification et de la qualité de l'épiderme, ainsi d'après-midi ; et la seconde, de forte amplitude (acrophase), après qu'un sentiment (subjectif) de bien-être (surtout chez les femmes).
l'endormissement, culminant vers le milieu du sommeil [73].
D'autres études ont tenté de mettre en évidence un effet de la DHEAsur l'humeur, mais la plupart sont de méthodologies discutables.
TROUBLES MENTAUX AU COURS
DE DYSFONCTIONNEMENT DE L'AXE MAMMOTROPE
Toutefois, dans une de leurs études, Wolkowitz et al [126] ont trouvéque la DHEA administrée pendant 6 semaines (30 mg/j), améliorait les scores à l'échelle Hamilton dépression (les scores diminuaient de Le tableau IV résume les principales causes d'hyperprolactinémie.
30 % en moyenne) alors que dans le groupe placebo, les scores ne Les causes pathologiques les plus fréquentes, dans les deux sexes, variaient que de 5 % ; cette différence était (légèrement) significative sont les adénomes hypersécrétants. Chez la femme, il s'agit le plus (p < 0,04). Les mécanismes avancés pour expliquer l'action de la souvent de microadénomes ; chez l'homme, la fréquence des DHEA peuvent impliquer : microadénomes est plus faible en raison d'une découverte plus – une action antagoniste sur les glucocorticoïdes ; – un accroissement de la synthèse des stéroïdes gonadiques (augmentation de la testostérone et des œstrogènes) ; Chez la femme, l'hyperprolactinémie peut induire des troubles de – une action GABAergique ; l'humeur d'allure dépressive avec anxiété et irritabilité ; chez – une antagonisation des récepteurs N-méthyl-D-aspartate l'homme, il s'agit plus souvent d'une apathie. Cependant, ces manifestations entraînent rarement une consultation psychiatrique.


Endocrinologie et psychiatrie
Tableau IV. – Facteurs modulant la sécrétion de prolactine.
Physiologiques
Grossesse
Post-partum
Stimulation du mamelon
Exercice
Ingestion alimentaire
Stress (hypoglycémie)
Sommeil
Première enfance (jusqu'à 3 mois)
Pathologiques
Syndromes hypothalamiques
1. Tumeurs hypothalamiques
2. Infiltration hypothalamique non
tumorale
SarcoïdoseMaladie de Hand-Schüller-Christian 3. Postencéphalites4. Galactorrhée idiopathique5. Traumatisme crânienTumeurs hypophysairesLésions de la tige pituitaire Destruction hypophysaire ou hypophy-sectomie Hypothyroïdie primitive Insuffisance rénale chroniqueMaladie hépatique sévèreProduction ectopique de PRL1. Cancer bronchopulmonaire2. Adénocarcinome rénalLésions de la paroi thoracique(traumatismes, néoplasies, zona,chirurgicales)Lésions de la moelle épinière Régulation de l'axe mammotrope (prolactine [PRL]). Les flèches accompagnées de signes + et - indiquent respectivement les voies de stimulation et d'inhibition. La suc- cion du mamelon au cours de la tétée déclenche par voie nerveuse, via la moelle épinière, GABA (benzodiazépines) une activation hypothalamique de la sécrétion de PRL. SNC : système nerveux central extra-hypothalamique ; DA : dopamine ; 5-HT : sérotonine ; TRH : thyrotropin- releasing hormone ; T3 : triiodothyronine ; GABA : acide gamma-aminobutyrique ; Ach : acétylcholine ; CCK : cholécystokinine ; VIP : peptide intestinal vasoactif ; NT : Reserpine, a-méthyldopa neurotensine ; MSH : melanocyte stimulating hormone ; GAP : gonadotrophin- Naloxome, naltrexone releasing hormone associated protein ; PG : progestérone ; PTH : parathormone. Agonistes de la dopamine : Médicaments psychotropes : (lévodopa, apomorphine, bromocriptine, 1. Neuroleptiques pergolide, piribédil, lisuride, amantadine, En cas d'origine tumorale, les femmes présentent très précocement une aménorrhée (quand l'hyperprolactinémie est supérieure à 50 ng/mL) conduisant à des investigations permettant de mettre en 3. Antidépresseurs tricycliques, ISRS Cholinomimétiques : (acétylcholine, oxotrémorine, pilocarpine, évidence les microadénomes (par tomodensitométrie [TDM] ou imagerie par résonance magnétique [IRM]) ; chez l'homme, ladécouverte est en moyenne 10 à 20 ans plus tardive que chez la PRL : Prolactines ; GABA : acide gamma-aminobutyrique ; IMAO : inhibiteurs de la monoamine oxydase ; ISRS :inhibiteurs spécifiques de la recapture de la sérotonine ; TRH : thyrotropin-releasing hormone ; VIP : peptide intestinal femme et, comme il s'agit de macroadénomes, les symptômes sont ceux provoqués par une masse lésionnelle (céphalées, altérations duchamp visuel).
de TRH provoque une augmentation de sécrétion de TSH et de PRL.
Quelle que soit l'origine de l'hyperprolactinémie, on retrouve De plus, l'hyperprolactinémie entraîne fréquemment une diminution associées une galactorrhée (présente chez 75 % de femmes en cas des taux de LH et de FSH et un hypogonadisme.
d'adénome et chez seulement 15 % des hommes), une irrégularitédes cycles menstruels, une anovulation, une gynécomastie, une impuissance et une stérilité chez l'homme, une diminution de ladensité osseuse, et parfois une tendance à l'hirsutisme chez la Hormis les causes pharmacologiques (tableau IV), le déficit en femme. Les études réalisées chez l'humain n'ont pas démontré que prolactine se rencontre en général associé à d'autres signes l'hyperprolactinémie pouvait être une cause de cancer du sein.
d'hypopituitarisme. La manifestation clinique principale estl'absence de lactation dans le post-partum (c'est le premier signe de la maladie de Sheehan).
Lorsque l'hyperprolactinémie est supérieure à 250 ng/mL, il existeune très forte probabilité pour qu'il s'agisse d'un adénome ÉTUDES STATIQUES DE L'AXE MAMMOTROPE
hypersécrétant. On peut cependant mentionner qu'il n'est pas CHEZ LES PATIENTS PSYCHIATRIQUES
exceptionnel de trouver des hyperprolactinémies supérieures ou En raison de l'effet résiduel de nombreuses thérapeutiques égales à 100 ng/mL chez des patients traités par certains antipsychotiques comme le sulpiride, l'amisulpride, la rispéridone, l'hyperprolactinémie peut parfois durer plusieurs semaines ou mois ou de fortes de doses de phénothiazines ou de loxapine. Par ailleurs, après l'arrêt du traitement, a fortiori s'il s'agit d'une forme retard –, une hypothyroïdie primitive doit être éliminée car un accroissement l'étude de la PRL chez les patients psychiatriques dans une Endocrinologie et psychiatrie
perspective physiopathologique nécessite un sevrage rigoureux. Les hyperprolactinémie ; cette hyperprolactinémie ne s'épuise pas dans femmes doivent être étudiées à un moment précis du cycle le temps (absence de phénomène de tolérance). Pour faire baisser la (idéalement au début de la phase folliculaire) et en l'absence de prolactinémie, outre la diminution de la dose de neuroleptiques, des agonistes dopaminergiques comme la bromocriptine peuvent êtreadministrés. Certains antipsychotiques « atypiques » comme la ¶ Dans la dépression
clozapine et l'olanzapine n'induisent qu'une légère augmentation dela PRL, mais pas d'hyperprolactinémie avérée [80, 114] ; cependant, ce Des anomalies inconstantes ont été mises en évidence, sous forme critère ne peut pas être retenu pour rendre compte de l'atypicité d'une avance de phase de l'acrophase de PRL et d'une réduction de d'une molécule, puisque la rispéridone et l'amisulpride (qui sont l'amplitude de la sécrétion circadienne ; ces anomalies persisteraient, généralement considérés comme « atypiques ») sont parmi les même en cas de guérison clinique [74].
antipsychotiques qui génèrent les hyperprolactinémies les plusimportantes [40]. Les antagonistes partiels des récepteurs D (comme ¶ Dans la schizophrénie
le SDZ HDC-912 et l'OPC-4392) induisent, quant à eux, une Quelques études menées vers la fin des années 1970, et à resituer diminution des prolactinémies [40].
dans le contexte de « l'hypothèse dopaminergique de la schizophrénie », ont trouvé une relation inverse entre les concentrations basales de PRL et l'intensité des symptômes positifs : Tant en administration aiguë que chronique, les antidépresseurs une PRL basse étant interprétée comme le reflet d'une tricycliques (imipramine, clomipramine, amitriptyline, désipramine, « hyperdopaminergie ». Ces premiers résultats n'ont cependant pas nortriptyline) ou tétracycliques (maprotiline), de même que les ISRS été confirmés par des études ultérieures.
(citalopram, fluoxétine, fluvoxamine) peuvent, de manière En ce qui concerne la sécrétion nycthémérale de PRL, il a été trouvé inconstante et préférentiellement chez la femme, provoquer un un accroissement de la sécrétion nocturne prédominant dans la accroissement de la prolactinémie [9]. Cependant l'hyperpro- première moitié de la nuit, suggérant une réponse exagérée de la lactinémie, quand elle existe, est moins importante que celle induite PRL aux mécanismes de l'endormissement [117].
par les neuroleptiques, et elle n'est que rarement à l'origine d'effetssecondaires graves.
On peut aussi mentionner que les électrochocs provoquent une ÉTUDES DYNAMIQUES DE L'AXE MAMMOTROPE
augmentation transitoire de la sécrétion de PRL. À l'opposé, les CHEZ LES PATIENTS PSYCHIATRIQUES
PAR LE TEST À LA TRH
IMAO, la nomifensine, l'amineptine (et les agonistesdopaminergiques en général) induisent une baisse de la sécrétion de Des études, toutefois nettement moins nombreuses que celles concernant la TSH, ont examiné la réponse de PRL à la TRH dans Quelques rares études ont évalué la réponse de PRL à la TRH au diverses pathologies psychiatriques. D'un point de vue cours de traitements antidépresseurs ; certaines trouvent une physiologique, il est utile de préciser que : augmentation de la réponse par la clomipramine, la maprotiline, et – la réponse de PRL à la TRH est plus saturable que celle de TSH l'imipramine [9], d'autres ne trouvent pas de modification de la (la réponse de PRL n'augmente plus significativement au-delà d'une réponse après amitriptyline, fluoxétine ou toloxatone [34].
dose de 100 µg IV de TRH [contre 400 µg pour la TSH]) ; ¶ Autres psychotropes
– les amplitudes des réponses de PRL et de TSH à la TRH (200 µgIV) sont généralement bien corrélées entre elles ; Le lithium, tant en administration aiguë que chronique, ne modifiepas la prolactinémie [67].
– la réponse de PRL à 23 h, pour des raisons chronesthésiques, estplus élevée que celle de 8 h du matin [39].
Les benzodiazépines, en administration aiguë, diminuent la réponsede PRL au stress (ce mécanisme implique aussi la 5-HT) ; en Dans ce contexte, on peut être surpris de l'absence de consensus administration subchronique (3 semaines), cet effet s'estompe en concernant la réponse de PRL au test à la TRH dans la dépression, raison du développement d'une tolérance. En outre, le diazépam, puisque des réponses normales, émoussées ou au contraire après 1 semaine d'administration, peut diminuer la réponse de PRL exagérées, ont été trouvées [9]. Ces résultats, apparemment contradictoires, soulignent en fait l'hétérogénéité de la biologie des La buspirone, qui est un antagoniste des récepteurs 5-HT états dépressifs. À titre d'exemple, il est tout à fait concevable que, augmente la sécrétion de PRL [26].
s'il existe une défaillance du contrôle dopaminergique chez certainspatients, la réponse de PRL à la TRH sera plus élevée que chez ceux L'acide valproïque et la carbamazépine peuvent également induire, n'ayant pas de dysrégulation dopaminergique – ces derniers auront de façon inconstante, des accroissements de PRL. La réponse de PRL quant à eux une réponse de PRL comparable, voire plus basse (en à la TRH peut être augmentée par la carbamazépine.
fonction du degré d'hyposensibilité des récepteurs à la TRH) queles sujets normaux.
Investigations de l'axe gonadotrope
Dans la schizophrénie, les réponses de PRL à la TRH sontgénéralement normales [33].
Les hormones sexuelles agissent comme modulateurs de diversesfonctions du SNC et influencent l'activité de certainsneurotransmetteurs (noradrénaline, dopamine, sérotonine) TRAITEMENTS PSYCHIATRIQUES ET SYSTÈME
impliqués dans la régulation de l'humeur, la cognition et le comportement. Outre l'influence sur le comportement sexuel, des La signification pronostique des valeurs basales de PRL et de la liens, complexes et partiellement compris, semblent exister entre les réponse au test à la TRH reste controversée. De plus, la plupart des œstrogènes et les troubles de l'humeur, et entre la testostérone et les études ne trouvent pas de corrélations entre la réponse clinique à un conduites agressives (bien que les études sur ce sujet soient loin neuroleptique, ou un antidépresseur, et les modifications des d'être consensuelles [54]).
prolactinémies induites par ces thérapeutiques.
RAPPEL SUR LA RÉGULATION
DU SYSTÈME GONADOTROPE
Tous les neuroleptiques « classiques » (phénothiazines, La luteinizing hormone releasing hormone (LHRH), également appelée butyrophénones, loxapine), qui sont de puissants antagonistes des gonadolibérine (GnRH), est un décapeptide dont les corps cellulaires récepteurs dopaminergiques D hypophysaires, induisent une sont principalement localisés dans l'hypothalamus antérieur. La


Endocrinologie et psychiatrie
TROUBLES MENTAUX AU COURS DES MODIFICATIONS
FONCTIONNELLES DE L'AXE HHG
Les hypogonadismes sont rarement à l'origine d'unesymptomatologie psychiatrique caractérisée ; bien qu'il ait étéobservé dans quelques cas des manifestations psychotiques lors desyndromes de Klinefelter ou de Turner, la relation de cause à effetreste douteuse. À l'inverse, certaines insuffisances gonadotropespeuvent être d'origine psychogène (aménorrhées « psychogènes »).
Hors du cadre du dysfonctionnement gonadotrope proprement dit,certaines situations définies par le statut hormonal de la femme(syndrome prémenstruel, post-partum, et ménopause) peuvent avoirdes répercussions psychopathologiques, généralement sous formed'un syndrome dépressif d'intensité plus ou moins sévère. Toutefois,il apparaît que le vécu dépressif au cours de ces situations estmodulé par des facteurs environnementaux socioéconomiques etculturels, et surtout de personnalité.
Syndrome prémenstruel
Le syndrome prémenstruel (ou trouble dysphorique prémenstruel[TDP] du DSM-IV) concerne 5 % des femmes préménopausées.
L'étiologie du TDP est inconnue, mais il est vraisemblable qu'elleimplique les stéroïdes ovariens et/ou une altération du métabolismede la sérotonine [99]. En effet, ce syndrome disparaît lors de cyclesanovulatoires, spontanés ou induits par des analogues du GnRH.
En général, les taux d'œstradiol, de progestérone, de FSH ou de LHpendant le cycle menstruel des femmes présentant une TDP ne sontpas différents de ceux des témoins, toutefois, certaines études onttrouvé une corrélation entre la sévérité des symptômes et les tauxd'œstrogènes, de progestérone, ou de prégnénolone [99]. Dans cecontexte, il est possible que le TDP soit : – un trouble dysphorique autonome synchronisé par le cycle Régulation de l'axe hypothalamo-hypophyso-gonadotrope (HHG). Les flèches ac- compagnées de signes + ou - indiquent respectivement les voies de stimulation et d'in-hibition. L'inhibine diminue les concentrations de follicle stimulating hormone – une affection déclenchée par des modifications endocriniennes (FSH). SNC : système nerveux central extra-hypothalamique ; DA : dopamine ; survenant avant la phase lutéale tardive (ce qui serait en accord avec GABA : acide gamma-aminobutyrique ; CRH : corticotrophin-releasing hormone ; l'observation d'une absence de TDP en cas de suppression de NPY : neuropeptide Y. l'ovulation).
