INSERM.book Page 237 Friday, September 2, 2005 2:56 PM Les investigations biologiques dans le domaine de l'agressivité et de la vio-lence sont relativement récentes et ont d'abord porté sur des paramètrespériphériques, comme par exemple des caractéristiques particulières durythme cardiaque ou encore les taux sanguins de certaines hormones oumétabolites. En dépit de leur caractère systématique et a priori non (ou peu)ciblé, ces recherches ont permis de mettre en évidence des particularitésbiologiques qui ont pu secondairement être mises en relation avec d'autresparticularités, neurobiologiques cette fois, concernant certains neurotrans-metteurs dans le système nerveux central. C'est ainsi, par exemple, quel'accroissement des manifestations agressives (impulsives) chez certainssujets suite à une diminution de l'apport alimentaire en tryptophane (acideaminé essentiel, non synthétisé par l'organisme) a pu être relié à un ralentis-sement d'activité des neurones sérotoninergiques (qui utilisent la sérotonine– 5-HT – comme neuromédiateur) cérébraux. En parallèle, le développe-ment de modèles animaux pertinents, en particulier chez les rongeurs (rat,hamster, souris, y compris des lignées génétiquement modifiées), mais aussichez les primates, a permis d'affiner les connaissances sur les neuromédia-teurs et neurohormones tels que les monoamines et certains neuropeptidesimpliqués dans le contrôle et l'expression de comportements impulsifs etagressifs et le passage à l'acte violent. De plus, les données issues de ces tra-vaux ont pu être croisées avec celles concernant les mécanismes d'actionneurobiologiques de psychotropes agissant sur ces comportements, en parti-culier les neuroleptiques, les antidépresseurs et les tranquilisants/anxiolyti-ques. Enfin, le développement récent des techniques de neuroimagerie laisseaugurer d'une nouvelle ère dans les recherches sur les mécanismesneurobiologiques qui sous-tendent les comportements impulsifs, agressifset violents, avec l'identification des circuits neuronaux concernés. D'ores etdéjà, les données obtenues dans ce cadre s'inscrivent dans une certainecohérence avec les observations antérieures chez des sujets cérébro-lésés etsuite à des lésions anatomiques précises chez l'animal. En particulier, lesunes et les autres pointent les structures limbiques (hippocampe, hypothala-mus, septum, amygdate, noyau de la strie terminale) et le cortex cingulaireantérieur et orbito-frontal comme étant les zones cérébrales qui présententdes modifications d'activité directement en relation avec des manifestations