Dans le passé, diverses approches thérapeutiques ont été tentées GnRH, sécrétée de façon pulsatile, déclenche la sécrétion avec plus ou moins d'efficacité : pyridoxine (vitamine B ), antéhypophysaire des deux hormones gonadostimulantes ou progestérone, œstrogènes, spironolactone, inhibiteurs ou précurseurs gonadotrophines : la follicule-stimulating hormone (FSH, ou hormone des prostaglandines, alprazolam, lithium, privations de sommeil, folliculo-stimulante) et la luteinizing hormone (LH, ou hormone photothérapie, et antidépresseurs. À ce jour, deux approches ont lutéinisante). Le récepteur GnRH ne conserve son activité que s'il montré une réelle efficacité reproductible : l'administration est occupé par intermittence. A contrario, si le récepteur est occupé d'antidépresseurs plutôt « sérotoninergiques » (fluoxétine, sertraline, de manière continue, comme lors d'administration de clomipramine, buspirone) et la suppression de l'ovulation (par des superagonistes de la GnRH, il y a une désensibilisation qui agonistes GnRH) [99].
s'accompagne d'une inhibition de la sécrétion de gonadotrophines,ainsi que d'un effondrement de celle des stéroïdes sexuels ¶ Dépression du post-partum
périphériques (castration chimique).
Pendant la période du post-partum, il a été estimé qu'une femme La figure 6 représente la régulation de l'axe hypothalamo- sur deux présentait un « post-partum blues » et une sur dix une hypophyso-gonadique (HHG) chez l'homme et la femme. Le rythme dépression caractérisée. Certaines études, mais pas toutes, suggèrent cyclique de la sécrétion des gonadotrophines est assuré par les effets que la chute des œstrogènes et de progestérone dans la période du du rétrocontrôle positif exercé par les œstrogènes (sur un centre du post-partum favorise l'apparition de la dépression [1].
système limbique) : l'accroissement des œstrogènes en fin de phase L'administration d'œstrogènes a été considérée comme efficace dans folliculaire facilite la survenue du « pic ovulatoire » de LH. La la prévention et dans le traitement de la dépression du post-partum.
sécrétion de base tonique de FSH et de LH est soumise au Les effets de la progestérone sont, quant à eux, controversés.
rétrocontrôle négatif des œstrogènes et de la testostérone.
D'autres études ont mis en évidence un accroissement relatif destaux de testostérone, de PRL, de cortisol, et/ou de thyroxine dans la La LH et la FSH ont des récepteurs spécifiques au niveau gonadique dépression du post-partum [1], soulignant par là même la complexité (ovaires et testicules). La FSH stimule la gamétogenèse ; de plus, des relations existant entre la fonctionnalité des axes endocriniens dans l'ovaire, elle stimule la synthèse d'œstrogènes et le (et leurs interactions réciproques) et la survenue d'une dépression développement folliculaire. La LH agit chez l'homme sur les cellules dans la période du post-partum.
de Leydig et stimule la production de testostérone qui, en retour,inhibe la LH hypophysaire via la GnRH hypothalamique. Chez la ¶ Dépression de la ménopause
femme, la LH stimule la synthèse et la sécrétion, par le corps jaune,de progestérone et, dans une moindre mesure, d'œstrogènes. Au Bien que l'âge moyen de la ménopause, définie par la cessation de cours de la grossesse, le rôle de la LH est repris rapidement par son l'activité ovarienne, soit d'environ 51 ans dans les pays occidentaux, équivalent placentaire (l'hormone chorionique gonadotrophique des variations considérables existent d'une femme à l'autre. La période de transition, périménopausique, qui survient généralement Endocrinologie et psychiatrie
entre 45 et 55 ans se traduit par des cycles irréguliers avec une de périodes (prémenstruelle, du post-partum, ou ménopause) où les insuffisance progestéronique ; cette période est suivie de la post- taux d'œstrogènes sont diminués. De fait, certains travaux ont ménopause dont la caractéristique est un effondrement des montré une interaction entre dopamine et œstrogènes (interaction œstrogènes circulants avec une aménorrhée définitive. La notion de non retrouvée avec la testostérone) : l'œstradiol diminue la dépression de la ménopause, contrairement à celle du post-partum, transmission dopaminergique et agirait comme un « neuroleptique n'est pas unanimement admise.
endogène » en bloquant les récepteurs dopaminergiques D . En ce Les relations de causalité entre les modifications neurobiologiques sens, il a été trouvé chez des schizophrènes femmes : liées à la ménopause et l'apparition de troubles thymiques ne sont – une relation entre la diminution de l'intensité de la pas univoques. Certains auteurs considèrent que la dépression est la symptomatologie psychotique et l'augmentation des taux conséquence directe des modifications des interactions entre d'œstradiol, ces résultats plaidant pour un rôle « protecteur » des stéroïdes sexuels, gonadotrophines, catécholamines, indolamines, œstrogènes dans la schizophrénie ; neurostéroïdes et neuropeptides ; hypothèse réfutée par d'autres quine trouvent pas de relation entre la symptomatologie dépressive et – une potentialisation des effets antipsychotiques des les modifications de l'activité ovarienne. Une autre possibilité est neuroleptiques par les œstrogènes [66].
que l'hypoœstrogénie soit un facteur précipitant de troublesthymiques chez certaines femmes « vulnérables » ; cette hypothèse ¶ Maladie d'Alzheimer
Il a été trouvé de manière inconstante un accroissement des taux – des études épidémiologiques qui ont montré que le sex-ratio de la gonadotrophines (FSH et LH) chez les femmes (mais pas les dépression est de trois à quatre femmes pour un homme autour de hommes) présentant une maladie d'Alzheimer ; l'hypothèse étant la cinquantaine (alors qu'il est de 2/1 autour de la quarantaine) ; que l'augmentation des gonadotrophines favorise la production deprotéine b-amyloïde. L'influence des hormones sexuelles est – l'effet bénéfique des œstrogènes sur l'humeur tant dans la également suggérée : périménopause [99] que dans la postménopause, bien que cet effetpuisse être inconstant.
– par la prévalence deux à trois fois plus élevée de maladie Dans une récente étude [105] menée sur un échantillon représentatif d'Alzheimer chez les femmes que chez les hommes ; de femmes périménopausées et déprimées, il a été démontré une – par l'efficacité relative des traitements substitutifs œstrogéniques, réelle action antidépressive du 17 b-œstradiol (100 µg, en patch chez les femmes ménopausées, tant dans la prévention que dermique pendant 12 semaines) chez 70 % de femmes (versus 20 % l'amélioration de certains troubles cognitifs de la maladie de femmes améliorées par le patch placebo).
d'Alzheimer (essentiellement l'attention et la mémoire, mais pas le Il semble donc que l'adjonction d'œstrogènes, qui est plus efficace langage) [11].
que l'administration combinée d'œstrogènes et de progestérone, ou Cependant, des études systématiques sur des échantillons plus de progestérone seule, soit justifiée pour corriger la déficience larges sont nécessaires pour évaluer de façon rigoureuse l'efficacité œstrogénique et restaurer l'homéostasie, et comme « anti- des œstrogènes dans le traitement de la maladie d'Alzheimer.
dépresseur » de par ses propriétés IMAO et désensibilisatrices vis-à-vis des récepteurs 5-HT et b-adrénergiques [48].
Comportements agressifs
L'implication de la testostérone dans les comportements agressifs ÉTUDES STATIQUES DE L'AXE HHG
repose sur des bases empiriques. Bien qu'historiquement il ait été CHEZ LES PATIENTS PSYCHIATRIQUES
trouvé des taux plus élevés de testostérone chez les violeursagressifs, la plupart des études ne mettent pas en évidence de corrélation entre les taux de testostérone et l'agressivité [54]. Par La plupart des études ont investigué de petits échantillons de ailleurs, certains travaux suggèrent que l'abus d'androgènes patients et présentent souvent d'importants biais méthodologiques exogènes peut être à l'origine d'une baisse de la libido, d'une (imprécision des faits sur la phase du cycle menstruel, influence de irritabilité, de modifications de l'humeur, de décompensations traitements antérieurs, modifications pondérales, voire populations psychotiques, voire de comportements agressifs pouvant conduire à hommes-femmes mixées), ce qui limite la portée de leurs des homicides. Toutefois, la majorité des études, tant chez l'animal que chez l'homme (lors de traitement d'hypogonadisme) [54], nemontrent pas de modifications significatives induites par les On peut cependant retenir, qu'en général la sécrétion de FSH et de androgènes exogènes sur le comportement. Il est donc probable que LH en situation basale et à différentes périodes du nycthémère n'est l'impact de la testostérone sur les comportements agressifs soit pas significativement différente entre les déprimés et les témoins influencé par les stades de développement (il a été mis en évidence sains ; quelques études trouvent cependant une altération des pulses un effet plus net à l'adolescence qu'à l'âge adulte), ainsi que par des de LH chez les femmes déprimées ou une baisse de sécrétion LH et, facteurs psychosociaux (chez l'animal, la testostérone accroît les dans une moindre mesure, de FSH chez les femmes ménopausées et comportements agressifs, mais uniquement chez les dominants).
dans de petits échantillons d'hommes déprimés [12].
Chez les déprimés hommes, les taux de testostérone sont normaux Quoi qu'il en soit, la diminution du taux de testostérone induit une ou non significativement diminués (de 15 à 30 %) dans le altération du comportement sexuel. Dans ce contexte, les nycthémère ; les taux d'œstrogènes sont parfois augmentés chez les antiandrogènes comme l'acétate de cyprotérone et l'acétate de femmes déprimées, mais en général ils ne diffèrent pas des taux de médroxyprogestérone, qui réduisent la sécrétion de testostérone la population témoin.
et/ou antagonisent l'action de la testostérone au niveau durécepteur, ont été employés comme thérapeutiques en matière d'agression sexuelle et de paraphilie. Malgré quelques résultatsencourageants observés avec de fortes doses, la sévérité des effets De nombreuses données, s'appuyant sur les différences d'évolution secondaires (dépression, gynécomastie, prise de poids, de la maladie entre les hommes et les femmes, suggèrent une implication des œstrogènes dans la schizophrénie. En effet, il a été considérablement leur utilisation [113]. Il semblerait, en revanche, que montré que les femmes avaient un âge de début de 3 à 4 ans plus les analogues de la GnRH (administrés sous forme retard tous les tardif que celui des hommes (25 ans pour les hommes ; 28 ans pour mois ou 3 mois et qui abolissent de façon réversible la sécrétion de les femmes), une évolution initialement plus favorable, une testostérone), soient indiqués, en association avec une prise en sensibilité plus importante aux effets thérapeutiques (mais aussi charge psychothérapique, dans le traitement de certaines paraphilies indésirables) des neuroleptiques, et des rechutes plus fréquentes lors (pédophilie, exhibitionnisme, voyeurisme) [113].
Endocrinologie et psychiatrie
ÉTUDES DYNAMIQUES DE L'AXE GONADOTROPE
CHEZ LES PATIENTS PSYCHIATRIQUES PAR LE TEST
Tableau V. – Facteurs modulant la sécrétion d'hormone de croissance.
À LA LHRH
Peu d'études, depuis les années 1980, ont examiné la réponse deFSH et de LH à la LHRH (ou GnRH) exogène (généralement les doses utilisées sont de 50, 100, 150 µg IV). Outre la dose de GnRH administrée, d'autres facteurs – comme l'âge, le poids, le sexe, le Augmentation des acides gras libres statut menstruel, la qualité du sevrage des thérapeutiques antérieures – influencent les réponses hormonales à la GnRH ; cesfacteurs peuvent expliquer les résultats contradictoires rapportés dans la littérature.
Jeûne et déplétion protéique Hypo- et hyperthyroïdisme Dans la dépression, les réponses ont été trouvées normales [95] ou Production ectopique de GHRH diminuées [12]. En revanche, il a été trouvé, chez les femmes Insuffisance rénale chronique dépressives postménopausées, un accroissement de la réponse de Acromégalie : TRH, LHRH Acromégalie : agonistes de la dopamine FSH et, dans une moindre mesure, de LH, par rapport aux témoins [95] ; ces différences ne sont pas retrouvées chez les femmes préménopausées. Dans la schizophrénie, les quelques études publiées sont contradictoires : certaines trouvant des réponses de Peptides (ACTH, a-MSH, AVP) FSH et de LH augmentées, d'autres les trouvant normales ou diminuées. En fait il ressort que, hormis dans l'anorexie mentale où les réponses de LH à la GnRH sont abaissées et corrélées avec le Antagonistes a-adrénergiques (phentolamine) poids, les réponses hormonales à la GnRH présentent de très Agonistes b-adrénergiques (isotérénol) grandes variations interindividuelles, aussi bien chez les témoins que chez les déprimés et les schizophrènes. Ceci explique Précurseurs de la sérotonine Antagonistes de la sérotonine (méthysergide) l'inconsistance des résultats lorsque ce test est étudié comme Agonistes de la dopamine Antagonistes de la dopamine (neuroleptiques) variable dépendante d'une classification nosographique.
(lévodopa, apomorphine,bromocriptine,pergolide, piribédil, lisuride, ET SYSTÈME GONADOTROPE
Agonistes GABA (muscimol) GHRH : growth hormone-releasing hormone ; TRH : thyrotropin-releasing hormone ; GABA : acide gamma-aminobutyrique ; LHRH : luteinizing hormone-releasing hormone ; ACTH : corticotophin hormone ; AVP : arginine-vasopressine ; MSH : melanocyte stimulating hormone. On peut rappeler que comme toute thérapeutique ayant un impactsur la prolactine (l'hyperprolactinémie inhibe la GnRH), les de testostérone et de gonadotrophines ne sont pas modifiés ; l'acide neuroleptiques peuvent potentiellement altérer la sécrétion des valproïque ne modifie pas les sécrétions de gonadotrophines [88].
gonadotrophines, avec comme conséquence possible unhypogonadisme. Toutefois, la plupart des études ne trouvent pas de Les privations de sommeil chez les déprimés modifieraient l'activité modification de la sécrétion de FSH, LH et de testostérone par les de l'axe HHG : des privations totales diminuent les taux de neuroleptiques « classiques » et atypiques [59]. En revanche, une testostérone alors que les privations partielles (de la seconde moitié diminution des taux d'œstradiol et de progestérone, secondaire à de la nuit) induisent une augmentation de LH et d'œstradiol, l'hyperprolactinémie, a été observée avec certains antipsychotiques parallèlement à la baisse de PRL. En revanche, les taux de FSH ne comme le sulpiride.
sont pas modifiés [10].
Investigations de l'axe somatotrope
Les antidépresseurs tricycliques comme la clomipramine, bienqu'accroissant de façon inconstante la prolactinémie, ne modifient De nombreuses études, dont les conclusions s'opposent parfois, ont pas les taux de FSH, LH, testostérone, et d'œstradiol, ni les réponses tenté de détecter des anomalies de la sécrétion de l'hormone de hormonales au test à la GnRH. De même, l'imipramine, la croissance (GH : growth hormone) dans diverses affections trimipramine ou l'amitriptyline n'ont pas d'effet sur la sécrétion de psychiatriques. Par contre, des anomalies de l'axe somatotrope sont testostérone ou d'œstradiol [51].
généralement constatées dans les pathologies du comportement Expérimentalement, chez l'animal, les ISRS, comme la fluvoxamine alimentaire, dans l'obésité (où la sécrétion de GH est négativement ou la fluoxétine, n'affectent pas les taux de LH. Chez des volontaires corrélée à l'adiposité), et dans les phénomènes de vieillissement (où femmes normales, la fluoxétine ne modifie pas les réponses de FSH la sécrétion de GH décroît).
et de LH au test à la GnRH.
En pratique, l'investigation de la sécrétion de GH est délicate enraison de l'influence de nombreux facteurs (tableau V), ce qui peut expliquer certains résultats contradictoires dans les pathologiespsychiatriques.
Le lithium n'augmente pas les taux de FSH, LH, testostérone,DHEA-S et œstradiol chez les témoins sains [6] ni chez les patientsbipolaires hommes traités au long cours (pendant 5 ans).
RAPPEL SUR LA RÉGULATION
Des études chez l'animal montrent que les benzodiazépines ne DU SYSTÈME SOMATOTROPE
modifient pas la sécrétion de FSH, en revanche elles diminuent celle La GH est synthétisée par les cellules somatotropes qui représentent de LH, via une agonisation GABAergique. Chez les femmes, l'effet 45 % des cellules de l'antéhypophyse. Elle produit des effets des benzodiazépines semble dépendant de la phase du cycle : en métaboliques directs sur la lipolyse du tissu adipeux, mais son effet milieu de phase lutéale, il n'y a pas de modification de la sécrétion biologique principal est la croissance de tous les systèmes y compris de LH, alors qu'au début de la phase folliculaire, il est retrouvé une le squelette, les muscles et les viscères. Sa sécrétion moyenne décroît inhibition de la sécrétion de LH [57].
avec l'âge.
La carbamazépine induit, chez des patients épileptiques traités Chez l'enfant et l'adolescent, la sécrétion nycthémérale de GH est pendant 1 an, une diminution des taux d'œstradiol, alors que ceux marquée par six à sept pics, alors que chez l'adulte, il existe


Endocrinologie et psychiatrie
Une forme de « nanisme d'origine psychosociale » (psychosocialdwarfism [PD]) a été décrite dans l'enfance et l'adolescence dans uncontexte de privations émotionnelles (manque d'attention et destimulation) ou de harcèlement psychologique [27]. Le PD estcaractérisé par une diminution de la production de GH,s'accompagnant d'une dépression et de troubles comportementauxet alimentaires. La diminution de sécrétion de GH, qui peut être laconséquence d'une activité prolongée de l'axe HHS, est réversibleaprès la séparation de l'enfant de l'environnement responsable [27].
ÉTUDES STATIQUES DE L'AXE SOMATOTROPE
CHEZ LES PATIENTS PSYCHIATRIQUES
Chez certains sujets, il a été trouvé un accroissement de la sécrétiondiurne sans modification de la sécrétion nocturne [83], chez d'autres,la sécrétion diurne est normale, mais il existe une atténuation du picnocturne de GH (qui parfois peut être avancé en phaseprédormitionnelle) [100], chez d'autres enfin, la sécrétion diurne etnocturne de GH est abaissée [43]. Ces résultats, qui peuvents'expliquer par des protocoles différents mais surtout par unehétérogénéité des populations étudiées, sont à resituer dans lecontexte des dysrégulations chronobiologiques (désynchronisationdes rythmes) associées à la pathologie dépressive. Cettedésynchronisation, qui peut être interne (relations de phaseanormales entre les différents rythmes) et/ou externe (relationsanormales avec l'environnement) serait en rapport avec unedissociation des oscillateurs (ou « pacemakers ») centraux entre euxou avec une altération de leur couplage avec les synchroniseursenvironnementaux.
Une étude des profils nycthéméraux de GH, réalisée chez desadolescents avec ou sans dépression majeure et répétée 10 ans aprèschez les mêmes sujets, a permis de montrer que la sécrétion nocturne Régulation de l'axte hypothalamo-hypophyso-somatotrope. Les flèches accompa- de GH pouvait avoir une valeur prédictive dans la survenue gnées de signes + et - indiquent respectivement les voies de stimulation et d'inhibition. d'épisodes dépressifs et de comportements suicidaires [17]. La SNC : système nerveux central extra-hypothalamique ; NA : noradrénaline ; GABA : présence d'une pathologie dépressive à l'âge adulte était associée, à acide gamma-aminobutyrique ; DA : dopamine ; 5-HT : sérotonine ; SRIF : somatos- l'adolescence, à une baisse des niveaux de GH dans les 100 minutes tatine ; GHRH : somatocrinine ; Ach : acétylcholine ; NPY : neuropeptide Y ; GALA :galanine ; SP : substance P ; VIP : peptide intestinal vasoactif ; BOMB : bombésine ; précédant l'endormissement ; le comportement suicidaire à l'âge NT : neurotensine ; T3-T4 : hormones thyroïdiennes ; IGF1 : insuline-like growth adulte était associé à l'augmentation de la sécrétion de GH pendant les 4 premières heures de sommeil à l'adolescence. Cette étude,menée dans une population représentative, suggère que les seulement un à deux pics. Le profil circadien de la GH est très dysfonctionnements portant sur les mécanismes d'endormissement dépendant du sommeil : une modification des horaires de sommeil et ceux de la sécrétion de GH peuvent avoir un statut de marqueur modifie la sécrétion de GH. Le pic sécrétoire le plus important dans « prémorbide » de dépression et de comportement suicidaire.
les 24 heures survient peu de temps après l'endormissement, aumoment de la première phase du sommeil lent profond.
Autres pathologies psychiatriques
La growth hormone-releasing hormone (GHRH) hypothalamique Chez les patients présentant des attaques de panique, les profils stimule à la fois la sécrétion de GH et le sommeil lent profond. À circadiens de GH sont généralement normaux.
l'opposé, la somatostatine (SRIF) hypothalamique inhibe la sécrétionde GH. La figure 7 résume la régulation de l'axe hypothalamo- Chez les schizophrènes, quelques études, mais pas toutes [117], trouvent une diminution de la sécrétion nocturne de GH [58]. Cette absence de D'autres facteurs, outre l'âge et l'organisation du sommeil, pic nocturne de GH a été interprétée comme témoignant d'une influencent de façon directe la sécrétion de GH : le stress, l'exercice hypersécrétion de dopamine (DA) et/ou de sérotonine (5-HT) [58].
physique, les variations hypoglycémiques stimulent la sécrétion de Cette conclusion peut sembler paradoxale puisque la DA et la 5-HT GH. Chez la femme préménopausée, il existe une variabilité accrue ont une action agoniste sur la production de GH.
des taux plasmatiques de GH, avec un plus grand nombre de pics Dans l'anorexie, une baisse des niveaux plasmatiques d'insuline like tant pendant la journée que pendant la nuit.
growth factor 1 (IGF1), associée à une augmentation des valeursbasales de GH, a été fréquemment trouvée, de même qu'unaccroissement de l'amplitude et de la fréquence des pulses de GH TROUBLES MENTAUX AU COURS DU DÉFICIT
dans les 24 heures, prédominant surtout la nuit [101]. L'accroissement EN HORMONE DE CROISSANCE
de la pulsatilité de la GH refléterait un accroissement des décharges Le déficit en GH, chez les enfants, est responsable de cas de nanisme de GHRH, alors que l'augmentation des valeurs basales dépendrait hypophysaire où coexistent des troubles du sommeil et une d'une réduction du tonus exercé par le SRIF. On peut noter que le immaturité psychoaffective. Chez les adultes, certains traits semblent profil des anorectiques diffère de celui qui est observé : se rencontrer plus fréquemment que chez les témoins, comme unediminution de la sensation de « bien-être », une labilité émotionnelle, – dans les acromégalies où ce sont les niveaux de GH dans leur une baisse d'énergie, un vécu d'isolement social [20].
ensemble qui sont augmentés et, à un moindre degré, la pulsatilité ; Les traitements substitutifs par la GH amélioreraient les fonctions – dans les états de jeûne où la pulsatilité de la GH est augmentée cognitives, notamment la mémoire à long terme et à court terme, sans modification de la sécrétion basale de GH (contrairement à ce mais les effets sur la sensation de « bien-être » sont inconstants [20].
qui avait été initialement trouvé).
Endocrinologie et psychiatrie
TEST À LA GHRH EN PSYCHIATRIE
L'évolution des anomalies GH en fonction de la clinique reste Il existe deux formes endogènes de GHRH (GHRH-44 et GHRH-40) discutée. Chez les déprimés, après traitement et en phase de et une forme pharmacologique (GHRH-29). Ces trois formes peuvent rémission, certaines études trouvent que la sécrétion diurne de GH être utilisées comme test de stimulation de la GH et il est possible, décroît et retourne à la normale et s'accompagne d'une bien que cela n'ait pas été étudié, qu'il y ait des réponses différentes resynchronisation du pic nocturne [72] : en ce cas, les perturbations de GH à chacune de ces formes.
de la sécrétion de GH seraient un marqueur d'« état » dépressif.
Pour d'autres auteurs [109], l'hypersécrétion diurne de GH persiste, même en rémission clinique, ce qui suggère que cette anomaliepourrait être un marqueur de « vulnérabilité » dépressive.
Dans la dépression, les résultats diffèrent d'une étude à l'autre : dansune revue de la littérature, Dinan [24] relate que, par rapport auxtémoins sains, la réponse de GH à la GHRH (en général 1 µg/kg IV) Autres axes endocriniens
est diminuée (dans la moitié des études), normale, ou augmentée.
Une baisse de la réponse de GH à la GHRH a été trouvée chez desenfants et des adolescents « à risque de développement de HORMONES DE LA POST-HYPOPHYSE :
dépression » (c'est-à-dire ayant des antécédents familiaux de VASOPRESSINE ET OCYTOCINE
dépression) par rapport à des enfants et des adolescents à faible Contrairement aux hormones de l'hypophyse antérieure, les risque ; cette anomalie pourrait être un marqueur de « trait » hormones neurohypophysaires ne sont pas contrôlées par des facteurs hypothalamiques. La vasopressine et l'ocytocine, deux Outre l'influence sur la sécrétion de GH des facteurs déjà nonapteptides structurellement voisins, sont synthétisées au niveau mentionnés dans le tableau V, et qui n'ont pas toujours été contrôlés, de l'hypothalamus par des neurones magnocellulaires distincts, dont il apparaît que la durée du sevrage du traitement antidépresseur est les corps cellulaires sont localisés dans les noyaux paraventriculaires un paramètre important, puisque les antidépresseurs abaissent la (NPV) et supraoptiques. Ces deux hormones gagnent le lobe réponse de GH à divers stimuli pharmacologiques. De plus, le taux postérieur de l'hypophyse par voie axonique, où elles sont stockées circulant de somatomédine C (ou IGF1) est un autre facteur qui peut puis libérées par un processus d'exocytose dans la circulation influencer la réponse de GH à la GHRH puisqu'il peut être élevé dans la dépression. Cependant, l'élévation d'IGF1 peut aussi êtreinduite par une augmentation de la sécrétion de GH. Enfin, l'hypercortisolémie chronique, présente chez certains patientsdéprimés, peut inhiber la réponse de GH à la GHRH ; cet effet L'arginine-vasopressine (AVP), ou hormone antidiurétique (ADH), pourrait mettre en jeu une hypersécrétion de somatostatine est impliquée dans de nombreuses fonctions cérébrales (attention, secondaire à une hypersécrétion de CRH et une hyperproduction mémoire [effet mnémotonique : consolidation et reproduction de d'IGF1 secondaire à l'hypercortisolémie.
l'information], apprentissage, comportement, douleur) et dans larégulation centrale de la température (effet antipyrétique) et de la On peut cependant mentionner que, contrairement aux états de pression artérielle (qu'elle augmente).
stress chronique ou durant l'administration chronique deglucocorticoïdes, un stress aigu ou une courte administration de Rappel sur la régulation de vasopressine glucocorticoïdes peut stimuler la production de GH (par activation dugène de la GH). Une baisse de la réponse de GH à l'administration La sécrétion d'AVP est principalement sous le contrôle de variables de dexaméthasone (4 mg per os) a été trouvée dans la dépression, osmotiques et hémodynamiques : une augmentation de l'osmolarité mais cette anomalie n'est pas spécifique de la dépression, puisqu'elle plasmatique, une hypovolémie et/ou une hypotension artérielle a aussi été trouvée dans la manie et, à un moindre degré, dans la accroissent la sécrétion d'AVP. Cette sécrétion est également stimulée schizophrénie [112]. La guérison de l'épisode dépressif s'accompagne par l'hypoglycémie, l'angiotensine II, les nausées/vomissements d'une normalisation de la réponse de GH à la dexaméthasone.
(associés au mal des transports ou provoquées par diversessubstances émétiques), ainsi que par des interventions sur le tractus ¶ Autres affections psychiatriques
gastro-intestinal. Le rôle de la noradrénaline reste discuté : certainesobservations suggèrent une action inhibitrice, alors que d'autres Dans une revue de la littérature, Skare et al [104] relatent que dans trouvent qu'elle stimule la production d'AVP (via les récepteurs a ).
l'anorexie et la boulimie, la moitié des études trouve des réponses Les opioïdes et la sérotonine auraient un contrôle inhibiteur sur la exacerbées de GH à la GHRH, l'autre moitié ne trouve pas de sécrétion d'AVP. L'acétylcholine, via les récepteurs muscariniques, différence avec des sujets sains. Chez les patients schizophrènes et stimule la production d'AVP. La sécrétion d'AVP se fait selon une chez les patients schizoaffectifs, la réponse de GH est en général rythmicité circadienne avec un accroissement nocturne.
normale. Dans les attaques de panique, la réponse est fréquemment Dans le stress, le rôle de l'AVP reste controversé : les taux d'AVP ont trouvée diminuée.
été trouvés augmentés, diminués ou inchangés en réponse à diversstimuli tant chez l'homme que chez l'animal. En fait, il semblerait HORMONES DE CROISSANCE ET TRAITEMENTS
que la sécrétion d'AVP varie en fonction du type, de l'intensité et de la durée du stress. Il est bien établi que l'AVP agit en synergie avec Compte tenu de la complexité de la régulation de GH, les anomalies la CRH pour stimuler l'ACTH (via des récepteurs à vasopressine éventuelles de la sécrétion de GH, tant en situation basale qu'en ), et il a été montré que la CRH pouvait favoriser la production réponse au test à la GHRH, ne permettent pas d'orienter utilement d'AVP. Des études chez l'animal ont trouvé que les stress répétés la prescription d'antidépresseurs.
stimulaient les neurones du NPV, où le CRH et l'AVP sont Les antidépresseurs pourraient influencer la sécrétion de GH, bien colocalisés, et que la production d'AVP devenait prépondérante en qu'assez peu d'études aient été menées sur ce sujet. La mise en jeu cas de stress sévère et chronique [53].
du système noradrénergique pourrait rendre compte de la Excès de vasopressine stimulation en aigu de la GH par la désipramine. En revanche, laclomipramine, dont l'action sérotoninergique est dominante, a des L'action physiologique majeure de l'AVP est la rétention d'eau par effets inconstants, voire opposés : chez certains sujets, elle augmente le rein. Un excès d'AVP induit une hyponatrémie et une intoxication la sécrétion de GH, chez d'autres, il n'y a pas de modification, chez par l'eau. L'hyponatrémie peut être à l'origine de troubles cognitifs, d'autres enfin, elle réduit la sécrétion de GH. Ces résultats suggèrent et l'intoxication latente par l'eau peut se manifester par des nausées, que la voie noradrénergique serait plus impliquée dans la sécrétion une ataxie, des tremblements, une prise de poids importante, une de GH que la sérotonine.
léthargie et un syndrome confusionnel.
Endocrinologie et psychiatrie
Dans la schizophrénie, 3 à 5 % de patients chroniques présentent une L'administration d'AVP (ou d'analogues) a été étudiée avec une hyponatrémie, et un lien semblerait exister entre exacerbation certaine efficacité dans le cadre de troubles de l'apprentissage et de psychotique et hypersécrétion d'AVP [47]. Le rôle des traitements la mémoire. De plus, l'AVP améliorerait la qualité du sommeil des neuroleptiques, ou de leur sevrage, dans l'installation d'une personnes âgées. Certaines données suggèrent que l'agonisation des intoxication par l'eau, n'a pas été confirmé par des études contrôlées.
récepteurs à l'AVP pourrait prévenir la formation de l'amyloïde On peut toutefois rappeler qu'en raison du blocage des récepteurs cérébrale. Toutefois, compte tenu du petit nombre d'études publiées, dopaminergiques D , les neuroleptiques potentialisent l'action de il semble encore prématuré de préconiser l'AVP comme traitement l'angiotensine II et favorisent la sensibilité rénale à l'AVP. Dans ce contexte, il a été suggéré que la clozapine, qui est faiblementantagoniste des récepteurs D – et dont l'effet favorable sur l'hyponatrémie et dans la prévention de l'intoxication par l'eau a L'ocytocine (OT), outre ses fonctions utérotoniques et été démontré –, pouvait être une alternative thérapeutique chez les galactoboliques, est impliquée dans l'apprentissage et la mémoire patients hyponatrémiques et/ou potomanes [47].
(effet amnésiant) et dans certains comportements (interaction Dans la dépression, quelques études ont trouvé un accroissement des psychosociale, comportements maternels [induction et maintien], taux plasmatiques d'AVP [118]. Il a été formulé l'hypothèse que comportements sexuels). L'OT peut également agir dans les l'hyperactivité de l'AVP [53] et/ou l'accroissement de l'affinité ou du mécanismes du stress par effet « tampon » sur l'activation du nombre de récepteurs V pouvaient être responsables du maintien système vasopressine-ACTH-cortisol. De fait, diverses données de l'hypercortisolémie chez certains déprimés, et cela malgré la issues de l'expérimentation animale suggèrent que l'OT a un effet baisse du nombre des récepteurs à la CRH. Cette hypothèse reste antistress (s'accompagnant d'une baisse du cortisol, de la cependant spéculative puisque d'autres travaux trouvent que la température, et de la pression artérielle, et d'un accroissement de la synthèse et la libération d'AVP est diminuée chez les déprimés [128], sécrétion d'insuline et de cholécystokinine), cet effet est plus ce qui est compatible avec l'hypothèse d'un déficit de la sécrétion manifeste après administration chronique d'OT. Enfin, l'OT, de par d'AVP dans la dépression et d'un excès dans la manie.
son rôle modulateur sur la dopamine, serait impliquée dans les Quelques études trouvent un accroissement de sécrétion d'AVP dans mécanismes de récompense et dans les processus d'addiction, en les troubles obsessionnels-compulsifs et dans l'anorexie/boulimie sans inhibant la tolérance à certains toxiques comme l'éthanol, la cocaïne qu'il puisse être établi de lien de causalité avec ces affections et les opiacés.
proprement dites ou avec la coexistence d'une histoire dedépression, ou encore, dans le cas de l'anorexie, avec une altération Rappel sur la régulation de l'ocytocine de la balance hydrique et une malnutrition [45].
Libérée par des stimuli osmotiques ou hypotensifs, et surtout lors Dans l'alcoolisme, les taux d'AVP sont augmentés lors du delirium de l'accouchement et par la tétée, l'OT est également régulée par tremens et au cours du sevrage (bien que cela n'ait pas été confirmé divers neurotransmetteurs selon des modalités encore mal définies.
par toutes les études). En revanche, ils sont diminués lors de À titre d'exemple, la noradrénaline (NA) serait inhibitrice via des l'intoxication alcoolique [16].
récepteurs b et exercerait un effet stimulant via des récepteurs a ; Les antidépresseurs tricycliques, de par leur effet hypotenseur, les opioïdes seraient inhibiteurs, tandis que la sérotonine, via les peuvent potentiellement augmenter la sécrétion d'AVP. Toutefois, récepteurs 5-HT , aurait un effet stimulateur [115]. Les œstrogènes chez les patients psychiatriques, des résultats contradictoires en stimulent l'activité des récepteurs à OT. En retour, la libération d'OT fonction des antidépresseurs administrés on été trouvés : stimule l'activité a -noradrénergique et opioïdergique, et inhibe la – stimulation de la sécrétion d'AVP par l'imipramine ; sécrétion de cortisol. L'OT participe également au contrôle de la – absence de modification par l'amitriptyline ; libération de prolactine (qu'elle stimule).
– diminution par la clomipramine.
Études statiques chez les patients psychiatriques Certaines publications font état d'un syndrome de sécrétioninappropriée d'AVP sous ISRS (fluoxétine, fluvoxamine, paroxétine) Dans la dépression, l'anorexie, la boulimie, les troubles obsessionnels mais cela n'est pas retrouvé par d'autres. Les électrochocs (tant en et compulsifs, les taux d'OT plasmatiques ou dans le LCR sont unilatéral qu'en bilatéral) stimulent la production d'AVP [22]. Enfin, généralement normaux [45, 118]. Cependant, en post-mortem, il a été la carbamazépine peut favoriser la production d'AVP ou accroître la mis en évidence une activation des neurones à OT dans le NPV de réponse tubulaire rénale à l'AVP ; elle a d'ailleurs été préconisée certains patients déprimés. Chez les schizophrènes, il a été trouvé, dans le traitement du diabète insipide partiel (comme le clofibrate et le chlorpropamide).
ocytocinergique [71]. Dans la maladie d'Alzheimer, il a été trouvé, enpost-mortem, un accroissement des niveaux d'OT dans Déficit en vasopressine l'hippocampe et dans le cortex temporal [79]. Cependant, la Une déficience en AVP entraîne un diabète insipide (DI) caractérisé signification fonctionnelle de ces observations reste à clarifier.
par une polyurie et une polydipsie. Le DI peut être d'origine Quelques travaux suggèrent que l'OT serait impliquée dans le centrale (absence de production ou de libération d'AVP), total ou mécanisme d'action des antidépresseurs, notamment dans celui des partiel (avec existence d'AVP résiduel), ou néphrogénique (DIN ; ISRS [115] ; l'OT aurait même des propriétés « imipraminique-like » dans lequel le rein ne réagit pas à l'ADH). Le DI peut être primitif dans certains modèles animaux. Les éléctrochocs provoquent une (idiopathique) ou secondaire à diverses lésions ou infections, et peut libération d'OT, mais l'intensité de cette libération n'est pas corrélée être induit par le lithium.
avec la réponse clinique [22].
Il a été fait l'hypothèse que le DI, quelquefois observé précocement Ainsi, la diversité des effets physiologiques et comportementaux en début de lithiothérapie, serait dû à l'inhibition de l'adénylcyclase attribués aux hormones de la post-hypophyse suggère que ces qui règle la production d'AVP de la post-hypophyse par le lithium.
neuropeptides sont des modulateurs de l'activité limbo- En revanche, le syndrome polyuro-polydipsique, fréquemment hypothalamique : la complexité de leurs effets étant liée à la observé dans le traitement au long cours, est lié à une inhibition par complexité des circuits dans lesquels ils interviennent.
le lithium de l'effet de l'adénylcyclase en réponse à l'AVP au niveaurénal (dans ce cas, les taux d'AVP sont élevés) ; ce syndrome,correspondant à un DIN, répond à la diminution des doses de lithium et est réversible à l'arrêt du traitement.
La mélatonine est sécrétée par la glande pinéale (épiphyse), qui a Dans la schizophrénie, quelques études ont trouvé une baisse des des rapports embryologiquement étroits avec le système visuel.
taux d'AVP dans le LCR, en post-mortem dans le cortex temporal et Chez l'animal, et à un moindre degré chez l'homme, la glande en réponse à des agonistes dopaminergiques [71].
pinéale est un transcripteur photoendocrinien. Depuis la mise au Endocrinologie et psychiatrie
point de son dosage en 1978 (par des méthodes radio- Les dépressions saisonnières hivernales seasonal affective disorder » immunologiques [RIA] ou de chromatographie), de nombreux ou SAD [98]), qui surviennent dans les zones tempérées, sont travaux lui ont été consacrés, notamment dans le champ des troubles caractérisées par une dysphorie, une hypersomnie, une hyperphagie de l'humeur. De fait, la mélatonine – considérée comme un (appétence pour les glucides : chocolat, féculents) avec une prise de marqueur de la phase et de la période d'un « pacemaker circadien poids, une baisse de la libido, une irritabilité, une fatigue et des endogène » – joue un rôle clé dans la synchronisation de différents troubles de la concentration ; ces signes disparaissent au printemps.
rythmes circadiens et saisonniers [13]. La mélatonine est aussi Chez ces patients, l'heure du début du pic de mélatonine présente impliquée dans la régulation du sommeil (inducteur de sommeil), fréquemment un retard de phase (22 h au lieu de 20 h). Bien que les de la thermorégulation (hypothermie), de la pression artérielle, du SAD soient à l'évidence une entité clinique hétérogène, la métabolisme (glucidique, lipidique, protéique) et dans divers photothérapie [98] a été proposée comme thérapeutique de choix dans comportements chez l'animal (antigonadotrope). Enfin, des études ces troubles. Le mécanisme d'action de ce type de traitement reste récentes suggèrent que la mélatonine a une activité neuroprotectrice spéculatif, mais il est vraisemblable qu'il implique une de par l'inhibition du glutamate cérébral, et qu'elle peut être un resynchronisation de l'horloge biologique interne par la lumière adjuvant utile de traitements antiépileptiques.
(pour une luminosité de 2 500 à 10 000 lux). Il a été fait l'hypothèse que les SAD avaient un retard de phase des rythmes circadiens et Rappel sur la régulation de la mélatonine
qu'ils répondraient préférentiellement à une photothérapie La mélatonine est synthétisée à partir de la sérotonine. La matinale [111]. À l'inverse, les patients dépressifs avec un réveil production s'accroît à l'obscurité nocturne et atteint un pic matinal précoce (qui témoignerait d'une avance de phase) plasmatique vers 2 h du matin avant de retourner à des valeurs très répondraient préférentiellement à une photothérapie nocturne basses, voire indétectables, dans la journée. La plupart des études (retardant la phase).
n'ont pas trouvé d'association entre les stades du sommeil et lasécrétion de mélatonine. Outre un rythme circadien, il a été décrit Autres affections psychiatriques un rythme saisonnier, avec un maximum sécrétoire en hiver et en Dans la manie, les résultats sont contradictoires : quelques études été, et une chute au printemps et en automne [13].
ont trouvé, sur de petits échantillons, des valeurs de mélatonine Les mécanismes de régulation de la sécrétion de mélatonine sont nocturne inchangées [13] ou diminuées [62].
complexes et non encore complètement élucidés. La mélatonine estrégulée par le cycle lumière-obscurité – la lumière, transmise par Dans la schizophrénie, certaines études trouvent une avance de phase, voie rétinohypothalamique, a une action inhibitrice à partir de 500 d'autres trouvent un aplatissement de la sécrétion nycthémérale qui lux ; à 2 500 lux, le pic nocturne est aboli –, ainsi que par divers serait corrélé avec la chronicité de la symptomatologie [120].
neuromédiateurs (la noradrénaline, via les récepteurs b des Dans les attaques de panique, il a été observé un accroissement de la pinéalocytes, serait responsable de l'accroissement nocturne) et sécrétion de mélatonine nocturne chez des patients non hormones (le cortisol est inhibiteur). En retour, la mélatonine stimule les neurones sérotoninergiques (centraux et périphériques) et Dans l'anorexie mentale, les résultats des rares études publiées ne diminue la libération de dopamine, notamment au niveau sont pas concluants : les taux de mélatonine ont été trouvés augmentés, diminués ou inchangés [13].
Le cycle sécrétoire de la mélatonine est généralement considéré Dans la maladie d'Alzheimer, il a été suggéré que la diminution de comme stable, puisqu'il n'est pas influencé par des manipulations mélatonine pourrait être en cause de par la baisse de son rôle rapides du cycle veille-sommeil : lors de privations de sommeil ou de vols transméridiens, quelques jours sont nécessaires pourresynchroniser le pic nocturne [46]. Il est donc admis, d'autant que la ¶ Mélatonine et traitements psychiatriques
glande pinéale n'est pas un « pacemaker » autonome chez l'homme,que la périodicité de la sécrétion de la mélatonine dépend d'un oscillateur interne principal qui serait situé dans le noyausuprachiasmatique de l'hypothalamus.
Les antidépresseurs tricycliques, qui inhibent préférentiellement larecapture de la NA comme la désipramine, pourraient augmenter Avec l'âge, la sécrétion de mélatonine diminue et la phase a de façon inconstante la production de mélatonine chez les déprimés tendance à être retardée. De plus, l'amplitude du pic de mélatonine – à l'opposé, les b-bloquants (propranolol) diminuent les taux est influencée par le poids. Certains autres facteurs peuvent sanguins de mélatonine. En revanche, l'imipramine ne modifierait influencer la sécrétion de mélatonine comme le cycle menstruel, le pas la sécrétion de mélatonine [49]. Cependant, les taux urinaires dans climat, la température ou le régime alimentaire. Ainsi, lors de l'étude les 24 heures de 6-sulfatoxymélatonine (le métabolite principal de la du rythme de la mélatonine dans les pathologies psychiatriques, il mélatonine) augmentaient en cas de bonne réponse à l'imipramine est préconisé de contrôler ces possibles sources de biais et à la fluvoxamine [84].
méthodologiques (certains auteurs recommandant un éclairementfaible dans la journée, voire un contrôle de la posture.) ; la non- Concernant les ISRS, il semble que seule la fluvoxamine [121] puisse prise en compte de certains de ces facteurs pourrait expliquer stimuler la sécrétion nocturne de mélatonine ; le citalopram [121], la certaines des divergences rencontrées dans la littérature.
fluoxétine et la paroxétine [49] sont sans effets. Ce phénomène semblemettre en jeu une inhibition par la fluvoxamine des enzymes ¶ Mélatonine et pathologies psychiatriques
hépatiques (CYP1A2 et CYP2C19) de dégradation de la mélatonine ; cette propriété pourrait être utile pour stimuler la sécrétion demélatonine chez certains déprimés [121].
Les premiers travaux réalisés dans les années 1980 chez des patients En ce qui concerne les IMAO, les IMAO-A, comme la clorgyline, uni- ou bipolaires en phase dépressive ont mis en évidence une augmentent les taux de mélatonine plasmatique, alors que cela n'est diminution de la sécrétion nocturne de mélatonine, éventuellement pas retrouvé avec les IMAO-B.
associée à une hypersécrétion diurne ou à une avance de phase (del'ordre de 1 heure), voire à une hypercortisolémie, bien que Autres traitements l'altération de la sécrétion circadienne de mélatonine n'ait pastoujours été retrouvée dans des études plus récentes. Les rapports Les neuroleptiques ne modifient pas les paramètres du cycle de la avec la sévérité de la symptomatologie dépressive restent discutés : mélatonine chez les schizophrènes. Par ailleurs, il est intéressant de certaines études trouvent une association entre hyposécrétion noter que dans le traitement des dyskinésies chroniques tardives, la nocturne de mélatonine et sous-type mélancolique [44]. La diminution mélatonine (administrée à la dose de 10 mg/j pendant 6 semaines) de l'amplitude sécrétoire de mélatonine serait un marqueur de trait serait efficace de façon dose-dépendante (à 2 mg, elle n'a pas dépressif ou de bipolarité [62].
d'effet) [102] ; le mécanisme invoqué serait celui de l'action Endocrinologie et psychiatrie
antiradicaux libres, puisque la mélatonine serait six à dix fois plus puissante comme antioxydant que la vitamine E.
Les plus caractéristiques associent une faiblesse musculaire, des Expérimentalement, il a été montré chez l'animal que le lithium mouvements anormaux, des fasciculations, une hyperréflexie pouvait induire un retard de phase du rythme de mélatonine. Chez ostéotendineuse, une anosmie et des paresthésies. Les signes osseux l'homme, les effets du lithium sur la mélatonine sont inconstants [42].
(fractures spontanées, déformations) sont plus rares. En revanche, Les électrochocs diminuent la production de mélatonine, comme en les complications rénales sont fréquentes (syndrome polyuro- témoigne la baisse de l'excrétion urinaire de 6-sulfatoxymélatonine ; polydipsique, lithiase rénale, néphrocalcinose) pouvant aboutir à cette baisse est associée à l'amélioration de la symptomatologie une insuffisance rénale chronique.
dépressive [64].
Mélatonine : substance chronobiotique ?
L'hyperparathyroïdie primaire associe une hyperparathormonémie, La mélatonine a été étudiée comme substance chronobiotique (c'est-à- une hypercalcémie, une hypophosphorémie, une hypercalciurie dire capable de resynchroniser les rythmes circadiens), notamment (inconstante), une hyperphosphaturie, et une hydroxyprolinurie. Les dans les troubles liés au décalage horaire (« jet lag ») et dans les techniques d'imagerie (échographie, scintigraphie) sont utiles pour troubles du rythme circadien (retard de phase) liés au travail posté.
confirmer le diagnostic.
L'administration de mélatonine quelques heures avant son pic La survenue d'une hyperparathyroïdie a été décrite chez des nocturne avance l'horaire d'endormissement : dans le cas du jet lag, patients traités par lithium. Le lithium modifie le métabolisme il est préconisé de la prendre entre 22 h et minuit (heure locale de calcique par son action directe au niveau des cellules sécrétant la destination) et, dans le travail posté avec retard de phase, environ 5 PTH, et au niveau rénal par augmentation de l'absorption du heures avant l'horaire habituel de coucher. L'horaire calcium par les tubules distaux. Une hypocalciurie et des troubles d'administration, plus que la dose ingérée (de 0,5 à 5 mg, cette de la conduction cardiaque avec bradycardie et arythmie sont dernière étant toutefois un peu plus active), serait la variable déterminante.
La mélatonine a également été proposée comme traitement de l'insomnie du sujet âgé et du schizophrène [102]. Il est cependantprématuré de préconiser ce traitement pour l'insomnie tant que son Elle peut être : innocuité à long terme n'aura pas été démontrée.
– primaire (précoce : agénésie de parathyroïdes souvent associée àune maladie d'Addisson d'origine auto-immune tardive sans origine Les dysfonctionnements parathyroïdiens ont pour conséquence une – secondaire (au décours d'une chirurgie cervicale antérieure dysrégulation du métabolisme calcique ; ces dysfonctionnements [thyroïdectomie totale], liée à une hypomagnésémie).
s'accompagnent de signes neuropsychiatriques polymorphes [97, 107].
Rappel sur la régulation de la parathormone
Il peut s'agir d'une irritabilité, d'un état anxieux, d'un déficit cognitif La parathormone (PTH) est un polypeptide synthétisé sous forme pouvant aller jusqu'à un tableau démentiel ou confuso-onirique. Des d'une préproPTH. La sécrétion de PTH dépend directement de la états psychotiques, voire mélancoliques ont aussi été décrits, ainsi calcémie, mais elle est sensible à d'autres stimuli comme la que des modifications de la personnalité (du registre obsessionnel magnésémie. De plus, elle est stimulée par le cortisol et la vitamine ou phobique). En cas de chute progressive de la calcémie, les A et est inhibée par la vitamine D et ses métabolites actifs.
symptômes psychiatriques ne s'accompagnent pas de la tétanie La PTH augmente le taux de calcium circulant, en mobilisant le caractéristique des hypocalcémies.
calcium osseux et en favorisant la réabsorption de celui-ci au niveaurénal. Conjointement, il existe une inhibition de la réabsorption rénale de phosphore induisant une hyperphosphaturie avec Classiquement, ils comprennent une tétanie, une hyperexcitabilité musculaire (signes de Chvostek et de Trousseau), des crisesconvulsives, des symptômes extrapyramidaux, des paresthésies, une hypertension intracrânienne et la formation d'une cataracte.
Elle peut être primaire (adénome, hyperplasie), secondaire (à unecarence calcique [induisant une hyperstimulation réactionnelle des parathyroïdes], à un traitement par lithium [perte d'adaptation de Celles-ci associent une hypocalcémie et une hyperphosphorémie ; la la sécrétion de PTH à la calcémie]), tertiaire (autonomisation d'une PTH est indétectable en cas d'hypoparathyroïdie (elle est augmentée glande hyperplasique), ou paranéoplasique (sécrétion de PTH-like en cas de pseudohypoparathyroïdie [affection autosomique par une tumeur maligne).
dominante liée à l'X avec insensibilité des organes cibles à la PTH]).
Des symptômes neuropsychiatriques sont présents chez deux tiers des patients. Les signes cliniques sont d'intensité variable : labilité dans l'évaluation de la fonctionnalité
émotionnelle, apathie et fatigue (chez 50 % des patients), voiredépression caractérisée d'intensité légère à sévère (avec passage à de systèmes de neurotransmission
l'acte suicidaire), altération des facultés cognitives (chez 25 % despatients) pouvant aller jusqu'à un état confusionnel ou au coma.
Plus rarement, il a été rapporté des états psychotiques aigus d'allure INVESTIGATIONS DU SYSTÈME NORADRÉNERGIQUE
paranoïde ou des bouffées délirantes. Chez la personne âgée, il peut La fonctionnalité du système noradrénergique central peut être s'agir d'un tableau de pseudodémence.
évaluée par des études mesurant les taux de noradrénaline et de ses La sévérité des signes psychiatriques serait corrélée à la calcémie, métabolites (dont le 3-méthoxy-4-hydroxyphénylglycol [MHPG]) au bien que cela ne soit pas toujours retrouvé. Les symptômes cognitifs niveau du LCR, du sang ou des urines. Cependant, ce type d'études et affectifs sont en général réversibles à la normalisation de la n'est qu'un très partiel reflet de l'activité centrale, puisqu'une grande calcémie par le traitement.
quantité de ce qui est mesuré est produite en périphérie (il existe Endocrinologie et psychiatrie
aussi un métabolisme spinal). Les tests neuroendocriniens somatomédine-C et de la somatostatine, l'altération de la réponse permettent en principe une investigation plus précise de l'activité de GH à la CLO pourrait témoigner d'une hyposensibilité des du système noradrénergique central, bien qu'en pratique, il s'agisse récepteurs a -noradrénergiques, en rapport : d'une évaluation indirecte de la fonctionnalité hypothalamo- – soit à un hyperfonctionnement du locus cœruleus conduisant à une hypophysaire de ce système.
libération erratique de la noradrénaline au niveau présynaptique qui désensibiliserait les récepteurs a -noradrénergiques (pré- et Réponse de l'hormone de croissance au test
postsynaptiques) [78, 103] ; à la clonidine
– soit à une diminution de la libération présynaptique de noradrénaline La réponse de l'hormone de croissance à la clonidine (CLO), un qui pourrait entraîner une hypersensibilité des récepteurs b qui agoniste des récepteurs a -noradrénergiques, est un test largement secondairement désensibiliserait les récepteurs a -noradrénergiques.
utilisé en psychiatrie dans l'évaluation de la fonctionnalité des Cependant, la sensibilité des récepteurs b est généralement trouvée récepteurs a -noradrénergiques postsynaptiques hypothalamo- diminuée ou inchangée plutôt qu'augmentée chez les déprimés, ce hypophysaires. La plupart des études trouvent un émoussement des qui invaliderait la seconde hypothèse.
réponses de GH à la CLO (administrée par voie IV [2 µg/kg] ouorale [5 µg/kg]) dans les dépressions majeures [78, 86, 103, 116].
Réponse de l'hormone de croissance à la clonidine
Cet émoussement peut être interprété comme une hyposensibilité et traitement antidépresseur
des récepteurs a -noradrénergiques [103]. Cependant, les résultats de ce test pourraient dépendre de la qualité du sevrage des traitements antérieurs. En effet, les antidépresseurs tricycliques, par leur Le test à la clonidine reste perturbé chez les patients déprimés, mécanisme d'action, induisent une hyposensibilité plus ou moins même après la guérison clinique de l'épisode dépressif et, par durable des récepteurs a . Il est donc nécessaire d'effectuer un conséquent, serait un « marqueur de trait dépressif ».
sevrage d'au moins 2 à 3 semaines pour minimiser l'influence dutraitement antidépresseur sur la réponse de GH à la CLO.
Apport à la prescription d'antidépresseurs La réponse de GH à la CLO a été corrélée à l'intensité de l'anxiété Peu d'études ont été consacrées à ce sujet, mais il semblerait que les chez les déprimés [116]. Une corrélation avec le comportement patients qui ont un GH bas (< 5 ng/mL) ont une meilleure réponse suicidaire n'est retrouvée que s'il existe conjointement une altération clinique avec l'amitriptyline (11 répondeurs sur 21) qu'avec la sérotoninergique. En tout état de cause, cette corrélation n'est pas fluoxétine (1 répondeur sur 14) [18], or l'amitriptyline est cent fois retrouvée en cas d'anomalie isolée du test à la clonidine [29].
plus puissante que la fluoxétine sur l'inhibition de la recapture de lanoradrénaline. S'ils sont répliqués, ces résultats sont en faveur de la Facteurs susceptibles d'influencer la réponse au test à la clonidine prescription d'un antidépresseur à action noradrénergique Une revue de la littérature réalisée par Matussek [78] montre que l'âge dominante, en cas d'émoussement de la réponse de GH à la CLO.
a un effet important, puisqu'il existe une corrélation négative avec Le monitorage du traitement antidépresseur par le test à la CLO la réponse de GH à la CLO. Le sexe intervient aussi puisque les montre, chez les déprimés [87], qu'un test à la clonidine émoussé réponses des hommes déprimés sont différentes des témoins sains avant traitement par clomipramine reste émoussé après traitement, hommes (ce qui n'est pas systématiquement retrouvé chez les ce qui est cohérent avec le fait que les tricycliques, en administration femmes). De plus, les femmes ménopausées, qu'elles soient chronique, induisent une baisse du nombre et de la sensibilité des déprimées ou non, ont plus fréquemment des réponses basses de récepteurs a -noradrénergiques.
GH à la CLO que les femmes non ménopausées. Les lignes de basede GH et la réponse de GH à la CLO sont plus hautes en phaselutéale du cycle menstruel. D'autres facteurs interviennent aussi INVESTIGATIONS DU SYSTÈME DOPAMINERGIQUE
comme l'obésité, l'activité physique ou le jeûne. Enfin, et ceci est La fonctionnalité du système dopaminergique central peut être rarement fait, il faut éliminer de l'analyse les tests de sujets dont la évaluée par des études mesurant les taux de dopamine (DA) et de ligne de base de GH est supérieure à 2 ng/mL (ce qui témoigne son principal métabolite, l'acide homovanilique (HVA), dans le LCR, d'une libération excessive de GH préformée [favorisée par le stress]), le sang ou les urines. Certaines études ont trouvé, dans la pouvant être à l'origine de réponses émoussées (faux positifs).
dépression, une corrélation entre les taux d'HVA du LCR et l'activité Quand ces biais sont contrôlés, le taux de faux positifs (chez les motrice. Dans la schizophrénie, la diminution d'HVA est corrélée à sujets sains) tombe à 5 %, et la sensibilité vis-à-vis de la dépression l'élargissement des ventricules cérébraux, alors qu'un accroissement majeure avoisine 65 % [116].
des niveaux d'HVA serait retrouvé chez les patients paranoïdes [124].
Cependant, de telles anomalies refléteraient plus l'activité du Spécificité du test à la clonidine système nigrostrié, associée à l'activité locomotrice, que celle du L'anomalie de la réponse de GH à la CLO n'est pas spécifique de la dépression, puisqu'elle a été trouvée chez les patients présentant un L'activité du système DA central peut être investiguée par des trouble anxieux avec ou sans attaques de panique, et chez des techniques neuroendocriniennes : le système tubéro-infundibulaire patients présentant un trouble obsessionnel compulsif. De plus, les dopaminergique est directement impliqué dans la régulation de patients schizoaffectifs ont des réponses comparables à celles des nombreuses fonctions hormonales. En effet, au niveau hypophysaire, déprimés. Les schizophrènes en phase aiguë auraient des réponses la DA inhibe – via les récepteurs D – la sécrétion de prolactine, et plus élevées de GH à la CLO, mais cela n'a pas été confirmé dans stimule la sécrétion de GH (via la GHRH), d'ACTH (via la CRH) et une étude récente [86]. Par ailleurs, les traitements neuroleptiques au par voie de conséquence le cortisol.
long cours pourraient diminuer la réponse GH à la CLO. Les Ainsi, chez les déprimés, les réponses de PRL à des agonistes ou à patients anorexiques auraient, quant à eux, des réponses de GH des antagonistes dopaminergiques sont généralement normales [124].
normales [78].
En revanche, il a été trouvé des réponses anormalement basses dePRL à l'halopéridol chez les schizophrènes, ce qui pourrait refléter Hypothèses physiopathologiques d'une réponse d'hormone une baisse de la sensibilité des récepteurs DA des cellules de croissance émoussée au test à la clonidine lactotropes [61].
Il existe une corrélation entre les réponses de GH à la CLO et à la ¶ Réponses hormonales au test à l'apomorphine
GHRH aussi bien chez les témoins sains que chez les déprimés. Celaconfirme le rôle fonctionnel des neurones à GHRH dans la L'agoniste dopaminergique le plus étudié en psychiatrie est stimulation de GH par la CLO. Compte tenu de l'influence de la l'apomorphine (APO). En général, 0,5 mg ou 0,75 mg sont Endocrinologie et psychiatrie
administrés par voie sous-cutanée. L'APO stimule de façon non antagoniste D de ces molécules. La clozapine a en revanche des spécifique les familles de récepteurs D et D .
effets inconstants : certaines études trouvent une baisse de la réponse de GH, d'autres pas [32].
Freination de prolactine Stimulation de l'hormone corticotrope et du cortisol L'intensité de la freination de PRL par l'APO renseigne sur lasensibilité des récepteurs D postsynaptiques hypophysaires.
Très peu d'études se sont intéressées à l'effet de l'apomorphine sur Quelques études ont trouvé une baisse de la freination de PRL chez l'axe HHS. Il a été postulé que cet effet pourrait être plus en rapport les schizophrènes, mais la plupart ne trouvent pas de différence avec avec le stress induit par l'APO qu'à une réelle action directe de les témoins [68]. Une des difficultés majeures dans l'interprétation du l'APO sur cet axe, bien que des récepteurs D (et D ) soient présents test est l'existence d'une corrélation entre la ligne de base de PRL et sur les neurones à CRH. L'effet de l'APO sur l'axe HHS est dose- la freination de PRL par l'APO : plus la ligne de base est haute, plus dépendant et est significatif à une dose de 0,75 mg sous-cutanés (SC) grande est la freination. De plus, le test est généralement pratiqué d'APO. Les réponses d'ACTH et cortisol sont corrélées entre elles, en début de matinée, période du nycthémère où la sécrétion de PRL ce qui confirme que la stimulation de cortisol est secondaire à celle décroît spontanément, ce qui est une source de biais supplémentaire.
Si les applications cliniques et physiopathologiques de l'étude de la L'intérêt majeur de l'étude de la réponse d'ACTH/cortisol à l'APO, réponse de PRL à l'APO sont sujettes à caution, les applications par rapport à celle de GH ou de PRL, réside dans l'absence psychopharmacologiques sont en revanche très utiles dans l'étude d'influence significative de l'âge et du sexe, ce qui améliore de l'effet des psychotropes sur les récepteurs D : sensiblement la qualité des résultats.
– les neuroleptiques, du fait du blocage de récepteurs D , induisent Les résultats de l'étude princeps de Mokrani et al [85] qui trouvait une hyperprolactinémie basale et un émoussement de la freination des réponses émoussées d'ACTH/cortisol chez les schizophrènes de PRL par l'APO [40, 68] ; non traités, ont été récemment répliqués par Meltzer et Lee [82]. D'unpoint de vue physiologique, l'émoussement de la réponse – les agonistes partiels D (comme le SDZ HDC-912 et l'OPC-4392) d'ACTH/cortisol est compatible avec une hyposensibilité des induisent une diminution de la PRL basale (contrairement aux récepteurs D /D (et/ou D ) hypothalamiques (primitive ou neuroleptiques), mais inhibent la freination de PRL par l'APO adaptative à une hyperlibération chronique de dopamine). De plus, (comme les neuroleptiques) [40] ; l'altération de la réponse d'ACTH/cortisol est corrélée à l'intensité – enfin la clozapine (qui ne se lie que faiblement aux récepteurs D ) des signes productifs chez les schizophrènes [41].
n'affecte pas la freination de PRL par l'APO, bien qu'elle induise Chez les déprimés, la réponse d'ACTH/cortisol est normale [85], y une très légère augmentation de la sécrétion basale de PRL [32].
compris chez les patients avec caractéristiques psychotiques [35], quiprésentent pourtant une hyperactivité de l'axe HHS. Ces résultats, Stimulation de l'hormone de croissance qui infirment l'hypothèse selon laquelle l'hypercortisolémie serait à La réponse de GH à l'APO a été très largement étudiée en l'origine d'une hyperactivité dopaminergique dans la dépression psychiatrie. L'APO stimule la GH, via une stimulation des psychotique, suggèrent que les mécanismes biologiques impliqués récepteurs D au niveau des neurones à GHRH hypothalamiques.
dans la symptomatologie psychotique diffèrent entre les Dans la schizophrénie, plusieurs études, mais pas toutes, trouvent schizophrènes et les déprimés, ce qui pourrait justifier des stratégies une baisse de la réponse de GH à l'APO [68]. Ces résultats seraient en faveur d'une baisse de la sensibilité des récepteurs D primitive, ou Comme pour la PRL et la GH, les neuroleptiques bloquent la adaptative à une hyperlibération présynatique de DA. Cependant, réponse d'ACTH et de cortisol à l'APO, de même que les agonistes certains auteurs considèrent que ces réponses basses sont à mettre partiels D , alors que la clozapine n'a aucun effet [32].
sur le compte de la chronicité des troubles [81], ce qui pose la questionde l'éventuelle influence (ou rémanence) des thérapeutiques INVESTIGATIONS DU SYSTÈME SÉROTONINERGIQUE
La fonctionnalité du système sérotoninergique central peut être Des corrélations, tant négatives que positives, ont été trouvées entre évaluée par des études mesurant les taux de 5-HT et de son les réponses de GH à l'APO et les symptômes négatifs de la principal métabolite (l'acide 5-hydroxyindol acétique [5-HIAA]) au schizophrénie. Il semblerait cependant que les réponses émoussées niveau du LCR, du sang ou des urines. De nombreux travaux ont de GH (DGH < 4 ng/mL) soient plus fréquemment retrouvées chez essayé de corréler les valeurs de 5-HIAA dans le LCR – soit en les schizophrènes paranoïdes (44 %) que chez les schizophrènes situation basale, soit après blocage de sa réabsorption par le désorganisés (22 %), les schizoaffectifs (26 %) ou les déprimés probénécide – avec la dépression : la majorité des études, mais pas majeurs (17 %) [33].
toutes, trouvent une baisse du 5-HIAA dans le LCR des déprimés, D'un point de vue physiologique, l'effet de l'APO sur la GH mais il semblerait que cette baisse soit plus en rapport avec requiert, outre la participation des neurones à GHRH, celle de l'impulsivité et les comportements suicidaires violents qu'avec la l'acétylcholine, et, vraisemblablement, d'autres neurotransmetteurs dépression en tant que telle. Dans la schizophrénie, les résultats sont comme le GABA, la NA, et la cholecystokinine sont impliqués. Ces facteurs « non spécifiques » limitent la valeur de l'étude de laréponse de GH comme outil d'investigation de la fonction ¶ Tests neuroendocriniens
dopaminergique en psychiatrie.
L'exploration de la fonction sérotoninergique par des tests Quelques études ont essayé de déterminer l'intérêt de la réponse de neuroendocriniens est rendue délicate par le fait que la plupart des GH à l'APO comme index prédictif de la réponse thérapeutique [68] : agonistes utilisés ne sont pas spécifiques ; ceci limite par conséquent certaines trouvent qu'une réponse haute de GH est prédictive d'une la portée de leurs résultats.
mauvaise réponse aux neuroleptiques, mais la plupart n'accordent àla réponse de GH qu'une faible prédictivité dans la réponse clinique – Par exemple le m-chlorophénylpipérazine (m-CPP) stimule les à un traitement neuroleptique. Une étude, non répliquée, récepteurs 5-HT /2C, antagonise les récepteurs 5-HT , se lie aux d'Hirschowitz et al [52] trouve que les schizophrènes répondeurs au récepteurs a , a , et b-NA, DA et muscariniques, et stimule la lithium ont des réponses de GH élevées (pic de GH > 20 ng/mL) libération des catécholamines.
comparés aux non-répondeurs (75 % ont un pic de GH < 20 ng/mL).
– Les précurseurs de la 5-HT comme le L-tryptophane ou le Cependant, la faiblesse de l'échantillon (six répondeurs contre 25 5-hydroxytryptophane interfèrent aussi avec le métabolisme des non-répondeurs) ne permet pas de généraliser ces conclusions.
catécholamines, et le passage de la barrière hématoencéphalique est La plupart des études trouvent que les neuroleptiques ont tendance aléatoire du fait d'une dégradation périphérique par à bloquer la réponse de GH à l'APO, ce qui confirme l'action Endocrinologie et psychiatrie
– Les agonistes 5-HT comme la buspirone, la gépirone ou les tricycliques comme l'amitriptyline ou la désipramine induisent l'ipsaspirone mettent aussi en jeu des mécanismes DA ; il semblerait une « up-regulation » fonctionnelle des récepteurs 5-HT .
cependant que le flesinoxan soit un agoniste assez spécifique des Une augmentation de la sécrétion de PRL au test au tryptophane a récepteurs 5-HT .
été trouvée après différents traitements antidépresseurs comme – La clomipramine à faible dose (de 12,5 à 25 mg IV) serait l'amitriptyline, la désipramine, la fluvoxamine, la clomipramine, et relativement spécifique de la 5-HT, ce qui ne serait plus le cas à plus le lithium associé à des tricycliques [15]. La réponse de PRL à la forte dose où la production de son métabolite déméthylé accroît fenfluramine est, elle aussi, augmentée après imipramine, l'activité NA.
clomipramine, amitriptyline, fluoxétine et sismothérapie [93]. Cesobservations, bien que non confirmées par tous les auteurs, certains – Depuis l'arrêt de la commercialisation de la fenfluramine, même trouvant des réponses de PRL à la D-FEN diminuées par la quelques études utilisent le citalopram, qui a l'avantage d'être fluvoxamine [60], sont compatibles avec l'hypothèse que la majorité administré par voie IV, mais qui a le désavantage de ne stimuler la des traitements antidépresseurs stimulent l'activité sérotoninergique sécrétion de la sérotonine qu'indirectement (par inhibition de la au niveau présynaptique et postsynaptique. Cette hypothèse est étayée par les résultats d'études électrophysiologiques réalisées chezl'animal, qui montrent que la plupart des traitements ¶ Test à la fenfluramine
antidépresseurs augmentent la transmission sérotoninergique dans Les réponses hormonales à deux formes de fenfluramine (FEN) – la l'hippocampe, bien que cet effet soit sous-tendu par différents forme D-L (racémique) et la forme D (dextrogyre) – ont été étudiées en psychiatrie. Il est important de préciser que l'isomère D de laFEN stimule la sécrétion de 5-HT et inhibe la recapture de la 5-HT, INTÉRÊTS DE L'UTILISATION D'UNE BATTERIE
tandis que l'isomère L de la FEN accroît le turn-over de la dopamine.
DE TESTS NEUROENDOCRINIENS EN PSYCHIATRIE
Par conséquent, l'effet de la D-L FEN sur la sécrétion de PRL est la En fonction des objectifs de la recherche, il est nécessaire de résultante de l'agonisation par la 5-HT et de l'antagonisation par la déterminer quels sont les tests qui sont a priori les plus pertinents : DA. C'est pour cette raison que de nombreuses études utilisent la position du problème n'est pas la même si on cherche à valider préférentiellement la D-FEN qui est spécifique de la 5-HT.
une classification clinique des états dépressifs, ou si l'on cherche des Les réponses au test à la fenfluramine peuvent être influencées par critères biologiques de prédictivité de la réponse aux de nombreux facteurs comme l'âge, le sexe, le cycle menstruel, la antidépresseurs. Une batterie de tests permet d'envisager plusieurs perte de poids, le statut d'hospitalisation, les traitements antérieurs registres : diagnostiques, thérapeutiques, voire physiopathologiques.
et la dose de FEN ingérée (puisque la réponse est dose-dépendante).
L'ordre des tests et l'intervalle entre chaque test doivent être choisis La libération de 5-HT induite par la D-FEN (en général de 30 à pour minimiser les biais dus à l'interférence des tests entre eux. Par 45 mg per os) stimule la PRL, l'ACTH, et le cortisol. Cette exemple, le test à la dexaméthasone doit être pratiqué après le test à stimulation met en jeu les récepteurs post-synaptiques 5-HT la TRH puisque le cortisol inhibe la sécrétion de TSH. Un « test ou les deux ; le rôle exact des sous-types de récepteurs placebo » peut être utile pour permettre au sujet d'être « son propre 5-HT dans la médiation des réponses hormonales de la D-FEN restant à clarifier.
Exemple d'une approche multivariée
De nombreuses études trouvent un émoussement des réponses dans un but diagnostique
hormonales à la D-FEN chez les déprimés, plus particulièrementchez ceux présentant des caractéristiques anxieuses [92] et chez ceux Ce type d'approche nécessite des outils statistiques adaptés : les aux antécédents de passage à l'acte suicidaire [31]. Ces résultats analyses multivariées. L'analyse factorielle des correspondances suggèrent qu'il existe, chez certains déprimés, un déficit de l'activité (AFC) qui est une forme d'analyse en composantes principales est sérotoninergique, sans que l'on puisse préciser s'il s'agit d'un déficit une approche possible, au même titre que l'analyse factorielle en tryptophane (précurseur de la synthèse de 5-HT), de la libération classique, l'analyse canonique, la régression multiple ou l'analyse de 5-HT présynaptique ou d'une hyposensibilité des récepteurs discriminante. L'AFC est une analyse descriptive qui permet, par 5-HT, voire d'une association de ces anomalies. De plus, exemple, de mettre en évidence des profils neurobiologiques contrairement à ce qu'avait proposé Dinan (1994), l'émoussement spécifiques d'entités cliniques, en traitant simultanément les des réponses hormonales à la D-FEN chez les déprimés n'est pas différentes données neuroendocriniennes (selon des modalités secondaire à l'hypercortisolémie [31].
qualitatives) par rapport aux groupes cliniques.
Chez les schizophrènes, il a été trouvé de façon inconstante une Dans une de nos études [33], une AFC des tests TRH de 8 h et 23 h, exacerbation des réponses de PRL, et à un moindre degré de cortisol, dexaméthasone et apomorphine administrées à 93 déprimés à la D-FEN comparé aux témoins. Cette anomalie se retrouverait majeurs, 36 schizophrènes, 23 schizoaffectifs et 27 témoins, a donné plutôt dans les formes désorganisées (selon les critères du DSM-IV) les résultats suivants : plutôt que paranoïdes de la schizophrénie [65]. À l'inverse, des – les patients déprimés étaient caractérisés par un émoussement de réponses de PRL émoussées ont été mises en évidence chez les la réponse de TSH au test à la TRH de 23 h (DTSH < 6 µU/mL) et schizophrènes aux antécédents de suicide [19]. Ce dernier résultat par une diminution du DDTSH (différence entre les DTSH de 23 h et confirme que le dysfonctionnement sérotoninergique, tel qu'il est de 8 h ; DDTSH < 2,5 µU/mL), et du DDprolactine (DDPRL : mis en évidence par le test à D-FEN, est, dans une perspective différence entre les DPRL de 23 h et de 8 h ; DDPRL < 0 ng/mL). Ce transnosographique, impliqué dans le comportement suicidaire.
résultat confirme que la dysrégulation chronobiologique de l'axethyréotrope, mettant en jeu une baisse de la fonctionnalité des ¶ Fonction sérotoninergique
récepteurs hypophysaires à la TRH, est une caractéristique et traitement antidépresseur
biologique des états dépressifs majeurs ; Des études sur le mécanisme d'action des antidépresseurs ont – les patients schizophrènes étaient caractérisés par un émoussement montré qu'en administration aiguë, et quels que soient les effets des réponses à l'APO : émoussement de la stimulation de l'hormone biochimiques qui les caractérisent, la majorité des antidépresseurs de croissance (DGH < 4 ng/mL) et du cortisol (Dcortisol < induisent, chez l'animal, une « down-regulation » des récepteurs 20 nmol/L) et moindre freination de prolactine (< 25 % par rapport b -NA et 5-HT . Concernant les récepteurs 5-HT , les résultats à la prolactinémie basale). Une AFC ultérieure a permis de préciser semblent parfois contradictoires : certaines études [76] trouvent que que ces anomalies se rencontraient plutôt chez les schizophrènes les ISRS, les tricycliques, les IMAO, la sismothérapie diminuent la paranoïdes et rarement chez les schizophrènes désorganisés. De tels sensibilité de ces récepteurs, mais d'autres trouvent qu'en chronique, résultats suggèrent que les schizophrènes paranoïdes ont une Endocrinologie et psychiatrie
dysrégulation de la transmission dopaminergique associant une Par exemple, la situation de normalité aux tests à la dexaméthasone et à altération de la fonctionnalité des récepteurs D augure d'une réponse favorable aux traitements dits « sérotoninergiques », comme les ISRS, et cela semble d'autant plus – les patients schizoaffectifs étaient plus difficiles à caractériser, car ils logique que dans la moitié des cas, ces patients ont une anomalie au associaient des anomalies trouvées chez les schizophrènes et chez test à la d-fenfluramine (confirmant par là même que la les déprimés majeurs. C'est ce qui explique pourquoi l'AFC n'a pas dysrégulation du système 5-HT n'est pas suffisante pour entraîner à mis en évidence de profil biologique spécifique chez ces patients.
elle seule des perturbations aux tests à la TRH et à ladexaméthasone).
Exemple d'une approche multivariée dans un but
La situation d'une anomalie isolée du DDTSH met notamment en jeu une dysrégulation du système noradrénergique. Les antidépresseursqui ont principalement pour cible la noradrénaline semblent être les Dans une autre étude [36] nous avons pu définir quatre groupes plus indiqués dans cette situation.
biologiques chez les déprimés majeurs en fonction de leurs statuts La situation caractérisée par l'émoussement de la réponse nocturne de aux tests à la TRH de 8 h et de 23 h et à la dexaméthasone – en TSH à la TRH est compatible avec une hyperproduction de TRH termes de présence ou d'absence d'anomalies à ces tests. Cette étude, endogène ; ces patients répondent de façon partielle ou médiocre à qui portait sur 52 déprimés majeurs, hospitalisés et sevrés de tout une monothérapie antidépressive [36]. C'est dans cette situation que traitement psychotrope, a permis de caractériser, à l'aide d'une AFC, nous proposons d'adjoindre des hormones thyroïdiennes qui les groupes biologiques ainsi définis avec la fonctionnalité de leurs peuvent freiner l'hyperproduction de TRH. Une alternative pourrait systèmes monoaminergiques : être l'adjonction de bromocriptine puisque cette situation coexiste – le groupe 1 (33 %), défini par l'altération isolée du DDTSH, était habituellement avec une dysrégulation dopaminergique.
caractérisé par un émoussement de la réponse de GH à la clonidine, Enfin, la situation caractérisée par un test à la dexaméthasone anormal et une réponse normale du cortisol à l'apomorphine. Ce résultat associé à des anomalies au test à la TRH est celle que l'on rencontre suggère que l'anomalie chronobiologique de l'axe thyréotrope est fréquemment dans les états dépressifs sévères avec des associée à un dysfonctionnement noradrénergique ; caractéristiques psychotiques. Dans ce cas, il est classique – le groupe 2 (22 %), défini par un émoussement de la réponse de TSH d'adjoindre aux tricycliques, dont l'efficacité est souvent insuffisante, au test à la TRH de 23 h associé à une baisse du DDTSH (dans cette des neuroleptiques ou des antipsychotiques atypiques. Mais d'autres situation, c'est l'altération du DTSH de 23 h qui est responsable de alternatives ciblant plus spécifiquement l'hyperactivité de l'axe la diminution du DDTSH), était caractérisé par une réponse corticotrope peuvent être proposées.
émoussée du cortisol à l'apomorphine. Ce résultat suggère quel'émoussement de la réponse nocturne de TSH à la TRH est associé à un dysfonctionnement dopaminergique ; – le groupe 3 (25 %), défini avant tout par un test à la dexaméthasone Nous avons discuté dans cet article le fait que l'exploration anormal, associé à des anomalies au test à la TRH, était caractérisé par neuroendocrinienne de patients psychiatriques ne peut pas faire un émoussement de la réponse de GH à la clonidine et une réponse l'économie d'un certain nombre de contraintes. En effet, si ces normale du cortisol à la d-fenfluramine. En d'autres termes, techniques peuvent indéniablement apporter une meilleure l'hyperactivité de l'axe corticotrope est associée à un connaissance des processus physiopathologiques impliqués dans les dysfonctionnement noradrénergique (hyposensibilité des récepteurs affections psychiatriques, et si des perspectives encourageantes existent a ) sans que l'on puisse préciser quel système (noradrénergique ou dans le champ des troubles thymiques, la validité de leurs résultats corticotrope ?) est à l'origine de la perturbation de l'autre ; dépend des conditions dans lesquelles elles ont été appliquées. Tropsouvent encore, le manque de standardisation de ces explorations ne – le groupe 4 (20 %), défini par des tests à la TRH et à la permet pas de comparer les résultats des différentes études, qui peuvent dexaméthasone normaux, était caractérisé par une réponse normale parfois paraître contradictoires. de GH à la clonidine, et donc par une absence d'altération de la Il semble difficilement possible en psychiatrie de créer des banques de fonctionnalité des récepteurs a -noradrénergiques.
données internationales, à l'instar de ce qui se fait dans d'autres Ces résultats soulignent, si besoin en était, à quel point il est difficile, branches de la médecine, à partir des tests neuroendocriniens. Cela dans l'état actuel de nos connaissances, d'appréhender laisse penser que l'introduction de paramètres biologiques dans les l'étiopathogénie de la dépression. Difficulté d'autant plus grande algorithmes diagnostiques, bien que souhaitable en théorie, n'est pas que nos mesures concernent « des situations biologiques » résultant réalisable dans un avenir proche en raison des obstacles à la fois de processus physiopathologiques impliqués dans la genèse méthodologiques inhérents à ces approches. de la dépression, et de processus d'adaptation à visée compensatoire En dépit de ces limitations, la stratégie neuroendocrinienne offre maintenant une certaine homéostasie des systèmes. Cela explique, indéniablement de nouvelles possibilités de modélisation biologique. d'ailleurs, qu'en situation basale, il est rare de mettre en évidence Son essor futur dépend pour une grande part du développement des perturbations biologiques significatives dans les états dépressifs.
d'agonistes ou d'antagonistes plus spécifiques, afin d'explorer de C'est là tout l'intérêt des tests dynamiques qui déstabilisent cet manière plus précise la fonctionnalité des différents récepteurs supposés équilibre précaire, et peuvent ainsi caractériser des situations impliqués dans la physiopathologie des troubles psychiatriques majeurs. biologiques hétérogènes. Or, c'est justement l'hétérogénéité de ces Il est raisonnable de penser, qu'à terme, ce type d'investigations situations biologiques qui peut contribuer à envisager différentes permettra la délimitation de sous-groupes plus homogènes, tant sur le plan biologico-clinique que thérapeutique. Endocrinologie et psychiatrie
[1] Abou-Saleh MT, Ghubash R, Karim L, Krymski M, Bhai I.
[23] Dinan TG. Glucocorticoids and the genesis of depressive [44] Fountoulakis KN, Karamouzis M, Iacovides A, Nimatoudis Hormonal aspects of postpartum depression. Psychoneu- illness: a psychobiological model. Br J Psychiatry 1994 ; J, Diakogiannis J, Kaprinis G et al. Morning and evening roendocrinology1998 ; 23 : 465-475 plasma melatonin and dexamethasone suppression test in [2] Amsterdam JD, Hornig-Rohan M. Treatment algorithms in [24] Dinan TG. Psychoneuroendocrinology of depression.
patients with nonseasonal major depressive disorder from treatment-resistant depression. Psychiatr Clin North Growth hormone. Psychiatr Clin North Am1998 ; 21 : northern Greece (latitude 40-41. 5 degrees). Neuropsycho- Am1996 ; 19 : 371-386 biology 2001 ; 44 : 113-117 [3] Ansseau M, Pitchot W. Effets des médicaments psychotro- [45] Frank GK, Kaye WH, Altemus M, Greeno CG. CSF oxytocin [25] Dinan TG, Lavelle E, Cooney J, Burnett F, Scott L, Dash A et pes sur l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien. In : Édi- and vasopressin levels after recovery from bulimia nervosa al. Dexamethasone augmentation in treatment-resistant torial Assistance et Ardix Médical. Les aspects neuroendo- and anorexia nervosa, bulimic subtype. Biol Psychiatry depression. Acta Psychiatr Scand 1997 ; 95 : 58-61 criniens des troubles de l'humeur. Vélizy : Doin, 1995 : 2000 ; 48 : 315-318 [26] Dinan TG, Scott LV, Thakore J, Naesdal J, Keeling PW.
[46] Geoffriau M, Brun J, Chazot G, Claustrat B. The physiology Impact of cortisol on buspirone stimulated prolactin [4] APA task force on laboratory tests in psychiatry. The dexa- and pharmacology of melatonin in humans. Horm release: a double-blind placebo-controlled study. Psycho- methasone suppression test: an overview of its current Res1998 ; 49 : 136-141 neuroendocrinology 2001 ; 26 : 751-756 status in psychiatry. Am J Psychiatry 1987 ; 144 : 1253-1262 [47] Goldman MB, Robertson GL, Luchins DJ, Hedeker D, [27] Dorn LD, Chrousos GP. The endocrinology of stress and [5] Arana GW, Santos AB, Laraia MT, McLeod-Bryant S, Beale Pandey GN. Psychotic exacerbations and enhanced vaso- stress system disorders in adolescence. Endocrinol Metab MD, Rames LJ et al. Dexamethasone for the treatment of pressin secretion in schizophrenic patients with hyponatre- Clin North Am1993 ; 22 : 685-700 depression: a randomized, placebo-controlled, double- mia and polydipsia. Arch Gen Psychiatry 1997 ; 54 : 443-449 blind trial. Am J Psychiatry 1995 ; 152 : 265-267 [28] Duval F, Macher JP, Mokrani MC. Difference between [48] Halbreich U, Kahn LS. Role of estrogen in the aetiology and [6] Baptista T, Alastre T, Contreras Q, Martinez JL, Araujo De evening and morning thyrotropin responses to protirelin treatment of mood disorders. CNS Drugs 2001 ; 15 : Baptista E, Burguera JL et al. Effects of lithium carbonate on in major depressive episode. Arch Gen Psychiatry 1990 ; 47 : reproductive hormones in healthy men : relationship with [49] Hartter S, Wang X, Weigmann H, Friedberg T, Arand M, body weight regulation-a pilot study. Prog Neuropsycho- [29] Duval F, Mokrani MC, Bailey P, Correa H, Crocq MA, Diep Oesch F et al. Differential effects of fluvoxamine and other pharmacol Biol Psychiatry 1997 ; 21 : 937-950 TS et al. Serotonergic and noradrenergic function in antidepressants on the biotransformation of melatonin. J [7] Barden N, Reul JM, Holsboer F. Do antidepressants stabilize depression : clinical correlates. Dial Clin Neurosci 2000 ; 2 : Clin Psychopharmacol 2001 ; 21 : 167-174 mood through actions on the hypothalamic-pituitary- [50] Hatzinger M. Neuropeptides and the hypothalamic- adrenocortical system?TINS 1995 ; 18 : 6-10 [30] Duval F, Mokrani MC, Bailey P, Correa H, Diep TS, Crocq pituitary-adrenocortical (HPA) system: review of recent [8] Bauer M, Whybrow PC. Thyroid hormone, neural tissue MA et al. Thyroid axis activity and serotonin function in research strategies in depression. World J Biol Psychiatry and mood modulation. World J Biol Psychiatry 2001 ; 2 : 2000 ; 1 : 105-111 logy1999 ; 24 : 695-712 [51] Hendrick V, Gitlin M, Altshuler L, Korenman S. Antidepres- [9] Baumgartner A, Gräf KJ, Kürten I. Prolactin in patients with [31] Duval F, Mokrani MC, Correa H, Bailey P, Valdebenito M, sant medications, mood and male fertility. Psychoneuroen- major depressive disorder and in healthy subjects: II. Lon- Monreal J et al. Lack of effect of HPA axis hyperactivity on docrinology 2000 ; 25 : 37-51 gitudinal study of basal and post-TRH prolactin levels. Biol hormonal responses to d-fenfluramine in major depressed [52] Hirschowitz J, Zemlan FP, Garver DP. Growth hormone Psychiatry 1988 ; 24 : 268-285 patients: implications for pathogenesis of suicidal behav- levels and lithium ratios as predictors of success of lithium [10] Baumgartner A, Riemann D, Berger M. Neuroendocrino- iour. Psychoneuroendocrinology 2001 ; 26 : 521-537 therapy in schizophrenia. Am J Psychiatry 1982 ; 5 : 646-649 logical investigations during sleep deprivation: II. Longitu- [32] Duval F, Mokrani MC, Crocq MA, Bailey P, Diep TS, [53] Holsboer F. Neuroendocrinology of mood disorder. In : dinal measurement of thyrotropin, TH, cortisol, prolactin, Andrade EE et al. Neuroendocrine profiles of antipsychotic Bloom FE, Kupfer DJ eds. Psychopharmacology: the fourth GH, LH during sleep deprivation. Biol Psychiatry 1990 ; 28 : drugs in schizophrenic patients. Biol Psychiatry 1994 ; 35 : generation of progress. New York : Raven Press, 1995 : [11] Bieber EJ, Cohen DP. Estrogens and hormone replacement [33] Duval F, Mokrani MC, Crocq MA, Bailey P, Diep TS, Correa [54] Hubert W. Psychotropic effects of testosterone. In : Nies- therapy: is there a role in the preservation of cognitive func- H et al. Neuroendocrine profile of schizophrenic, schizoaf- chlag E, Behre HM eds. Testosterone Action, deficiency, tion ? Int J Fertil Womens Med 2001 ; 46 : 206-209 fective, and depressed patients : clinical, pathophysiologi- substitution. New York : Springer-Verlag, 1990 ; 51-71 [12] Brambilla F, Maggioni M, Ferrari E, Scarone S, Catalano M.
cal and therapeutic implications. In : Macher JP, Crocq MA [55] Joffe RT, Levitt AJ. The thyroid and depression. In : Joffe RT, Tonic and dynamic gonadotropin secretion in depressive eds. The bio-clinical interface. Neurosciences and pharma- Levitt AJ eds. The thyroid axis and psychiatric illness.
and normothymic phases of affective disorders. Psychiatry cology, psychiatry and biology. Rouffach, 1997 : 77-92 Washington : American Psychiatric Press, 1993 : 195-253 Res1990 ; 32 : 229-239 [34] Duval F, Mokrani MC, Crocq MA, Bailey P, Diep TS, Correa [56] Joffe RT, Levitt AJ. The thyroid and depression. : Joffe RT, [13] Brown GM, Chik CL, Ho AK. The pineal gland. In : Collu R, H et al. Effects of antidepressant drugs on 8 AM and 11 PM Levitt AJ eds. The thyroid axis and schizophrenia. Washing- Brown GM, van Loon GR eds. Clinical neuroendocrinol- TRH-prolactin tests. Biol Psychiatry 1997 ; 41 : 27S ton : American Psychiatric Press, 1993 : 317-325 ogy. Chicago : Blackwell Scientific publications, 1988 : [35] Duval F, Mokrani MC, Crocq MA, Bailey P, Diep TS, Correa [57] Judd SJ, Wong J, Saloniklis S, Maiden M, Yeap B, Filmer S et H et al. Dopaminergic function and the cortisol response to al. The effect of alprazolam on serum cortisol and lutein- [14] Carroll BJ, Feinberg M, Greden JF, Tarika J, Albala AA, Hasket dexamethasone in psychotic depression. Prog Neuropsy- izing hormone pulsatility in normal women and in women RF et al. A specific laboratory test for the diagnosis of mel- chopharmacol Biol Psychiatry2000 ; 24 : 207-225 with stress-related anovulation. J Clin Endocrinol Metab ancholia: standardization, validation, and clinical utility.
[36] Duval F, Mokrani MC, Crocq MA, Bailey P, Diep TS, Macher 1995 ; 80 : 818-823 Arch Gen Psychiatry 1981 ; 38 : 15-22 JP. HPT and HPA axis dysfunction in depression: DA, NA, [58] Kahn RS, Davidson M, Hirschowitz J, Stern RG, Davis BM, [15] Charney DS, Delgado PL. Current concepts of the role of and 5-HT correlates. Biol Psychiatry 1996 ; 39 : 643 Gabriel S et al. Nocturnal growth hormone secretion in serotonergic function in depression and anxiety. In : Langer schizophrenic patients and healthy subjects. Psychiatry SZ, Brunello N, Racagni G, Mendlewicz J eds. Serotonin [37] Duval F, Mokrani MC, Crocq MA, Bailey P, Macher JP. Influ- Res1992 ; 41 : 155-161 receptor subtypes: pharmacological significance and clini- ence of thyroid hormones on morning and evening TSH cal implication. Basel : Karger, 1992 : 89-104 response to TRH in major depression. Biol Psychiatry 1994 ; [59] Kaneda Y, Fujii A. Effects of chronic neuroleptic administra- tion on the hypothalamo-pituitary-gonadal axis of male [16] Collins GB, Brosnihan KB, Zuti RA, Messina M, Gupta MK.
schizophrenics. Prog Neuropsychopharmacol Biol Psychiatry Neuroendocrine, fluid balance, and thirst responses to [38] Duval F, Mokrani MC, Crocq MA, Jautz M, Bailey P, Diep TS 2000 ; 24 : 251-258 alcohol in alcoholics. Alcohol Clin Exp Res1992 ; 16 : et al. Effect of antidepressant medication on morning and evening thyroid function tests during a major depressive [60] Kavoussi RJ, Hauger RL, Coccaro EF. Prolactin response to episode. Arch Gen Psychiatry 1996 ; 53 : 833-840 d-fenfluramine in major depression before and after treat- [17] Coplan JD, Wolk SI, Goetz RR, Ryan ND, Dahl RE, Mann JJ et ment with serotonin reuptake inhibitors. Biol Psychiatry al. Nocturnal growth hormone secretion studies in adoles- [39] Duval F, Mokrani MC, Crocq MA, Rosenberg S, Oliveira- 1999 ; 45 : 295-299 cents with or without major depression re-examined: inte- Castro J, Valdivieso S et al. Circadian variations in protirelin gration of adult clinical follow-up data. Biol Psychiatry test in major depressive episode. Eur Psychiatry 1991 ; 6 : [61] Keks NA, Copolov DL, Singh BS. Abnormal prolactin 2000 ; 47 : 594-604 response to haloperidol challenge in men with schizophre-nia. Am J Psychiatry 1987 ; 144 : 1335-1337 [18] Correa H, Duval F, Mokrani MC, Bailey P, Tremeau F, Diep [40] Duval F, Mokrani MC, Macher JP, Crocq MA, Oliveira- TS et al. Noradrenergic dysfunction and antidepressant Castro J, Bailey P et al. Neuroendocrine profile of SDZ HDC- [62] Kennedy SH, Kutcher SP, Ralevski E, Brown GM. Nocturnal treatment response. Eur Neuropsychopharmacol 2001 ; 11 : 912 and OPC-4392, two new atypical antipsychotic drugs melatonin and 24-hour 6-sulphatoxymelatonin levels in in schizophrenic patients. Psychopharmacology 1993 ; 110 : various phases of bipolar affective disorder. PsychiatryRes1996 ; 63 : 219-222 [19] Correa H, Duval F, Mokrani MC, Bailey P, Tremeau F, Staner L et al. Serotonergic function and suicidal behavior in [41] Duval F, Mokrani MC, Monreal J, Bailey P, Valdebenito M, [63] Kirkegaard C, Bjorum N. TSH response to TRH in endo- schizophrenia. Schizophr Res 2002 ; 56 : 75-85 Crocq MA et al. Dopamine and serotonin function in genous depression. Lancet 1980 ; 1 : 152 [20] Deijen JB, De Boer H, van derVeen EA. Cognitive changes untreated schizophrenia : clinical correlates of the apomor- [64] Krahn LE, Gleber E, Rummans TA, Pileggi TS, Lucas DL, Li H.
during growth hormone replacement in adult men. Psy- phine and d-fenfluramine tests. Psychoneuroendocrinology The effects of electroconvulsive therapy on melatonin. J choneuroendocrinology1998 ; 23 : 45-55 ECT 2000 ; 16 : 391-398 [21] Delbende C, Delarue C, Lefebvre H, Tranchand Bunel D, [42] Engelman W. Effects of lithium salts on circadian rhythms.
[65] Krog-Meyer I, Kirkegaard C, Kijne B, Lumholtz B, Smith E, Szafarczyk A, Mocaër E et al. Glucocorticoids, transmitters In : Halaris A ed. Chronobiology and psychiatric disorder.
Lykke-Olesen L et al. Prediction of relapse with the TRH test and stress. Br J Psychiatry 1992 ; 160 : 24-34 Amsterdam : Elsevier, 1987 : 263-289 and prophylactic amitriptyline in 39 patients with endog- [22] Devanand DP, Lisanby S, Lo ES, Fitzsimons L, Cooper TB, [43] Fiasche R, Fideleff HL, Moisezowicz J, Frieder P, Pagano SM, enous depression. Am J Psychiatry 1984 ; 141 : 945-948 Halbreich U et al. Effects of electroconvulsive therapy on Holland M. Growth hormone neurosecretory dysfunction [66] Kulkarni J, Riedel A, DeCastella AR, Fitzgerald PB, Rolfe TJ, plasma vasopressin and oxytocin. Biol Psychiatry 1998 ; 44 : in major depressive illness. Psychoneuroendocrino- Taffe J et al. Estrogen - a potential treatment for schizophre- logy1995 ; 20 : 727-733 nia. Schizophr Res 2001 ; 48 : 137-144 Endocrinologie et psychiatrie
[67] Kusalic M, Engelsmann F. Effect of lithium maintenance [90] Nemeroff CB, Bissette G, Akil H, Fink M. Neuropeptide con- [111] Terman JS, Terman M, Lo ES, Cooper TB. Circadian time treatment on hypothalamic pituitary gonadal axis in centrations in the CSF of depressed patients treated with of morning light administration and therapeutic bipolar men. J Psychiatry Neurosci 1996 ; 21 : 181-186 electroconvulsive therapy. Br J Psychiatry 1991 ; 158 : 59-63 response in winter depression. Arch Gen Psychiatry 2001 ; [68] Lal S. Apomorphine in the evaluation of dopaminergic [91] Nyberg S, Farde L, Halldin C. Delayed normalization of function in man. Prog Neuropsychopharmacol Biol Psy- central D2 dopamine receptor availability after discontinu- [112] Thakore JH, Dinan TG. Are blunted dexamethasone- chiatry 1988 ; 12 : 117-164 ation of haloperidol decanoate. Preliminary findings. Arch induced growth hormone responses unique to [69] Langer G, Koinig G, Hatzinger R, Schonbeck G, Resch F, Gen Psychiatry 1997 ; 54 : 953-958 depression? Psychol Med1996 ; 26 : 1053-1059 Aschauer H et al. Response of thyrotropin to thyrotropin- [113] Thibaut F, Cordier B, Kuhn JM. Gonadotrophin hormone [92] O'Keane V, Dinan TG. Prolactin and cortisol responses to releasing hormone as predictor of treatment outcome. Pre- releasing hormone agonist in cases of severe paraphilia: D-fenfluramine in major depression: evidence for dimin- diction of recovery and relapse in treatment with antide- a lifetime treatment?Psychoneuroendocrinology1996 ; 21 : ished responsivity of central serotonergic function. Am J pressants and neuroleptics. Arch Gen Psychiatry 1986 ; 43 : Psychiatry 1991 ; 148 : 1009-1015 [114] Turrone P, Kapur S, Seeman MV, Flint AJ. Elevation of [93] O'Keane V, McLoughlin D, Dinan TG. D-fenfluramine- [70] Langer G, Sachar EJ, Gruen PH, Halpern. Human prolactin prolactin levels by atypical antipsychotics. Am J Psychiatry induced prolactin and cortisol release in major depression: response to neuroleptic drug correlate with antischizo- 2002 ; 159 : 133-135 response to treatment. J Affect Disord 1992 ; 26 : 143-150 phrenic potency. Nature 1977 ; 266 : 639-640 [115] Uvnas-Moberg K, Bjokstrand E, Hillegaart V, Ahlenius S.
[71] Legros JJ, Gazzotti C, Carvelli T, Franchimont P, Timsit- [94] Orth DN, Shelton RC, Nicholson WE, Beck-Peccoz P, Oxytocin as a possible mediator of SSRI-induced Berthier M, VonFrenckell R et al. Apomorphine stimulation Tomarken AJ, Persani L et al. Serum thyrotropin concentra- antidepressant effects. Psychopharmacology 1999 ; 142 : of vasopressin- and oxytocin-neurophysins. Evidence for tions and bioactivity during sleep deprivation in depres- increased oxytocinergic and decreased vasopressinergic sion. Arch Gen Psychiatry 2001 ; 58 : 77-83 [116] Valdivieso S, Duval F, Mokrani MC, Schaltenbrand N, function in schizophrenics. Psychoneuroendocrino- [95] O'Toole SM, Rubin RT. Neuroendocrine aspects of primary Oliveira Castro J, Crocq MA et al. Growth hormone logy1992 ; 17 : 611-617 endogenous depression--XIV. Gonadotropin secretion in response to clonidine and the cortisol response todexamethasone in depressive patients. Psychiatry [72] Linkowski P, Mendlewicz J, Kerkhofs M, Leclercq R, Gold- female patients and their matched controls. Psychoneu- Res1996 : 60 : 23-32 stein J, Brasseur M et al. 24-hour profiles of adrenocorti- roendocrinology1995 ; 20 : 603-612 cotropin, cortisol, and growth hormone in major depres- [117] Van Cauter E, Linkowski P, Kerkhofs M, Hubain P, [96] Posener JA, Debattista C, Williams GH, Chmura Kraemer H, sive illness: effects of antidepressant treatment. J Clin Endo- L'Hermite-Baleriaux M, Leclercq R et al. Circadian and Kalehzan BM, Schatzberg AF. 24-Hour monitoring of cor- crinol Metab 1987 ; 65 : 141-152 sleep-related endocrine rhythms in schizophrenia. Arch tisol and corticotropin secretion in psychotic and nonpsy- Gen Psychiatry 1991 ; 48 : 348-356 [73] Linkowski P, VanCauter E, Kerkhofs M, Mendlewicz J. Cir- chotic major depression. Arch Gen Psychiatry 2000 ; 57 : cadian hormonal profiles ans sleep in affective disorders.
[118] Van Londen L, Goekoop JG, Kerkhof GA, Zwinderman Neuropsychopharmacology 1994 ; 10 : 16S-21S KH, Wiegant VM, DeWied D. Weak 24-h periodicity of [97] Raynaud JP, Schmitt L. Les troubles de l'humeur et affec- body temperature and increased plasma vasopressin in [74] Linkowski P, Van Cauter E, L'Hermitte-Baleriaux M, tions endocriniennes. In : Éditorial Assistance et Ardix melancholic depression. Eur Neuropsychopharmacol Kerkhofs M, Hubain P, L'Hermitte M et al. The 24-hour Médical. Les aspects neuroendocriniens des troubles de profile of plasma prolactin in men with major endogenous l'humeur. Vélizy : Doin, 1995 : 20-42 [119] Vanelle JM, Poirier MF, Benkelfat C, Galinowski A, depressive ilness. Arch Gen Psychiatry 1989 ; 46 : 813-819 [98] Rosenthal NE, Sack DA, Gillin JC, Lewy AJ, Goodwin FK, Sechter D, Suzini DeLuca H et al. Diagnostic and [75] Loosen PT, Prange AJ. Serum thyrotropin response to Davenport Y et al. Seasonal affective disorder. A descrip- therapeutic value of testing stimulation of thyroid- throtropin-releasing hormone in psychiatric patients: a tion of the syndrome and preliminary findings with light stimulating hormone by thyrotropin-releasing hormone review. Am J Psychiatry 1982 ; 139 : 405-416 therapy. Arch Gen Psychiatry 1984 ; 41 : 72-80 in 100 depressed patients. Acta Psychiatr Scand 1990 ; [76] Maes M, Meltzer HY. The serotonin hypothesis of major [99] Rubinow DR, Schmidt PJ, Roca CA. Estrogen-serotonin depression. In : Bloom FE, Kupfer DJ eds. Psychopharma- interactions: implications for affective regulation. Biol Psy- [120] Vigano D, Lissoni P, Rovelli F, Roselli MG, Malugani F, cology: the fourth generation of progress. New York : chiatry 1998 ; 44 : 839-850 Gavazzeni C et al. A study of light/dark rhythm of Raven Press, 1995 : 933-944 melatonin in relation to cortisol and prolactin secretion [100] Sakkas PN, Soldatos CR, Bergiannaki JD, Paparrigopoulos [77] Marangell LB, George MS, Callahan AM, Ketter TA, Pazza- in schizophrenia. Neuroendocrinol Lett 2001 ; 22 : TJ, Stefanis CN. Growth hormone secretion during sleep glia PJ, L'Herrou TA et al. Effects of intrathecal thyrotropin- in male depressed patients. Prog Neuropsychopharmacol releasing hormone (protirelin) in refractory depressed [121] Von Bahr C, Ursing C, Yasui N, Tybring G, Bertilsson L, Biol Psychiatry 1998 ; 22 : 467-483 patients. Arch Gen Psychiatry 1997 ; 54 : 214-222 Rojdmark S. Fluvoxamine but not citalopram increases [101] Scacchi M, Pincelli AI, Caumo A, Tomasi P, Delitala G, [78] Matussek N. Catecholamines and mood: neuroendocrine serum melatonin in healthy subjects-- an indication that Baldi G et al. Spontaneous nocturnal growth hormone aspects. Curr Top Neuroendocrinol1988 ; 8 : 141-182 cytochrome P450 CYP1A2 and CYP2C19 hydroxylate secretion in anorexia nervosa. J Clin Endocrinol Metab melatonin. Eur J Clin Pharmacol 2000 ; 56 : 123-127 [79] Mazurek MF, Beal MF, Bird ED, Martin JB. Oxytocin in 1997 ; 82 : 3225-3229 Alzheimer's disease : postmortem brain levels. Neuro- [122] Von Bardeleben U, Holsboer F. Human corticotropin [102] Shamir E, Barak Y, Shalman I, Laudon M, Zisapel N, logy1987 ; 37 : 1001-1003 releasing hormone : clinical studies in patients with Tarrasch R et al. Melatonin treatment for tardive affective disorders, alcoholism, panic disorder, and in [80] Meltzer HY, Koenig JI, Nash JF, Gudelsky GA. Melperone dyskinesia: a double-blind, placebo-controlled, crossover normal controls. Prog Neuropharmacol Biol Psychiatry and clozapine: neuroendocrine effects of atypical neuro- study. Arch Gen Psychiatry 2001 ; 58 : 1049-1052 1988 ; 12 : S165-S187 leptic drugs. Acta Psychiatr Scand [suppl] 1989 ; 352 : 24-29 [103] Siever LJ, Uhde TW. New studies and perspectives on the [123] Von Bardeleben U, Holsboer F. Cortisol response to a [81] Meltzer HY, Kolakowska T, Fang VS, Fogg L, Robertson A, noradrenergic receptor system in depression: effect of combined dexamethasone-human corticotropin- Lewine R et al. Growth hormone and prolactin response to the a2-adrenergic agonist clonidine. Biol Psychiatry releasing hormone challenge in patients with depression.
apomorphine in schizophrenia and the major affective dis- 1984 ; 19 : 131-156 J Neuroendocrinol 1989 ; 1 : 485-488 orders. Relation to duration of illness and depressive symp- [104] Skare SS, Dysken MW, Billington CJ. A review of GHRH [124] Willner P. Dopaminergic mechanisms in depression. In : toms. Arch Gen Psychiatry 1984 ; 41 : 512-519 stimulation test in psychiatry. Biol Psychiatry 1994 ; 36 : Bloom FE, Kupfer DJ eds. Psychopharmacology: the [82] Meltzer HY, Lee MA. The blunted plasma cortisol response fourth generation of progress. New York : Raven Press, to apomorphine and its relationship to treatment response in patients with schizophrenia. Neuropsychopharmacology [105] Soares CN, Almeida OP, Joffe H, Cohen LS. Efficacy of [125] Wolkowitz OM, Reus VI, Chan T, Manfredi F, Raum W, 2001 ; 24 : 278-290 estradiol for the treatment of depressive disorders inperimenopausal women: a double-blind, randomized, Johnson R et al. Antiglucocorticoid treatment of [83] Mendlewicz J, Linkowski P, Kerkhofs M, Desmedt D, Gols- placebo-controlled trial. Arch Gen Psychiatry 2001 ; 58 : depression: double-blind ketoconazole. Biol Psychiatry tein J, Copinschi G et al. Diurnal hypersecretion of growth 1999 ; 45 : 1070-1074 hormone in depression. J Clin Endocrinol Metab 1985 ; 60 : [126] Wolkowitz OM, Reus VI, Keebler A, Nelson N, Friedland [106] Souetre E, Salvati E, Wehr TA, Sack DA, Krebs B, Darcourt G. Twenty-four-hour profiles of body temperature and M, Brizendine L et al. Double-blind treatment of major [84] Miller HL, Ekstrom RD, Mason GA, Lydiard RB, Golden RN.
plasma TSH in bipolar patients during depression and depression with dehydroepiandrosterone. Am J Psychiatry Noradrenergic function and clinical outcome in antide- during remission and in normal control subjects. Am J 1999 ; 156 : 646-649 Psychiatry 1988 ; 145 : 1133-1137 [127] Yehuda R. Neuroendocrinology. In : Davidson T Jr, Zohar 2001 ; 24 : 617-623 J eds. Post-traumatic stress disorder: diagnosis, [107] Spadone C, Guedj F. Dépression et troubles [85] Mokrani MC, Duval F, Crocq MA, Bailey PE, Macher JP.
management, and treatment. London : Martin Dunitz, endocriniens. In : Gerard A, Loo H, Olié JP éd. Séminaire Multihormonal response to apomorphine in mental illness.
de psychiatrie biologique. Moussy-le-Neuf : Rhône- Psychoneuroendocrinology 1995 ; 20 : 365-375 Poulenc Rorer Specia, 1997 : 303-343 [128] Zhou JN, Riemersma RF, Unmehopa UA, Hoogendijk WJ, [86] Mokrani MC, Duval F, Diep TS, Bailey PE, Macher JP. Mul- Van Heerikhuize JJ, Hofman MA et al. Alterations in [108] Staner L, Duval F, Calvi-Gries F, Mokrani MC, Bailly P, tihormonal responses to clonidine in patients with affective arginine vasopressin neurons in the suprachiasmatic Hodé Y et al. Morning and evening TSH response to TRH and psychotic symptoms. Psychoneuroendocrinology nucleus in depression. Arch Gen Psychiatry 2001 ; 58 : and Sleep EEG disturbances in major depressive 2000 ; 25 : 741-752 disorder.. Prog Neuropsychopharmacol Biol Psychiatry [129] Zobel AW, Nickel T, Kunzel HE, Ackl N, Sonntag A, Ising [87] Möller HJ, Kissling W, Bottermann P. Serial application of 2001 ; 25 : 535-547 M et al. Effects of the high-affinity corticotropin- clonidine tests during antidepressive treatment with chlo- [109] Steiger A, Guldner J, Colla-Muller M, Friess E, Sonntag A, releasing hormone receptor 1 antagonist R121919 in mipramine. Pharmacopsychiatry 1984 ; 17 : 184-187 Schier T. Growth hormone-releasing hormone (GHRH)- major depression: the first 20 patients treated. J Psychiatr [88] Murialdo G, Galimberti CA, Gianelli MV, Rollero A, Polleri induced effects on sleep EEG and nocturnal secretion of Res 2000 ; 34 : 171-181 A, Copello F et al. Effects of valproate, phenobarbital, and growth hormone, cortisol and ACTH in patients with [130] Zobel AW, Yassouridis A, Frieboes RM, Holsboer F.
carbamazepine on sex steroid setup in women with epi- major depression. J Psychiatr Res 1994 ; 28 : 225-238 Prediction of medium-term outcome by cortisol response lepsy. Clin Neuropharmacol 1998 ; 21 : 52-58 [110] Sullivan F, Wilson DA, Mulder RT, Joyce PR. The to the combined dexamethasone-CRH test in patients [89] Nelson JC, Davis JM. DST studies in psychotic depression: a hypothalamic-pituitary-thyroid axis in major depression.
with remitted depression. Am J Psychiatry 1999 ; 156 : meta-analysis. Am J Psychiatry 1997 ; 154 : 1497-1503 Acta Psychiatr Scand 1997 ; 95 : 370-378

Source: http://psychologie-m-fouchey.psyblogs.net/public/fichiers%20joints/psychiatrie/Endocrinologie_Et_Psychiatrie__37-640-A-10_.pdf

No job name

Environ. Sci. Technol. 2003, 37, 3601-3608 Modeling of Lithium Interference in describe the isotherm data. However, these models arecompletely insensitive to the environment in which bio- sorption takes place. Furthermore, the biosorption perfor-mance, depending on the pH, ionic impurities, competingions, and other environmental variables, cannot be reliably

nationalauditprojects.org.uk

Drug errors and awake paralysis Jonathan H Mackay headline13.1. This chapter describes cases of brief awake paralysis reported to NAP5, as a result of drug errors that led to a neuromuscular drug being administered without prior anaesthesia. Although it can be argued that these cases are not technically ‘accidental awareness during general anaesthesia' the experiences and consequences for the patient

Copyright © 2008-2016 No Medical Care